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Élevage ovin
Des revenus en baisse malgré des cotations record en ovin

La majorité des éleveurs d’ovins viande et lait accusent une baisse de leur revenu en 2023 malgré une cotation moyenne de 8,26 €/kg de carcasse et un prix payé 1 172 € les 1 000 litres de lait.

La France manque toujours d’agneaux. La production ovine baisserait encore de 2 % cette année à 71 000 téc. Durant le 1er trimestre 2024, la cotation s’élevait en moyenne à 8,84 €/kg.
© La Marne agricole

Acculés de charges, les éleveurs d’ovins ne profitent pas de la conjoncture très favorable des marchés de la viande et du lait. En 2023, les revenus de la majorité d’entre eux ont baissé selon une étude de l’Institut de l’élevage. Ce dernier a publié les résultats collectés auprès des 340 exploitations du réseau Inosys, représentatives de la diversité des systèmes ovins et regroupées en sept groupes selon leur spécialité. Entre ces groupes, les écarts de résultats courant (ou revenus) par unité de main d’œuvre (RC/UMO) des exploitations est d’un à cinq. Et au sein d’un même groupe, les revenus des éleveurs varient parfois de plus ou moins 20 000 €/UMO. 

Collecte de lait stable 

La plus forte baisse du résultat courant est observée parmi les exploitations du groupe des «ovins viandes - grandes cultures» (5 400 €/UMO ; - 88 % par rapport à 2022). Une grande partie d’entre-elles a même dégagé un déficit. Mais comme la vente de leurs céréales représente une grande partie de leur chiffre d’affaires, les producteurs de ce groupe ont été avant tout victimes de la chute des prix des grains. Dans de moindres proportions, cinq autres groupes d’exploitations déplorent aussi une baisse de leurs résultats courants. Ainsi, dans les Pyrénées-Atlantiques, les revenus des éleveurs de brebis laitières (11 100 €/UMO ; -19 % sur un an), parmi les plus faibles de la profession, sont dorénavant équivalents à ceux de 2015. Pourtant, à 8,26 €/kg de carcasse en moyenne annuelle, la cotation de l’agneau français a atteint un niveau record l’an passé et les 1 000 litres de lait de brebis ont été en moyenne payés 1 172 € sur la campagne 2022-2023, soit +114 €/1 000 l qu’en 2021-2022. Les prix de la viande ont atteint des sommets car seuls 72 930 tonnes équivalent carcasse (téc) ont été produites l’an passé (- 8 % sur un an) et la collecte de lait s’est stabilisée à 296 millions de litres. Par ailleurs, les importations françaises de viande ont aussi baissé (83 950 téc, -10 % par rapport à 2015-2019). Sur les 164 564 téc de contingents alloués aux pays exportateurs de viande ovine en Union européenne, dans le cadre des différents accords de libre-échange conclus avec eux, seuls 45 % ont été utilisés. 

La France manque toujours d’agneaux

Mais l’augmentation des produits ovins a couvert partiellement l’accroissement des charges (engrais +26 %, aliments pour brebis laitières, +9,1 %). Par ailleurs, les aides découplées ont diminué de 2 % à 4 % l’an passé et les aides couplées de 4,5 %.
Enfin, peu d’éleveurs ont été épargnés par la chute des prix des grains en vendant leurs céréales. L’an passé, seul le résultat courant des exploitations du groupe «spécialisées ovins viande pastoraux» ont augmenté (+ 16 % /2022). Mais les éleveurs ont bénéficié d’une nouvelle étape dans la convergence des aides découplées (6 700 €/UMO ; +12 % sur un an). Leurs revenus sont dorénavant les plus élevés de la filière ovine (29 200 €/UMO) sans avoir atteint deux Smic annuels. L’année 2024 a débuté comme 2023 s’est achevée. La France manque toujours d’agneaux. La production ovine baisserait encore de 2 % cette année à 71 000 téc. Durant le 1er trimestre 2024, la cotation s’élevait en moyenne à 8,84 €/kg. Davantage de viande serait importée du Royaume-Uni et surtout d’Irlande qui voit le marché britannique lui échapper depuis les accords de libre-échange conclu entre Londres et l’Océanie. Toutes destinations confondues, les exportations australiennes et néozélandaises de viande ovine augmenteront cette année encore jusqu’à atteindre 960 000 téc. Aussi, le marché britannique très convoité servira de plateforme de réexportation vers l’Union européenne. En fait, l’afflux de viande dépendra de la demande chinoise de viande ovine. L’empire du milieu restera le premier pays importateur au monde. Mais après avoir acheté 438 000 téc de viande (+20 % sur un an), le pays pourrait marquer une pause.

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