Santé animale
Dermatose nodulaire contagieuse : « On ne peut pas mettre la France sous cloche », insiste Denis Bully (FDSEA 80)
Invité ce mardi 16 décembre dans les studios d’Ici Picardie, Denis Bully, président de la FDSEA de la Somme, est revenu sur la stratégie sanitaire mise en œuvre par l’État face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Alors qu’une partie du monde agricole manifeste contre les abattages systématiques, le responsable syndical défend une méthode qu’il juge douloureuse mais indispensable.
Invité ce mardi 16 décembre dans les studios d’Ici Picardie, Denis Bully, président de la FDSEA de la Somme, est revenu sur la stratégie sanitaire mise en œuvre par l’État face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Alors qu’une partie du monde agricole manifeste contre les abattages systématiques, le responsable syndical défend une méthode qu’il juge douloureuse mais indispensable.
La stratégie gouvernementale de lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse continue de diviser le monde agricole. Un fait suffisamment rare pour être souligné : la Confédération paysanne et la Coordination rurale font front commun contre la stratégie de dépeuplement total, qui prévoit l’abattage de l’ensemble d’un troupeau dès la confirmation d’un premier cas de DNC. Pour mémoire, depuis le 29 juin 2025, 113 foyers ont été recensés en France, entraînant l’euthanasie de 3 300 bovins.
« C’est la seule stratégie »
Invité ce matin au micro d’Ici Picardie, Denis Bully, président de la FDSEA 80, a pris le contre-pied de cette contestation. Pour le responsable syndical, la ligne suivie par l’État reste la plus efficace à ce stade. « C’est un drame pour les éleveurs à qui ça arrive, mais c’est la seule stratégie », affirme-t-il. Une position assumée, fondée selon lui sur la complexité de la maladie et sur les retours d’expérience observés ailleurs.
« C’est une maladie très compliquée à gérer. En Savoie, où les premiers foyers sont apparus en juin, la maladie a été jugulée. La Suisse, limitrophe, a appliqué le même protocole qu’en France et il n’y a eu aucun animal contaminé dans le pays. »
Vaccination : une fausse solution ?
Si le traumatisme est réel pour les éleveurs concernés – indemnisés financièrement mais privés du fruit de longues années de sélection génétique – Denis Bully juge les alternatives irréalistes à court terme. « On ne peut pas faire une vaccination généralisée, déjà par manque de doses. » Surtout, le président de la FDSEA de la Somme met en garde contre les conséquences économiques d’un durcissement excessif des mesures sanitaires.
« On ne peut pas mettre la France sous cloche, au détriment de la filière des broutards vers l’Italie, de l’exportation des veaux, mais aussi de l’ensemble des reproducteurs qui font l’excellence de la France. »
Pour limiter l’impact de la maladie tout en préservant les zones indemnes, Denis Bully plaide enfin pour une organisation territoriale plus fine.
Il réclame la mise en place d’« une ligne de démarcation » claire entre les secteurs touchés par la DNC et ceux encore épargnés, afin d’empêcher la propagation du virus sans pénaliser inutilement l’ensemble de la filière bovine.
Un équilibre délicat entre rigueur sanitaire et survie économique, que le président de la FDSEA 80 estime encore possible à condition de garder « une stratégie lisible et cohérente ».