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Christophe Depourcq limite ses apports d’engrais sur ses prairies

Dans le cadre des dispositifs environnementaux, Christophe Depourcq, éleveur à Noyelles, a contractualisé ses prairies.

Christophe Depourcq : «je n’imagine pas qu’un jour je revienne en arrière en apportant de l’engrais en masse ou en surchargeant mes prairies».
Christophe Depourcq : «je n’imagine pas qu’un jour je revienne en arrière en apportant de l’engrais en masse ou en surchargeant mes prairies».
© AAP

Christophe Depourcq élève 60 vaches allaitantes à Noyelles-sur-Mer en plaine maritime picarde. Cette zone est couverte par le dispositif zones humides. Notre éleveur en a profité pour contractualisé ses 55 ha de prairies en 2008. En contrepartie d'une aide financière, il s'est engagé à respecter un certain nombre de prescriptions notamment sur la fertilisation et le chargement de ses prairies.
Christophe Depourcq n’applique aucune fertilisation sur une de ses prairies de vingt hectares. «Cette prairie est en zone humide classée Natura 2000. J’avais déjà souscris un contrat il y a une dizaine d’années qui m’engageait à réduire les apports d’engrais. Avec ce nouveau contrat de cinq ans, j’ai un chargement plus restrictif. Dans tous les cas, cette pâture est peu productive car elle est inondée l’hiver. Il n’y a pas de prise d’état pour les vaches qui y pâturent, d’ailleurs j’y mets souvent des vaches prêtes à vêler» indique-t-il.

Pas de phytos sur les prairies
Quant aux trente cinq autres hectares, l'éleveur a l’autorisation d’y apporter au maximum soixante unités d’azote minéral ou organique et trente de potasse et de phosphore chaque année. Le chargement maximum autorisé pour les prairies est de 2 UGB/ha. «J’apporte 55 unités d’azote à chaque printemps et ça me semble suffisant. J’ai remarqué qu’il y avait davantage de trèfle car il y a moins de compétition avec l’herbe. Je ne peux plus récolter de foin sur mes prairies mais auparavant je n’en utilisais pas beaucoup. Le foin était souvent de mauvaise qualité, mes vaches avaient des problèmes pour le digérer. Elles sont habituées à être nourries à la paille en complément des pulpes surpressées et du concentré», explique-t-il. Celui-ci s’est également engagé à entretenir ses sept prairies sans utiliser de produits phytosanitaires. Il fauche donc manuellement les chardons et orties.

Pas trop contraignant
Côté administratif, Christophe Depourcq estime que ce n'est pas trop contraignant. «C'est la chambre d’agriculture qui m'a aidé à remplir le dossier MAE. Je déclare les surfaces contractualisées. Les bandes enherbées le long des cours d'eau ne sont pas comptabilisées. C’est vraiment facile à mettre en œuvre. Je dois enregistrer le chargement de mes prairies tout au long de l’année. Pour cela, à chaque changement de pâture, je note les vaches qui ont bougé, ce qui est logique après tout. Je dois aussi remplir mon cahier d’épandage en temps et en heure. Ce sont les seules contraintes liées à ce contrat. En contre partie, je perçois en moyenne 200 € par hectare».


Les MAE : différents enjeux

Les contraintes diffèrent selon les mesures agro-environnementales en vigueur dans les zones où se situe la parcelle : érosion, eau, zone humide, corridors et bien d'autres encore. Ces mesures ont pour objectif de préserver la qualité de l'eau, la biodiversité, les zones humides et de limiter les risques d'érosion. Elles ont aussi l'avantage de vérifier qu'en mettant moins d'azote, le retour du trèfle permet finalement une production correcte tout en diminuant la charge de fertilisation.

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