Élevage ovin
Des clés pour éviter les avortements des brebis
Une partie des avortements des brebis est d’origine infectieuse. Le 23 octobre, le programme Inn’Ovin organisait un webinaire animé par le Dr vétérinaire Laurent Saboureau, pour traiter des moyens de prévention et ce qu’il faut faire lorsque cela se produit.
Une partie des avortements des brebis est d’origine infectieuse. Le 23 octobre, le programme Inn’Ovin organisait un webinaire animé par le Dr vétérinaire Laurent Saboureau, pour traiter des moyens de prévention et ce qu’il faut faire lorsque cela se produit.
Un mauvais coup, un stress, une alimentation problématique, une infection… Chez les brebis, un avortement peut avoir différentes causes. Le programme Inn’Ovin proposait un webinaire sur ce sujet le 23 octobre, animé par le Dr vétérinaire Laurent Saboureau. Il abordait en particulier les avortements d’origines infectieuses, avec des clés pour les prévenir.
«Ces infections peuvent être une bactérie (chlamydiose, fièvre Q, Salmonellose, Brucellose), un parasite (toxoplasmose) ou un virus (border disease)», liste Laurent Saboureau. Certaines de ces causes peuvent être problématiques. «La fièvre Q, par exemple, peut rester longtemps dans le troupeau, car elle est notamment résistante aux protocoles de désinfection classiques. Ou encore, la toxoplasmose est transmise par les chatons qui font leurs excréments dans la litière, qui est ingérée par les brebis.»
Que faire en cas d’avortement ?
La première règle à adopter est la protection de l’éleveur, car certaines infections sont des zoonoses (qui se transmet à l’humain). «Il faut porter des gants et des équipements de protection lors d’une intervention sur une brebis qui avorte, et éviter que ce soit une personne sensible», rappelle le vétérinaire. L’environnement est aussi à protéger : isoler les brebis avortées, éliminer dans le bac d’équarrissage le placenta, le fœtus, et la litière souillée, désinfecter, bâcher les fumiers ou, encore mieux, composter avant épandage. Les brebis qui ont avorté nécessitent des soins. «Il faut les isoler, procéder à l’antisepsie de l’utérus, et à un traitement en cas de cas clinique.» La métaphylaxie antibiotique peut être réalisée sur le reste du lot. «L’objectif est d’arrêter les avortements sur les femelles de moins de trois mois et demi de gestation.»
L’éleveur doit ensuite déclarer l’avortement. «C’est obligatoire, dans le cadre de la lutte contre la brucellose, à partir de trois avortements en moins de sept jours, ou lors d’avortements répétés (5 %) sur une période de mise bas.» La visite du vétérinaire et l’analyse sont prises en charge par l’État, dans le cadre du plan Oscar (Observatoire et suivi des causes d'avortements chez les ruminants).
Hygiène et vaccination
Et pour prévenir ? Le vétérinaire livre des conseils pour limiter les risques. «De manière générale, il faut recourir au déparasitage des animaux avant la fin de la gestation. Il faut aussi éviter les stress en fin de gestation (manipulation, changement de lot…) et s’assurer de la qualité de l’aliment et de l’eau.»
Pour le risque infection en particulier, le vétérinaire rappelle de ne pas mélanger les brebis et les agnelles gestantes, et de se séparer des agnelles issues d’un lot de brebis avortant ou adoptées par les brebis ayant avorté (risque chlamydiose). «Les bactéries sont parfois introduites par des visiteurs de l’élevage. Pensez à mettre en place un pédiluve ou à distribuer des surbottes.» Ce sont aussi les maladies qui s’achètent. «La quarantaine à l’arrivée d’un lot acheté est indispensable.» Enfin, la vaccination est un levier efficace, pour lutte contre la toxoplasmose, la chlamydiose, la fièvre Q et la salmonellose abortive.
Le replay du webinaire est disponible sur www.inn-ovin.fr