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Des clôtures connectées pour plus d’efficacité

La start-up picarde «L’enrouleur français» développe un système de clôture connectée pour limiter les
intrusions de la faune sauvage dans les champs et ainsi réduire la facture des dégâts à indemniser aux agriculteurs.

Les chiffres sont vertigineux. Chaque année, la lutte contre les dégâts imputables à la faune sauvage sur les cultures se chiffre à quelque 80 millions d’euros à l’échelle nationale, répartis pour moitié entre la prévention et l’indemnisation. Avec sa solution de clôture connectée, une start-up née en 2020 et installée à Blangy-Trouville (80), L’enrouleur français, ambitionne de «réduire de 30 % les coûts de prévention des dégâts». Fin de semaine, les développeurs de cette barrière connectée présentaient leur offre et dévoilaient leurs ambitions au Domaine des Bruyères, un vaste espace de 170 hectares boisés au sud d’Amiens qui abrite aussi des chambres d’hôtes à dix minutes au sud d’Amiens. Pour protéger ses allées et ses jardins, le Domaine des Bruyères a investi dans la solution proposée par L’enrouleur français. Agriculteur à Sains-en-Amiénois, Michel Goulin a, lui aussi, entouré une partie de ses parcelles d’une clôture connectée depuis quelques mois. Son exploitation étant située «à la porte d’un domaine de chasse», il constate «des visites de sangliers chaque année dans les semis». Pour l’agriculteur, «être indemnisé, ce n’est pas facile. Et visuellement, on n’aime pas voir des trous dans ses parcelles», explique-t-il pour justifier son investissement. 

 

Pose et dépose rapide

Fondateur de L’enrouleur français, c’est Christophe Laignel qui parle encore le mieux de son système : «La pose de clôtures électriques permet de protéger les cultures des dégâts du grand gibier, mais il faut pour cela qu’elles soient bien posées et suivies dans le temps.» En ce qui concerne la pose (et la dépose), L’enrouleur français a repris un système développé par Didier Legendre, agriculteur, propriétaire d’une écurie à Lamotte-Warfusée et… chasseur. Quelques années plus tôt, Didier Legendre a inventé un système d’enrouleur électrique pour enrouler et dérouler facilement des câbles de clôture. C’est cette invention – elle a fait l’objet d’un dépôt de brevet et a été primée dans un concours – qui a tapé dans l’œil de Christophe Laignel. 

En fondant en 2020 avec d’autres associés la société L’enrouleur français, les deux hommes développent un système mobile pour la pose et la dépose de clôtures. En apparence simple (mais il fallait y penser), il s’agit d’une remorque équipée qui permet le transport du matériel de pose, les piquets, des câbles et des électrificateurs. Bien que la pose se fasse toujours à la main, L’enrouleur français assure une certaine rapidité d’exécution avec son process standardisé qui lui permet de poser (ou déposer) au moins huit kilomètres de clôtures par jour. 

 

Prévenu en temps réel 

En 2021, après avoir opéré une levée de fonds et avoir recruté, la start-up va plus loin en mettant au point un système qui permet aux clôtures d’être connectées. Le principe ? Équiper la clôture d’une batterie autonome (grâce à un panneau photovoltaïque) et d’un système d’alerte (un boîtier) qui permet à l’utilisateur de la clôture de déceler une anomalie. «Grâce à un boîtier sécurisé de transmission d’information, l’utilisateur est prévenu en temps réel, explique Christophe Laignel. Le disfonctionnement de la clôture est localisé, ce qui permet d’intervenir rapidement.» La transmission de l’information s’effectue par le réseau public de télécommunication à bas débit (LoRaWan).  

 

Huit cents kilomètres d’ici 2022

L’enrouleur français compte aujourd’hui une quinzaine de clients. Parmi elles, trois fédérations départementales de chasseurs, un conservatoire des espaces naturels et des agriculteurs. L’offre de la start-up se décline en trois volets : une offre «premium» qui inclut le matériel, la pose, la télésurveillance et la dépose ; une offre «sécurité» qui s’adresse à ceux qui sont déjà équipés de clôtures en intégrant l’installation, la connexion et la télésurveillance et, enfin, une offre «formation» qui permet de «maîtriser sa clôture électrique connectée» en intégrant une formation théorique et pratique. L’objectif pour L’enrouleur français est d’installer huit cents kilomètres de sa clôture connectée en 2022. À 950 € du kilomètre pour le kit «3 fils» et la prestation de service associée, la facture est toutefois salée. Mais au-delà des seuls mondes agricole et cynégétique, L’enrouleur français vise une clientèle large en s’adressant à d’autres prospects tels que les sites abritant des monuments historiques, terrains de golf ou encore domaines forestiers privés. Enfin, la jeune entreprise travaille à la création d’une franchise qui lui permettrait de se déployer rapidement au niveau national, voire européen.  

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