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Bâtiments d’élevage
De la robotique et des ouvertures sur l’extérieur

Avec des prix du lait plus rémunérateurs, des opportunités de développement s’offrent aux éleveurs motivés par la production laitière. Focus sur les grandes nouveautés en matière de construction de bâtiments d’élevage avec la Chambre d’agriculture de la Somme.

Autant, les surfaces fourragères, la main-d’œuvre disponible participent à la capacité de production, et leur ajustement peut être réalisé à court et moyen terme par le recours au salariat où la mise à disposition de surfaces extérieures. À l’inverse, le choix d’investir dans un bâtiment d’élevage et ses équipements pour développer la production laitière, engage l’éleveur sur du long terme. Le choix entre deux solutions doit alors être fait : développer son atelier laitier en rallongeant son bâtiment ou investir résolument dans la production laitière en construisant un nouveau bâtiment. Mais qu’elles sont les grandes nouveautés en matière de construction de bâtiments d’élevage laitier ?

 

Le système lisier au détriment de l’aire paillée

Les différents programmes de mises aux normes et de modernisation ont le plus souvent entraîné l’abandon des systèmes libre-service et même des systèmes dits «niches à vaches» fortement développés dans les années 1970-1980. En effet, les systèmes paillés et semi-paillés ont largement été choisis en raison, principalement, de la disponibilité en paille dans nos exploitations de polyculture-élevage, mais également pour son coût plus faible à l’investissement. Une autre raison est également souvent évoquée, c’est sa facilité d’adaptation, avec la possibilité du passage ultérieur en logettes ou fosse caillebotis. Enfin, dans certaines situations, l’aire paillée offrait la possibilité de construire à moins de 100 mètres des habitations de tiers. Néanmoins, le système paillé peut avoir ses limites dans les élevages de grandes tailles, notamment sur les coûts de fonctionnement liés à la paille et au fumier à gérer. La maîtrise de la qualité du lait est également un facteur limitant qui peut faire évoluer le logement initial et, dans ce cas, nécessiter des capacités de stockages supplémentaires. Enfin, la mise en place future de la méthanisation peut aussi orienter le choix du système lisier, plus adapté dans ce cas.

 

Des bâtiments plus ouverts

Après avoir opté pour des bâtiments fermés sur quatre côtés, l’évolution des conditions climatiques et notamment les périodes de canicule les étés ont modifié les installations. Ainsi, nous privilégierons les systèmes de bardages amovibles, type rideaux avec débord de toiture, avec une ouverture du haut vers le bas, pour assurer et protéger une entrée d’air libre minimale en période froide. Parallèlement, la tenue à l’étable des animaux en été nécessite de limiter, voire de supprimer le nombre de translucides dans la toiture.

«En effet, si auparavant, nous conseillons la mise en place de 10 % de translucides ou une tôle translucide par vache, ce n’est plus le cas maintenant. L’objectif est de bénéficier du rayonnement du soleil l’hiver par les côtés, mais surtout pas l’été par la toiture, afin de limiter la chaleur au niveau des animaux», précise  Nicolas Correur, conseiller élevage.

Parallèlement, l’isolation des toitures a fait son apparition, dans un premier temps pour le logement de jeunes veaux, mais aussi pour les vaches laitières. L’objectif étant de limiter les écarts de températures, lors de fortes chaleurs. Néanmoins, le retour sur investissements reste difficile à appréhender.

Automatiser certaines tâches d’astreintes

En élevage laitier, la traite est le premier poste d’astreinte devant l’alimentation. Il est donc primordial de limiter et faciliter ces deux tâches quotidiennes et répétitives. En premier lieu, il est possible d’améliorer les conditions de réalisation de la traite : par la mise en place de systèmes simples et peu coûteux, comme le décrochage automatique, la sortie rapide, la barrière poussante, et même l’installation de postes supplémentaires. L’arrivée du robot dans les élevages a permis une réelle avancée technologique. Après des débuts difficiles dans les années 1990, la traite robotisée représente aujourd’hui plus de deux tiers des nouvelles installations de traite en Hauts-de-France. À ce jour, nous comptons 140 élevages équipés dans la Somme pour un total de 240 stalles de robot de traite (source Crocit).

Ces avancées technologiques ont fait évoluer les autres équipements avec l’arrivée, par exemple, de bras de traite robotisés installés dans un roto et remplaçant en lieu et place les trayeurs, ou encore l’automatisation de l’alimentation. Ces investissements sont souvent très coûteux et la décision d’investir doit être mesurée en fonction du temps économisé et de la facilité d’exécution de la tâche.

 

Plus d’autonomie énergétique

L’heure est à l’économie d’énergie et son coût ne cesse de croître. Il faut réfléchir à la mise en place d’appareils spécifiques tels que le pré-refroidisseur et le récupérateur de chaleur. Sachant que le retour sur investissement ne dépasse guère plus de cinq à huit ans, les nouvelles installations devront intégrer ces nouveaux équipements pour optimiser au maximum leur consommation d’énergie. Parallèlement, une nouvelle opportunité s’offre aux éleveurs, c’est la production d’énergie proprement dit. La mise en place de panneaux photovoltaïques, et même pour les plus gros élevages, la méthanisation seront des réflexions à mener de manière individuelle ou collective et ainsi rendre les élevages moins dépendants des fluctuations de prix de l’énergie.

À l’extrême, la chaleur produite par le mécanisme de méthanisation des déjections pourra permettre le séchage d’un foin de luzerne et ainsi améliorer l’autonomie alimentaire de l’exploitation, en d’autre terme, la boucle est bouclée.

Au final, ce sont autant de recommandations à prendre en considération lors d’un projet de construction de bâtiments d’élevage, et les spécialistes en bâtiments d’élevage avaient pour habitude de dire auparavant, qu’il fallait «un an de réflexion pour vingt ans d’utilisation», on oserait dire qu’aujourd’hui,  il faudrait plutôt : «deux ans de réflexion  pour dix à quinze ans maximum d’utilisation…».

Ainsi, ce qu’il faut retenir dans le cadre d’une construction nouvelle, d’un agrandissement ou d’une création, c’est de prévoir, dans la limite du possible, les évolutions futures et les impacts de celles-ci sur l’environnement proche, les animaux et surtout les conditions de travail de l’éleveur, trop souvent oubliées.

 

Le Pré’ad remplace le PCAE

L’accompagnement des projets d’élevage, reste une priorité pour la région Hauts-de-France. En effet, le dispositif Pré’Ad mis en place en 2023 reprend l’ensemble des investissements nécessaires en élevage. Ainsi, les aménagements de terrain, les constructions, les installations intérieures, la robotique… sont autant d’éléments subventionnables à hauteur de 40 % pour un investissement plafond de 120 000 € par associé (limité à deux associés). N’hésitez pas à vous rapprocher d’un conseiller bâtiment qui saura vous indiquer les modalités d’accès.

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