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Colza : attendre la pleine maturité malgré des récoltes tardives

Limiter les pertes à la récolte sera d'autant plus important cette année que le potentiel du colza sera en retrait.

© AAP

Avec les aléas climatiques de la campagne, le potentiel du colza sera en retrait dans un grand nombre de parcelles. Limiter les pertes à la récolte est donc encore plus important cette année où la récolte sera très tardive du fait du retard très important de la végétation . Deux points essentiels sont à prendre en compte : matériel de récolte et maturité de la plante.

Investir dans une extension de barre de coupe
Au prix actuel du colza, la rentabilité de ce type d’investissement n’est plus à démontrer. Dans les essais Cetiom menés pendant plusieurs années, les pertes de graines à l’avant de la machine étaient de 0,5 à 3 q/ha sans extension contre 0 à 0,5q/ha maximum avec (gain moyen de 2q/ha grâce à cet équipement). La rallonge de coupe permet également une amélioration du débit de chantier avec un flux plus régulier de végétationet donc un meilleur triage (réduction des pertes à l’arrière de la machine). Si dans la plupart des régions productrices de colza cet équipement est devenu quasi-systématique, il est encore trop peu utilisé dans les régions du Nord de la France.

Bien régler sa machine
Il est conseillé de placer la barre de coupe le plus haut possible. Les vitesses d’avancement de la machine, des rabatteurs et de la vis doivent être réduites. Il faut bien sûr rester vigilant sur la qualité de ce qui arrive en trémie mais attention à l’accroissement des pertes de graines par augmentation de la ventilation. En situation, des mesures ont permis d’évaluer un doublement des pertes arrières pour seulement 0,5% d’impureté gagnée… Etre contraint d’augmenter la vitesse batteur et la ventilation est souvent le signe d’une humidité en végétation trop importante. Il est alors vivement conseillé de rechercher une meilleure maturité.

Patienter pour gagner des quintaux
Chaque année dans la plaine, c’est le même constat : trop de parcelles de colzas sont récoltées à une maturité non optimale. Les enjeux sont importants : un essai réalisé à Estrées-Mons (80) en 2010 a montré un gain de 4 q/ha grâce à une récolte à bonne maturité (cf. figure).
Sauf événement climatique exceptionnel ou maladies de fin cycle, les pertes de graines par égrenage ou la verse font désormais partie du passé grâce à l’amélioration de la résistance variétale. Il est donc plus facile d’attendre que les graines aient atteint le seuil de 9% d’humidité (norme commerciale). Mais cet indicateur n’est pas suffisant pour déclencher le chantier de récolte. L’évolution variétale (résistance phoma, pieds secs) et des pratiques (fongicides de printemps) a entrainé une phase de dessiccation des plantes plus longue. Il est donc important de patienter pour ne pas laisser de siliques vertes (ou jaunes mais non matures) non récoltables et des pailles trop humides. Les deux entrainent l’accroissement important des pertes à l’arrière de la machine, non détectées par les capteurs et non visibles dans les résidus de culture (astuce : jet d’un bac sous la machine pour mesurer les pertes de graines arrières).
Dans beaucoup de situations ces dernières années, le décalage de la récolte du colza après celle des blés a été payante.Cette année, les stades hétérogènes et le retard de végétation doit inciter d’autant plus à rechercher une maturité optimale des graines, des siliques et une faible humidité des paillesen patientant au maximum, quitte à récolter à une date inhabituellement tardive étant donné les enjeux.

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