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Colza : assurer la protection contre les maladies en floraison

Choisir le bon programme et l’appliquer au bon moment permettent de sécuriser le rendement du colza et de maîtriser les charges.

Parcelles au stade G1, stade idéal pour positionner le traitement unique.
Parcelles au stade G1, stade idéal pour positionner le traitement unique.
© L. Jung Terres Inovia



Le sclérotinia est une maladie peu fréquente, mais potentiellement très nuisible. Les pertes de rendement sont en moyenne de 6,5 q/ha dans les essais Terres Inovia menés depuis 2008, touchés par la maladie. Elles peuvent dépasser 10 q/ha, comme en 2007. En l’absence de sclérotinia visible, un gain moyen de 1,5 q/ha est mis en évidence, rentabilisant le plus souvent l’intervention fongicide, notamment sur les maladies de fin de cycle (oïdium, alternaria). Malgré la faible fréquence d’expression de la maladie, la perte potentielle de rendement et l’absence de solution curative incitent à réaliser une protection préventive au stade G1.

Traitement unique au stade G1
Le stade G1 est idéal pour le positionnement de la protection fongicide. Ce stade correspond à la chute des premiers pétales, à la formation des dix premières siliques (< 2 cm) et à une parcelle «bien jaune». Le stade G1 apparaît, en fonction des températures, de six à douze jours après le début floraison. Aidez-vous du bulletin de santé du végétal (BSV) de votre région pour repérer ce stade clé et surveillez vos parcelles, car les écarts de stade entre parcelles peuvent être importants. Terres Inovia a démontré qu’un traitement positionné trop tôt ou trop tard par rapport à G1 avait une efficacité fortement amoindrie. Les résultats d’essais de ces dernières années n’ont pas montré de gain significatif d’efficacité ou de rendement d’un double passage par rapport à une application unique d’un fongicide de référence, dès lors que ce dernier est bien positionné au stade G1 et à dose pleine.

Adapter le programme fongicide à la situation
Les solutions assurant une protection «haut de gamme» sont nombreuses, ce qui facilite l’alternance des modes d’actions. Dans un contexte de maîtrise des charges, le rapport qualité-prix des solutions est déterminant dans le choix de la solution. Quelques modulations peuvent être faites en fonction des contextes.
En effet, dans les parcelles de colza, où le potentiel de rendement n’est pas entamé, les solutions haut de gamme, comme Pictor Pro + Sunorg Pro, Efilor, Filan SC, Aviator XPro, Zavafor pack ou Propulse, employées à la dose conseillée, sont les plus sécurisantes et sont amorties dans le cas général.
Dans les parcelles où le potentiel des colzas est affecté par des dégâts de ravageurs ou des défauts de peuplement, il est préférable de sécuriser un minimum avec une dose adaptée d’une solution «haut de gamme» comme Propulse 0,5 l/ha ou Filan SC 0,25 l/ha (évaluées par Terres Inovia). Ces solutions sont moins efficaces qu’à pleine dose, mais le risque de perdre du rendement est limité. La réduction de dose est déconseillée avec les triazoles (tébuconazole, metconazole, difenoconazole), qui sont des solutions plus fragiles.
Par ailleurs, les produits de biocontrôle Ballad, Polyversum ou Rhapsody ont une efficacité intrinsèque sur sclérotinia du même niveau. Les différences de performances sont liées au fongicide associé. Ces solutions de biocontrôle sont conseillées dans les parcelles à risque faible à moyen.
De plus, en présence de cylindrosporiose, le programme fongicide doit intégrer une triazole et, idéalement, du prothioconazole : l’année 2016 a démontré l’efficacité de ces solutions pour éviter le passage de la maladie sur siliques. Dans tous les cas, les SDHI (boscalid, flopyram, isofétamide) doivent être appliqués avec un produit partenaire efficace pour assurer la durabilité de la solution, l’efficacité et le rendement (cf. note commune Anses / Inra / TI). Un essai conduit par Terres Inovia en 2018, dans le Cher, a mis en évidence l’érosion de l’efficacité du Pictor Pro dans un contexte de forte pression.

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