Aller au contenu principal

Dégâts de sangliers : les agriculteurs à bout de nerfs

La population de sangliers est beaucoup trop importante dans le département. En 2015-2016, 2 400 animaux ont été prélevés, alors qu'en année normale, on ne dépasse pas les 1 800.

© AAP


Le 30 juin, les vingt membres de la commission dégâts de gibier étaient bien remontés. Ils ont expliqué que la situation devenait insupportable face à la prolifération de sangliers. Comme l’a indiqué le président de la commission dégâts de gibier, Michel Randjia, «depuis deux ans, le phénomène est amplifié par le manque de fruits forestiers qui amène les sangliers à se nourrir en plaine. A cela, s’ajoute le fait que certaines sociétés ne jouent pas le jeu. Elles veulent garder une population importante pour louer la chasse à un prix très élevé !». «Ce sont les agriculteurs qui en final subissent les dégâts», se sont plaints les participants. Et d’ajouter : «Déjà, au printemps, les dégâts étaient plus importants que d’habitude dans les prairies et les céréales.»
Certains exploitants ont été amenés à semer trois fois de suite. «On semait en journée, le sanglier passait la nuit et le lendemain la parcelle était toute piétinée», ont raconté certains. Avant d’ajouter : «Nous avons l’impression de ne pas être pris au sérieux. Alors qu’il s’agit de notre revenu et non de loisir. Même si nous allons être indemnisés, l’exploitant sait bien qu’il sera de toute façon perdant. Les prix ne sont jamais à la hauteur du préjudice ! Lorsqu’il s’agit du maïs ensilage, il faut racheter du fourrage, et ce n’est pas évident d’en retrouver !»
Au sujet des clôtures, les exploitants insistent sur le travail important que représente la mise en place de la clôture, l’entretien et la surveillance. «Nous sommes déjà surchargés de travail et nous avons d’autres préoccupations !», se plaignent-ils. Au final, tous les membres sont d’accord pour dire que le sanglier devrait être chassé plus tôt en saison. La chasse devrait démarrer en avril-mai, au moment des dégâts sur les semis.

La population doit revenir à 1 500 animaux !
Lors de cette commission, Bernard Pointin, président de l’association départementale des lieutenants de louveteries et Michel Randjia ont expliqué que les représentants de la DDTM (Direction des territoires et de la mer) et de la Fédération des chasseurs ont pris conscience qu’il y avait trop de sangliers ! Aussi, face à cette surpopulation des nouvelles mesures ont-elles été proposées pour la saison 2016-1017. Il s’agit de mesures pour encourager la réalisation des plans de chasse de sanglier en plaine et surtout pour diminuer les dégâts aux cultures.
Parmi les principales mesures, il y a le remplacement gratuit des bracelets utilisés dans le cadre des tirs d’été du 1er juin au 14 août uniquement dans les communes en points noirs et uniquement en plaine. Du 15 août 2016 au 17 septembre, les sangliers prélevés dans les cultures sur pied et dans le cadre d’une battue organisée feront exceptionnellement l’objet du remboursement des bracelets utilisés.
Par ailleurs, du 15 août au 17 septembre, pour faciliter la mutualisation, et en particulier pour les chasses en plaine, il n’y aura pas de minimum de réalisation jusqu’à cinq attributions incluses. Enfin, une seule commission de réajustement sera fixée à la mi-dé­cembre, sauf pour les communes en points noirs (voir la liste ci-dessous).
«Il est important de s’investir dans les GIC afin d’inciter les chasseurs à tirer et d’atteindre les objectifs de tir. C’est au niveau local que vous pouvez faire pression pour faire baisser la population», a conseillé Bernard Pointin. «La DDTM va mettre en place un observatoire. Si le prélèvement n’est pas suffisant en octobre-novembre, des battues administratives seront organisées», a ajouté le président. Si «nous n’avons certes pas obtenu toutes les mesures que la profession agricole demandait, nous avons tout de même obtenu plus de souplesse. Et si la baisse de population n’est pas significative, nous demanderons le tir à partir du mois d’avril», a conclu Michel Randjia.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

La réalité des rendements et de la qualité du grain ne pourra être réellement vérifiée qu’à la fin des récoltes.
Moissons 2024 : mauvaise année en céréales

La pluie aura eu raison des rendements de blé tendre, annoncés à 64 q/ha en moyenne, en baisse de 11 % par rapport à la…

Les premières tonnes de céréales ont été réceptionnées à Canaples le 1er juillet.
Un nouveau silo à Canaples pour accompagner le développement du négoce Charpentier

L’entreprise de négoce en grains Charpentier a inauguré il y a quelques semaines un silo sur la commune de Canaples. Une…

Dans son communiqué, le sucrier a aussi indiqué sa base de prix pour la campagne en cours (semis 2024), avec un prix minimum garanti de 36,47 €/t16° en betteraves entières, soit une nouvelle hausse par rapport à l’an passé (32 €/t).
Saint Louis Sucre dévoile ses prix et sa stratégie RSE à 2030

La filiale française du groupe allemand Südzucker a dévoilé des prix de base de nouveau à la hausse pour 2024, et une…

Selon les prévisions, le rendement national en blé tendre atteindrait 64 q/ha  en 2024, soit - 13 % par rapport à 2023.
Les conditions climatiques influencent déjà la moisson 2024

Selon Arvalis et Intercéréales, la récolte de blé tendre 2024 pourrait être caractérisée par des rendements en forte baisse…

Pour l’orge, la campagne européenne se présente sous de meilleurs auspices.
La moisson casse la dynamique des prix

Les prix des grains baissent depuis que la moisson a débuté dans l’hémisphère nord et donne un sentiment d’abondance sur les…

Pas moins de 26 variétés, seules ou en mélanges, ont été présentées par le service agronomique de Noriap lors des journées «Opti», comme à Sourdon, mi-juin.
Noriap propose du «sang neuf» dans les champs de blé

Lors de ses journées «Opti», la coopérative Noriap a présenté à ses adhérents un panel de variétés de blé qui intègre un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde