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Comment le canal Seine-Nord peut servir l’irrigation

Utiliser les dépôts de matériaux issus du chantier du canal Seine-Nord Europe (CSNE) pour créer des réserves d’eau mobilisables pour l’irrigation, c’est l’idée de la profession agricole départementale qui
a commandé une étude sur le sujet. 

Utiliser les réserves de matériaux du Canal Seine-Nord Europe comme réserves d’eau pour l’irrigation,  c’est l’idée défendue par la Chambre d’agriculture de la Somme qui a commandé une pré-étude sur le sujet. 
Utiliser les réserves de matériaux du Canal Seine-Nord Europe comme réserves d’eau pour l’irrigation, c’est l’idée défendue par la Chambre d’agriculture de la Somme qui a commandé une pré-étude sur le sujet. 
© Pixabay

«Sur les cinq dernières années, les besoins en eau pour l’irrigation ont triplé. Cela est lié au développement de certaines cultures, dont les cultures légumières qui, comme on le sait, ont besoin d’eau.» Ces propos, ce sont ceux du directeur de l’Agence de l’eau Artois Picardie, Thierry Vatin, lors d’une réunion de présentation des enjeux du futur Sdage Artois-Picardie, le 16 novembre. Ce constat et le besoin de s’intéresser à la question de la gestion de l’eau n’échappe pas à la profession agricole qui entend profiter du chantier du canal Seine-Nord Europe pour créer des réserves d’eau. Pour la Chambre d’agriculture de la Somme, le principe est de convertir les réserves de matériaux en bassines étanches capables de retenir des volumes d’eau pluviales qui seront ensuite mobilisables en fonction des besoins des agriculteurs. «Le but, c’est de récupérer l’eau qui tombe du ciel en hiver, de la stocker pour l’avoir à disposition quand le besoin s’en faire sentir», résumait Laurent Degenne, le 23 novembre, lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture. Pour évaluer la faisabilité de ce projet, la Chambre a fait réaliser une étude auprès d’un cabinet spécialisé, la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne. 

 

Quatre sites identifiés

Le bureau d’études a identifié quatre sites pouvant potentiellement devenir des réserves d’eau une fois que le chantier du canal Seine-Nord sera réalisé : la vallée Lardier, la vallée Firmin, la vallée Mayet-Marquet et le Fond d’Ytres. Leur volume utile oscille entre 250 000 et 750 000 m3. Le coût d’aménagement de ces réserves est, quant à lui, évalué à 22,4 millions d’euros, «à répartir entre la Société du canal Seine-Nord et les utilisateurs», avance la Chambre d’agriculture de la Somme. D’après la pré-étude que son commanditaire a voulu «réaliste» et dotée d’une «approche économique», le coût de stockage reviendrait à 14 €/m3 d’eau. Ce projet de conversion des réserves de matériaux en réserve d’eau doit être présenté dans les prochains jours à la Draaf, ainsi qu’au Conseil régional des Hauts-de-France. 

 

Solidarité après les saccages dans le sud-ouest

La chambre d’agriculture s’est, dans le même temps, positionnée au travers d’une délibération en soutien d’agriculteurs des Deux-Sèvres confrontés à une opposition face à leur projet de construction de bassines, et contre et la destruction d’une retenue d’eau en Charente-Maritime le 6 novembre dernier. Dans le texte qui a reçu l’approbation unanime des élus de la chambre d’agriculture, il est notamment rappelé que «ces projets de retenue sont indispensables pour une agriculture durable et diversifiée dans les territoires face au changement climatique et pour maintenir la souveraineté alimentaire de la France». La question des bassines, et plus largement de la gestion de l’eau et de ses usages, doit encore faire l’objet de discussions au sein du Varenne agricole de l’eau. 

 

Selon l’Inrae, le pilotage de l’irrigation reste «insuffisamment pratiqué» 

L’usage par les agriculteurs d’outils de pilotage de l’irrigation, estimé à 17 % des surfaces, n’est «pas suffisant», a considéré le 17 novembre Bruno Molle, responsable Inrae de Laboratoire de recherche et R&D sur les technologies d’irrigation. «Le pilotage de l’irrigation reste le parent pauvre des pratiques», a-t-il dit lors d’une visioconférence du Varenne agricole sur le thème : «quels leviers pour une irrigation efficiente compatibles avec le bon état des eaux et les autres usages». «Pourtant c’est là qu’existe le plus grand potentiel en matière d’économie d’eau. Ça d’autant plus lorsque les agriculteurs sont soumis à un tour d’eau ou des quotas, qui peuvent être restreints.» 17 % des surfaces agricoles sont concernées par l’utilisation d’un outil de pilotage, d’après ses chiffres issus d’une étude en 2017 d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture. Cette part est «en cours d’évolution, avec l’arrivée massive du numérique», a nuancé Bruno Molle. Autre bémol, elle concernerait les agriculteurs équipés «personnellement». «Les gens qui consultent les avertissements irrigation sont en nombre beaucoup plus important», d’après lui.
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