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Dans les champs, des problèmes de résistance

On ne peut pas parler ni d’exotisme, ni d’invasion. Mais certaines espèces locales résistantes posent de vrais problèmes dans les cultures. C’est le cas, par exemple, du ray-grass. 

Pour Hervé Georges, la chimie épaule les moyens de lutte agronomique :  «soit il faut intervenir très tôt, soit il faut attendre que le ray-grass monte à épis.»
Pour Hervé Georges, la chimie épaule les moyens de lutte agronomique : «soit il faut intervenir très tôt, soit il faut attendre que le ray-grass monte à épis.» 
© Alix Penichou

«La problématique ray-grass se durcit partout depuis trois ou quatre ans. Le désherbage de printemps seul n’est plus efficace», alerte Hervé Georges, conseiller en production végétale à la Chambre d’agriculture de la Somme. De plus en plus, dans le territoire, des tiges dressées formant des touffes de 20 cm à 60 cm de haut, aux feuilles très allongées, se dressent au-dessus des céréales. Elles posent un véritable problème économique en raison de l’impact sur les rendements et du coût de la lutte.

La succession ininterrompue de cultures d’hiver et les techniques simplifiées de travail du sol conviennent idéalement au développement du ray-grass. De nombreuses parcelles sont sales et, sans que toutes soient concernées par ce phénomène, les cas de résistance aux anti-graminées foliaires sont très nombreux. Selon Arvalis-Institut du végétal, «la lutte contre les ray-grass doit se diversifier, en combinant moyens agronomiques et désherbage chimique. Ce dernier doit de plus en plus passer par des applications de produits racinaires dès l’automne. Le plus tôt est le mieux : il est essentiel de bâtir un programme avec une prélevée ou une postlevée précoce solide via des associations afin de viser une efficacité maximale».

 

Intervention pompier 

La Chambre d’agriculture de la Somme a tout de même mis en place des essais de désherbage chimique au printemps, sans aucun traitement d’automne. «Nous avons testé trois modalités : le Sulfo à 1,5 l/ha, l’Axial One à 1,2 l/ha et un mélange de Sulfo et d’Axial One à trois quarts de dose. Ces modalités ont été testées le 9 mars, le 16 avril et le 25 mai», présente Hervé Georges. Le Sulfo au 9 mars et l’Axial One au 25 mai montrent notamment des résultats intéressants. «Mais à cette date, la concurrence de la culture est faite. C’est une intervention pompier !» 

Des enseignements peuvent être tirés : «Soit il faut intervenir très tôt, dans de bonnes conditions, soit il faut attendre que le ray-grass monte à épis pour le stériliser.»

 

Récolter sans ré-infester

La moisson est une période clé de l’infestation des parcelles. Pour limiter la dissémination des graines de ray-grass, il est conseillé de commencer par moissonner les parcelles les plus propres et de finir par les plus sales, ainsi que de nettoyer la moissonneuse après la récolte d’une zone infestée. L’exportation des menues pailles de la parcelle permet de ne pas réensemencer le sol en prélevant le stock de graines de ray-grass. Dans ce système, la menue paille est récupérée en sortie de la moissonneuse et transférée dans une trémie montée à l’arrière de la machine. La matière ainsi récupérée est vidée en bout de champ par basculement de la trémie. Cette technique présente néanmoins plusieurs inconvénients : elle ralentit les chantiers, elle exporte plus d’1 t/ha de matière organique difficilement valorisable, avec des risques de bourrage en cas d’humidité ou de volume trop important.
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