Politique
Cinq choses que vous ne savez peut-être pas sur le rapport de Sébastien Lecornu à l’agriculture
La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon par Emmanuel Macron en remplacement de François Bayrou ce mardi 9 septembre n’a rien d’une surprise. Si le désormais ancien ministre des Armées et des Outre-mer, aujourd’hui Premier ministre, n’est pas spontanément associé au monde agricole, il a au travers de son parcours montré un certain intérêt pour le secteur.
La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon par Emmanuel Macron en remplacement de François Bayrou ce mardi 9 septembre n’a rien d’une surprise. Si le désormais ancien ministre des Armées et des Outre-mer, aujourd’hui Premier ministre, n’est pas spontanément associé au monde agricole, il a au travers de son parcours montré un certain intérêt pour le secteur.

Désormais Premier ministre, avec la responsabilité de nommer un gouvernement, Sébastien Lecornu devra donc faire un choix en ce qui concerne le poste de ministre de l’Agriculture ? Maintenir Annie Genevard, qui a occupé la fonction dans le gouvernement de Michel Barnier puis dans celui de François Bayrou. Ou nommer une autre personnalité. Quant à ses liens avec l’agriculture, on sait que Sébastien Lecornu a pris quelques positions en sa faveur…à commencer lorsqu’il était conseiller au cabinet de Bruno Le Maire.
Un premier pas à l’ombre de Bruno Le Maire
Entre 2009 et 2012, le jeune Lecornu est conseiller au cabinet de Bruno Le Maire, alors ministre de l’Agriculture. C’est là qu’il découvre les grands dossiers de la politique agricole française et européenne. Assez pour laisser une trace : en 2012, il est fait chevalier de l’Ordre du Mérite agricole.
Supporter de la méthanisation
Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique (2017-2018), Sébastien Lecornu prend fait et cause pour la méthanisation agricole. Il déplore publiquement les freins réglementaires et financiers rencontrés par les exploitants. Il annoncera la mise en place d’un fonds de 100 millions d’euros géré par la BPI, destiné à soutenir les projets des agriculteurs. Il se pose en médiateur auprès des banques pour sécuriser les financements. Pour lui, la méthanisation n’est pas seulement un levier de production énergétique : c’est aussi un complément de revenu et un outil de souveraineté locale pour les fermes françaises.
L’Eure, laboratoire d’agriculture connectée
Lorsqu’il présidait le Conseil départemental de l’Eure (avril 2015 – juillet 2017), on peut lire sur le site InfoNormandie que Sébastien Lecornu a cherché à placer son territoire en pointe sur l’agriculture de précision, vantant par exemple l’tilisation de drones pour surveiller les cultures, le recours au GPS et aux satellites pour mieux gérer l’irrigation et les intrants, les robots agricoles et les capteurs intelligents dans les exploitations. Ainsi, au Salon de l’agriculture 2016, il n’hésitait pas à affirmer : « Dans l’Eure, nous avons cinq ans d’avance ».
Pour l’Outre-mer, l’autonomie alimentaire en ligne de mire
En 2020, alors ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu installe avec son homologue à l’Agriculture, Julien Denormandie, le premier comité national de transformation agricole des Outre-mer. Objectif affiché : tendre vers l’autonomie alimentaire d’ici 2030, en favorisant circuits courts, développement des filières locales et valorisation des productions de qualité.
Une relation indirecte mais réelle
De prime abord, au regarde de son parcours et expériences, Sébastien Lecornu n’a rien du ministre « rural » à l’ancienne. Mais ses passages au cabinet de l’Agriculture, son engagement en faveur de la méthanisation, sa promotion de l’agriculture connectée et son travail sur l’autonomie alimentaire pour les territoires d’outre-mer peuvent composer un fil conducteur rassurant. Autrement dit, il s’agit d’autant d’indices que le nouveau Premier ministre pourrait se montrer attentif aux préoccupations agricoles, même si ses priorités à Matignon restent encore à écrire.