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Agronomie
Des conseils pour prévenir le tassement des sols en prairies

La mécanisation des activités agricoles et forestières ajoutée au problème d’érosion, en particulier après cet hiver extrêmement pluvieux, dégradent les propriétés physiques des sols de nos prairies. Point avec la Chambre d’agriculture pour prévenir de ces risques et trouver des solutions aux tassements superficiels et profonds observés.

Dans les parcelles cultivées, les problèmes de tassement des sols ont pour origine la circulation du matériel agricole.
© CA80

Pour rappel, la fertilité des sols repose sur 3 composantes désormais bien connues : la fertilité chimique c’est-à-dire l’équilibre entre les besoins en éléments fertilisants et leur disponibilité ; la fertilité biologique qui fait intervenir la faune du sol et que nous commençons seulement à savoir mesurer et la fertilité physique qui rassemble tous les facteurs de perméabilité (air, eau, racines) et de portance.
Les paramètres de la fertilité physique sont plutôt bien décrits pour les parcelles cultivées. Des méthodes plus ou moins invasives et plus ou moins difficiles à mettre en œuvre existent pour diagnostiquer les problèmes de tassements liés aux passages des engins agricoles : profil cultural, pénétromètre, mini-profil 3D, etc. A contrario, l’évaluation des problèmes de structure du sol est très mal évaluée dans les systèmes de prairies.

Le matériel agricole : première cause de tassement des prairies

Comme dans les parcelles cultivées, les problèmes de tassement des sols ont pour origine la circulation du matériel agricole. Que ce soit pour les apports d’engrais ou d’effluents, la fauche, le pressage ou l’enrubannage, l’enlèvement des bottes ou le chargement et le déchargement des animaux, les occasions de parcourir les prairies avec le matériel sont nombreuses. On peut ajouter l’entretien des clôtures et des haies ainsi que l’enlèvement du bois de chauffage avec des bennes parfois bien chargées ! Ces opérations sont souvent réalisées dans des conditions humides du printemps qui favorisent une portance plus faible et donc un risque de tassement plus élevé. C’est particulièrement vrai en 2024.

Le piétinement des bêtes

Mais le matériel agricole n’est pas le seul en cause. Le piétinement des animaux est souvent à l’origine d’une compaction de surface généralisée, en particulier en prairies humides. Pour comprendre ce phénomène, nous pouvons prendre l’exemple d’une vache laitière d’un poids moyen d’environ 600 kg. Ses 4 pattes au sol représentent une surface de contact assez faible : environ 240 cm² (soit 60 cm² par patte), d’où une pression statique de 2,5 kg/cm² (2.45 bar ou 245 kPa). Lorsqu’elle est en mouvement, son poids se répartie sur 3 pattes, la pression est alors de 3kg/cm² (2.94 bar ou 294 kPa). Les éleveurs qui ont eu l’occasion de se faire marcher sur les bottes peuvent en témoigner ! Les empreintes laissées par les ovins sont certes moins larges (et moins douloureuses !) mais la pression est plus élevée ! (80 kg sur 25 cm² = 3,2 kg/cm² c’est-à-dire 3.14 bar ou 314 kPa). A titre de comparaison, le simulateur de tassement Terranimo© indique que la pression au sol d’une arracheuse à betteraves automotrice 6 rangs et 2 essieux est de 2.1 bar (210 kPa).
Une méthode d’analyse de la structure des sols de prairies a été mise au point en Irlande à partir de la méthode du « test-bêche » utilisée en grandes cultures. Dans cette méthode, un échantillon est prélevé sous la forme d’un bloc régulier d’environ 20 cm de côtés. Il est déposé sur une surface plane et ouvert au centre de haut en bas comme un livre. Nous observons alors la limite entre la couche de racines (mat racinaire) et la couche inférieure, ce qui donne une appréciation de l’épaisseur de chacune. Enfin, une grille d’analyse permet de classer chaque couche selon sa porosité, la taille de agrégats (mottes), leurs formes, la friabilité et la façon dont les racines colonisent ces couches du sol. Cette analyse aboutie à une note qui permet de comparer les parcelles entre elles et de vérifier l’évolution du sol lors d’un changement de pratiques.
Le diagnostic d’une parcelle ne peut pas se résumer à une seule observation. La Chambre d’agriculture préconise au moins 5 tests par parcelle plus 2 tests en zones endommagées (proximité des abreuvoirs, des râteliers, des entrées de parcelles, …). L’évaluation définitive peut conduire à préconiser des changements de pratiques (chargement, période de fauche, …) pour favoriser une récupération naturelle ou une intervention mécanique (décompactage) pour accélérer le processus. 
Contrairement aux parcelles cultivées, où un travail du sol est souvent envisageable pour récupérer au moins une partie des problèmes de structure, en système de prairies permanentes le travail du sol ne peut être qu’un ultime recours à utiliser avec un maximum de prudence. Seule la prévention semble efficace pour préserver la fertilité physique des prairies.

Journée Prairie 
La gestion des sols des prairies sera l’un des thèmes de la «Journée Prairie» organisée à Boismont le vendredi 24 mai.

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