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Des betteraviers pas pressés de récolter

La Confédération générale des betteraviers (CGB) demande aux entreprises de transformation de retarder autant que possible les arrachages de betteraves pour leur laisser le temps de gagner de la richesse en sucre.

Retarder les arrachages permettrait aux betteraves de gagner en richesse.
© Pixabay

Belles à l’extérieur, pauvres en profondeur. D’après la Confédération générale des betteraviers qui a réalisé une série de prélèvements de betteraves ces derniers jours, la richesse en sucre en sucre n’est pas encore au rendez-vous. En effet, apprend-on de l’organisation syndicale, la quantité de sucre serait actuellement «inférieure de 8% par rapport à la moyenne 2015-2019», et ce «sur l’ensemble de la France betteravière». Cette évaluation déçoit et interroge d’autant plus que le bouquet foliaire est «nettement plus important que la normale» en 2021 ; ce qui devrait, en temps normaux, contribuer à une richesse en sucre importante compte tenu de son rôle dans la fabrication du sucre grâce à la photosynthèse.
Pour expliquer le déficit actuellement constaté en sucre, la CGB met en cause les conditions météo d’un été qui n’en a pas été vraiment un… «Malgré des températures et des précipitations globalement favorables aux betteraves, l’important déficit d’ensoleillement n’a pas permis un développement optimal de la racine et de la concentration en sucre jusqu’à présent, constate l’organisation. Le manque de soleil a été d’environ 36 % en juillet et 34 % en août soit un déficit de 10 jours de soleil.» Si on ajoute à cela la présence de cercosporiose sur une large partie du territoire, des dégâts liés au gel, quelques situations de jaunisse dans le sud de Paris ou encore les problèmes sanitaires, les explications au développement tardif des betteraves sont toutes trouvées. 

Un précieux soleil attendu

Le département de la Somme ne fait pas exception. Dans les 14 parcelles où des prélèvements ont été réalisés le 23 août dernier, la richesse en sucre apparait en effet «basse» pour la période selon la CGB 80 avec «seulement» 16,4° ; soit une baisse de presque 1° de moins que la moyenne 5 ans. Le poids racine est quant à lui inférieur à la moyenne de 5 ans de 8%, ce qui amène à constater un rendement sucre par hectare «encore faible» de 10,4 t/ha. Dans le département de l’Oise, où des prélèvements sont également réalisés, la richesse en sucre constatée le 23 août est de 16,83°. Le poids racine y est lui aussi inférieur à la moyenne de 5 ans (-5,8%) pour un rendement sucre de 10,8 t/ha. Dans l’un comme dans l’autre de ces départements, les syndicats betteraviers départementaux estiment autant qu’ils l’espèrent que les jeux ne sont pas encore faits. Et pour cause : la végétation est, elle bien au rendez-vous. «Le potentiel de végétation nous permettra d’atteindre un rendement final satisfaisant si l’ensoleillement et les températures sont favorables». 

Retarder les arrachages ? 

A l’échelon national, le constat et l’attente sont les mêmes. Selon le président de la CGB, Franck Sander «si le sucre n’est pas encore là», les conditions physiologiques le sont, ce qui devrait contribuer à améliorer la richesse en sucre… à condition que le soleil soit lui aussi bien présent. «Nous avons encore besoin de soleil et donc que les débuts de campagne soient les plus tardifs possibles pour permettre l’expression de ce potentiel agronomique, insiste ainsi le producteur alsacien. C’est capital pour les betteraviers, c’est également capital pour la filière dans son ensemble alors que les prix du sucre connaissent une dynamique très positive.» 

Betteraves et Marquis : un préjudice de 700 000 pour les ETA

La fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) a chiffré le manque à gagner lié à non-récolte des parcelles de betteraves traitées avec l’herbicide Marquis et demande un dédommagement. «Dans l’intérêt de la filière betterave sucre, des planteurs comme des fabricants de sucre, la sauvegarde des ETA entrainées dans cette tourmente est indispensable à court terme et pour la campagne 2022» a déclaré Gérard Napias, président de la FNEDT, le jeudi 26 août. De quoi s’agit-il ? Des conséquences de la destruction ordonnée par l’administration d’un certain nombre de parcelles de betteraves – 5 000 hectares - traitées avec deux lots non-conformes de l’herbicide Marquis. Pour les entreprises de travaux agricoles, qui dit destruction dit également «non-récolte» et donc manque à gagner. Selon la FNEDT, une trentaine d’ETA situées dans les départements de la Marne (51), des Ardennes (08) et de l’Aisne (02) seraient pénalisées. L’organisation chiffre la perte de chiffres d’affaires à «700 000 E», rappelant que «70% de la récolte de betteraves est déléguée aux ETA». «Les planteurs vont être indemnisés, les sucriers également et pas les Eta qui ont en plus investi dans du matériel d’arrachage très couteux», regrette la FNEDT qui explique avoir envoyé un courrier à Adama, le fabricant du produit défectueux, ainsi «qu’aux différentes parties prenantes». Le 12 août dernier, Adama France assurait avoir pris la mesure «de l’impact potentiel pour la filière» et s’était engagée «à agir de manière responsable pour accompagner les acteurs de la filière et tous les agriculteurs concernés, le plus efficacement possible». La FNEDT rappelle quant à elle que «la récolte est le 1er poste de charges entre automotrices, machines intégrales ou chantier complet». 
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