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Comptes de l'agriculture: le résultat agricole s’améliore en 2017

L’Insee a présenté les Comptes nationaux provisoires de l’agriculture le 5 juillet. Premier constat : une hausse des résultats de la branche agricole: +8,2 %, pour atteindre 35,9 milliards d’euros. Divisé par le nombre d’actifs, ce taux monte à 9,3 %, à cause de la baisse de la population agricole. Après une dégradation généralisée des résultats en 2016, cette amélioration tient plus d’un rattrapage que d’une réelle embellie. En effet, le niveau de 2015 n’est toujours pas retrouvé. Second constat: ces résultats tiennent à la fois de la hausse du «chiffre d’affaires» (+3,2 %, à 71,8 milliards d’euros) et de la baisse du coût des intrants. La hausse du «chiffre d'affaires» n'a pas la même explication dans toutes les filières: dans les filières animales, il progresse grâce à la hausse des prix qui compense le repli des volumes. À l’inverse, dans les filières végétales, il progresse grâce à une forte progression des volumes alors que les prix diminuent.

Les régions viticoles principales perdantes en 2017

Le résultat par actif de la branche agricole montre de réelles disparités régionales, principalement en défaveur des régions viticoles. Les régions céréalières (Île-de-France, Bourgogne Franche-Comté…) et celles à dominante élevage et lait (Bretagne, Pays-de-Loire... ) voient leur résultat augmenter, tandis que la situation «est globalement défavorable» dans les régions viticoles, où le fort recul des volumes de production de vin (à l’exception de la Bourgogne-Franche-Comté et des Pays-de-la-Loire) n’est pas compensé par la hausse des prix. Le résultat par actif augmente ainsi de près de 48,2% en Île-de-France ou de 28,4% en Centre-Val-de-Loire, mais aussi de 21% en Bretagne et 14,3% en Pays-de-Loire, alors qu’il chute de 13,6% en Nouvelle-Aquitaine, ou respectivement de 7,3% et 3,9% en Corse et en Occitanie.

«Un rattrapage en trompe l'œil», selon la FNSEA

Réagissant à la publication des Comptes de l'agriculture 2017, la FNSEA estime, dans un communiqué le 5 juillet, que la hausse du résultat brut de la branche agricole est «un rattrapage en trompe l'œil, qui ne compense même pas les pertes de 2016». Pour la FNSEA, «la situation est toujours critique pour beaucoup d'agriculteurs après plusieurs années de crises économiques, climatiques et diplomatiques». Le syndicat a calculé que «depuis 2000, le résultat brut de la branche agricole ne cesse de se dégrader» ; sur une base 100 en 2000, l'indice est inférieur à 90 en 2017, estime la FNSEA. Le syndicat majoritaire craint que l'avenir ne permette de redresser cette courbe, mettant notamment en avant les accords de libre-échange en cours de négociation.

«Les agriculteurs ne vont pas mieux», prévient la CR

Les hausses du revenu agricole par actif annoncées par la Commission des comptes de l’agriculture de la Nation (CCAN) «ne font que nous ramener au piètre niveau de 2015, sans parvenir à éponger les pertes abyssales de 2016», prévient la Coordination Rurale dans un communiqué de presse le 5 juillet, jugeant que «les agriculteurs ne vont pas mieux». «Au-delà des variations interannuelles, la situation des agriculteurs se détériore inexorablement», analyse ainsi François Lucas, représentant de la CR à la CCAN. «Le malade est placé sous monitoring mais les médecins refusent de lui donner le seul remède efficace : des prix rémunérateurs», ajoute-t-il en estimant que «les illusions des États généraux de l’alimentation ne tarderont pas à s’évanouir».

Comparer avec 2016 «n'est pas pertinent» (grandes cultures)

Si les chiffres diffusés par la commission des Comptes de l’agriculture de la Nation peuvent laisser penser que la situation économique des agriculteurs français est en amélioration en 2017, « il n’en est rien », en tout cas dans les grandes cultures, affirment les organisations syndicales des producteurs de grandes cultures affiliées au syndicat majoritaire (AGPB, AGPM, CGB, Fop), dans un communiqué commun. La comparaison avec l’année 2016, « catastrophique pour les producteurs de grandes cultures, n’est absolument pas pertinente », dénoncent-elles. La valeur de la production des grandes cultures, de 14 milliards d'euros, reste inférieure de 10 % par rapport à la moyenne 2014-2015 en raison de prix très bas, indiquent-elles. Dans ce contexte, les producteurs de grandes cultures « réaffirment qu’ils ne peuvent pas supporter de nouvelles charges ni de nouvelles contraintes ». Or, les décisions faisant suite aux États généraux et à la feuille de route sur les produits phytosanitaires « les augmentent encore de plusieurs centaines de millions d’euros ».

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