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Politique
Comment Valérie Pécresse a joué son va-tout auprès des agriculteurs

Plusieurs agriculteurs se sont étonnés ou réjouis d'avoir reçu à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle un courrier dans lequel elle détaille ses propositions pour le secteur agricole.

Pécresse
La candidate LR s'était engagée il y a quelques semaines en signant le Manifeste pour des ruralités vivantes.
© Equipe de campagne de Valérie Pécresse

Alors qu’à cinq jours du premier tour de l’élection présidentielle, Valérie Pécresse arrivait en deuxième position avec 18,1 % des intentions de vote des agriculteurs* – derrière Emmanuel Macron à 28,3% et devant Jean Lassalle (15,4%) et Eric Zemmour (10,9%) -, la candidate LR a réaffirmé dans un courrier adressé aux agriculteurs ses priorités en la matière.

La première de ces propositions, qui est d’ordre général, est « de redonner à la France sa fierté et sa puissance ». L’agriculture et les agriculteurs dans cette vaste ambition ? Valérie Pécresse entend leur accorder une place « centrale », affirmant que « rien de ceci ne sera possible sans les agriculteurs, sans notre agriculture. Il en va de notre souveraineté alimentaire, de l’unité de notre territoire et de la protection de notre environnement ». Dans la suite de son propos, des critiques et des reproches, notamment à l’adresse du président sortant, Emmanuel Macron : « Notre agriculture a été délaissée ces 5 dernières années », affirme-t-elle, accusant le chef de l’État d’avoir « laissé faire la Commission européenne avec son projet Farm to fork ».

Avant d’entrer dans le détail de ses propositions, Mme Pécresse propose d’être celle « qui remettra l’agriculture au milieu du village France », souhaitant par exemple restaurer « l’agrifierté » en opposition comme on peut le supposer, à l’agribashing. Autres éléments du programme agricole de la candidate LR : « restaurer la compétitivité » des fermes par « des baisses massives de charges » ; « alléger les contraintes et libérer les énergies pour en finir avec les sur-transpositions, la sur-bureaucratie et les distorsions de concurrence ».  

La présidente de la Région Ile-de-France entend également « favoriser la transmission des exploitations aux jeunes générations », constatant que « le défi est immense ». Enfin, dans un ultime paragraphe – le plus long en caractères comme en propositions -, elle dit vouloir porter « un choc d’investissement dans la recherche et l’innovation pour réduire l’empreinte écologique de la production autrement que par l’interdiction ». Parmi les sujets qu’elle souhaite aborder pendant le quinquennat, « l’investissement massif dans les outils de production, de collecte et de transformation agroalimentaire » pour, toujours selon la candidate, « répondre à la fois à la demande pour le local et la vocation exportatrice de l’agriculture française » ; l’étiquetage généralisé de l’origine des produits agricoles ; la réforme de la commande publique ; ou encore un appui massif à la recherche. Sur ce dernier point, les positions de la candidate sont on ne peut plus équivoques. Favorable aux nouvelles technologies de sélection végétale (NBT), elle affirme « qu’en l’état actuel des connaissances, le zéro-phyto est non réaliste » et s’engage à mettre en place « une politique volontariste de stockage de l’eau », ainsi qu’à « bâtir une stratégie carbone collective et rémunératrice ». De manière symbolique et manuscrite, elle conclut sa lettre aux agriculteurs en les assurant de son « entier soutien ».

Dans la Somme, les soutiens de la candidate LR auront eux aussi tout fait jusqu’à la dernière heure pour leur candidate. Conseillère régionale LR, maire de Vironchaux et agricultrice, Patricia Poupart a confirmé ce vendredi 8 avril son intention de voter Valérie Pécresse « car le projet qu’elle porte pour l’agriculture est le plus ambitieux et redonnera la confiance méritée à ces acteurs de la ruralité ». En dépassant la seule question agricole, le sénateur Laurent Somon a également partagé en ce dernier jour de campagne officielle son soutien à la candidate de sa famille politique : « Elle est la seule à proposer un programme à la hauteur des grands enjeux des années à venir », écrit M. Somon sur sa page Facebook. Loin des outrances de certains et des chèques sans provisions des autres, elle a un projet solide sur le travail et le pouvoir d'achat, la sécurité, la justice, l'immigration sur l'écologie, la jeunesse, la solidarité, la culture. Une ambition pour le Pays, une France forte et respectée dans une Europe renouvelée et une France souveraine et indépendante. Son programme est financé grâce à des réformes courageuses nécessaires toujours reportées », poursuit-il. Ces arguments et soutiens suffiront-ils à Valérie Pécresse pour regagner quelques points dans les intentions de vote ? Réponse dimanche soir, 20h.

courrier aux abris
courrier Pécresse

 

*Enquête Cevipof réalisée auprès de 900 chefs d’exploitation

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