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Des carpes à l’attaque du myriophylle

Après les faucardeurs et le produit Bleu marine, le Département mise sur les carpes communes pour éradiquer myriophylle hétérophylle qui envahit la Somme.

La carpe commune est un poisson fouisseur. En remuant le fond de l’eau, elle met des particules en suspension qui limitent le passage de la lumière. La plante se développe moins.
© Pixabay

Elles devraient faire un festin. Ce 17 février, le Département et la fédération de pêche de la Somme entamaient une nouvelle expérimentation pour lutter contre le myriophylle hétérophylle : l’alevinage de carpes communes dans le bief de Frise. Une tonne de ce poisson autochtone de nos cours d’eau aura pour mission de fouiller le fond de cette zone longue d’1,2 km.
«Leur activité mettra des particules en suspension, qui limiteront le passage de la lumière dans la lame d’eau et réduira par conséquent la phtosynthèse indispensable au développement de la plante», explique Franck Beauvarlet, vice-président en charge de l’environnement et de la transition écologique du Département.
Le bief de Frise, dont les berges sont artificielles, souffre d’un déficit de densité piscicole. Les carpes, notamment, n’y trouvent pas les conditions favorables à leur reproduction. Aucun problème d’invasion n’est à craindre. «La carpe commune est à ne pas confondre avec la carpe amour, considérée comme nuisible. Celle-ci est inféodée à nos milieux», assure Aryendra Pawar, directeur de la fédération de pêche. Pas d’interdiction de pêcher dans cette zone cependant. «Un arrêté de remise à l’eau de ces poissons a été validé.»
L’expérimentation n’est pas la première. «La complexité de cette problématique nécessite des réponses diversifiées», atteste Franck Beauvarlet. Voilà huit ans que le Département, qui gère l’entretien du canal de la Somme (116 km, de Saint-Valery-sur-Somme à Sormont près de Péronne), a engagé un plan d’action contre la prolifération de cette plante envahissante. Jusqu’ici, les équipes n’ont pas trouvé la solution miracle qui permettrait de l’éradiquer. «Nos actions permettent cependant de la contenir. C’est indispensable pour maintenir les activités sur le fleuve et d’éviter les problèmes d’écoulement en période de crue, et donc les inondations», précise le Département. Bateaux faucardeurs, sorte de taille haie hydroliques, hersage et arrachage sont effectués chaque année.

Bleu marine efficace
En 2021, le colorant alimentaire Bleu marine de la société Taso s’est aussi révélé efficace. Le bief de Froissy, long de 2 km, a servi de test du 9 août au 15 octobre 2021. L’eau colorée en bleu reflète les rayonnements lumineux nécessaires à la photosynthèse des végétaux. «Nous avons noté une différence de croissance de la plante, entre le bief coloré et le bief non coloré de Cappy, de 40 cm sur les 68 jours du test.» Un hic tout de même : l’importance du renouvellement en eau (parfois dix fois supérieur à une période estivale normale lié à un débit plus important en 2021), a nécessité un grand volume de Bleu marine. «Cette adaptation a néanmoins permis d’affiner l’utilisation du produit selon les apports en eau, et dans l’optique d’une utilisation à plus grande échelle. Ce test sera transposé sur les 14 premiers km du canal cette saison.»

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