Aller au contenu principal

Des risques d'intrusion en élevage toujours présents

Suite à la création de la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole, Demeter, en décembre dernier, le syndicalisme met en place des réunions d'information auprès des éleveurs en présence de la gendarmerie.

Les gendarmes recommandent d'installer, quand cela est possible, des serrures et des barrières, d'apposer des panneaux «propriété privée» ou «interdiction de filmer».
Les gendarmes recommandent d'installer, quand cela est possible, des serrures et des barrières, d'apposer des panneaux «propriété privée» ou «interdiction de filmer».
© Pixabay



À Quimper, en Bretagne, il y a une quinzaine de jours, ils n'étaient guère nombreux, pas plus d'une vingtaine d'éleveurs venus se renseigner sur le risque d'intrusion dans les élevages. Il y avait des cochonniers, des aviculteurs, quelques laitiers, inquiets de la multiplication des vols, agressions ou - ce qu'ils redoutent par-dessus tout -, des intrusions de militants associatifs venant filmer leur élevage pour le dénigrer sur les réseaux sociaux. Ils ont écouté avec beaucoup d'attention la juriste de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), co-organisatrice de la réunion avec la FDSEA du Finistère et, plus encore, les gendarmes présents : un des trois référents sûreté du groupement départemental et le commandant de la compagnie de Quimper. Ils ne sont pas les seuls à se déplacer pour s'informer. Un peu partout en France, à l'initiative de la FNSEA et des JA, se multiplient ces réunions, explique en substance Étienne Gangneron, vice-président de la FNSEA. «Chaque département, chaque canton y va à son rythme, précise cet éleveur du Cher. Il y a une attente du monde agricole de savoir quelles mesures prendre pour prévenir tout risque d'intrusion, et quel comportement adopter si les exploitants se retrouvent face à un intrus.»

Serrures, barrières, panneaux
Lors de la réunion finistérienne, la juriste de l'UGPVB a rappelé qu'il y a eu, l'an passé en France, «14 500 faits constatés dans les exploitations agricoles dont 8 300 vols simples, 1 700 destructions et dégradations, 1 500 cambriolages et 3 000 faits autres dont les intrusions.»
Pour y faire face, les gendarmes recommandent d'installer, quand cela est possible, des serrures et des barrières, d'apposer des panneaux «propriété privée» ou «interdiction de filmer». L'intrusion sera alors caractérisée. Lorsqu'un exploitant constate qu'un intrus est entré par effraction sur la ferme, «ne pas hésiter à composer le 17, une patrouille passera pour recueillir les indices», dit le gendarme référent de sûreté, l'adjudant-chef Pierre Stéphant. Si l'exploitant se retrouve nez à nez avec l'intrus, comment réagir ?
Idéalement, il faut tout faire pour l'empêcher de fuir avant que les forces de l'ordre n'arrivent.
Mais on a vu, début février dans la Marne, pareille situation virer au drame quand l'exploitant a fait feu lorsque l'intrus s'est précipité sur lui. Dans un tel cas, la légitime défense doit être proportionnée, rappellent les forces de l'ordre. Pour le reste, les gendarmes recommandent aux agriculteurs d'être vigilants sur tout comportement suspect aux abords de l'exploitation et de le signaler aux gendarmes. Ils suggèrent également de baliser tout parcours de visite lors d'une journée portes ouvertes pour éviter que des personnes malintentionnées n'en profitent pour capter des images dont elles pourraient en détourner le sens.


Nicole Belloubet «très sensible aux inquiétudes» liées aux saccages de parcelles

La garde des Sceaux Nicole Belloubet s'est, le 3 mars, dit «très sensible aux inquiétudes» liées aux saccages de parcelles agricoles, répondant à une question du sénateur de la Manche, Jean Bizet en séance publique au Sénat. «J'ai demandé à mon ministère que soient engagées des réflexions supplémentaires sur la précision de la définition de l'incrimination de violation de domicile, pour qu'on en élargisse la portée s'agissant des exploitations agricoles», a-t-elle rappelé.
S'agissant des destructions de semences, les différentes circulaires émanant du ministère de la Justice «invitent systématiquement les parquets à poursuivre les auteurs de tels faits avec rigueur et fermeté», selon Nicole Belloubet. «On privilégie les procédures rapides et, notamment, la comparution immédiate.»
Rappelant la condamnation de cinquante-trois personnes en juin 2019 par la cour d'appel de Nancy, elle a souligné la «prise en compte par les parquets du trouble à l'ordre public inacceptable qu'occasionnent ces destructions de cultures et de l'efficacité du cadre juridique actuel». Jean Bizet lui a répondu en exprimant son souhait «qu'on aille beaucoup plus loin». Près de trente-cinq destructions ont eu lieu ces dix dernières années, selon lui.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

échanges transport de betteraves Cristal Union Tereos optimisation
Logistique betteravière : Cristal Union en veut à l’un de ses concurrents

La coopération entre sucriers pour optimiser les transports de betteraves a pris du plomb dans l’aile lors de la dernière…

Xavier Flinois Safer Hauts-de-France décès hommage
Xavier Flinois, président de la Safer Hauts-de-France, est décédé

Xavier Flinois était une figure marquante de l'agriculture dans les Hauts-de-France, reconnu pour son engagement au service du…

Lefrançois Yves disparition travaux agricoles travaux publics
L’entreprise de travaux publics et agricoles Lefrançois en deuil

Yves Lefrançois, fondateur des établissements Lefrançois TP à Clenleu, s’est éteint à l’âge de 83 ans, le 30 mai.

fermage expulsion huissier justice
Le non-paiement de fermages tourne au vinaigre

Dans le département de l’Orne, l’expulsion d’agriculteurs de parcelles agricoles ordonnée par la justice a viré à l’…

Eppeville sucrerie village d'énergie Saint Louis Sucre
Un projet de reconversion pour l'ex-sucrerie d'Eppeville

Le groupe Saint Louis Sucre a signé un compromis de vente de l’ancienne sucrerie d’Eppeville (Somme) avec Energipole…

Safer Hauts-de-France foncier Xavier Flinois Benoît Thilliez
Un jeune agriculteur à la tête de la Safer Hauts-de-France

Benoît Thilliez, 38 ans, a été élu à l’unanimité à la présidence de la Safer Hauts-de-France où il succède à Xavier Flinois,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde