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Des simulations de ration plus justes

Avec Systali, les éleveurs, et les nutritionnistes ont à leur disposition une méthode de rationnement qui intègre mieux la complexité des phénomènes biologiques en action lors de la digestion chez les ruminants. Sur le terrain, les conseillers d’Avenir conseil élevage déploient progressivement ce système de calcul grâce à la prise en main du rationneur informatique Rumin’al. Celui-ci permet de coller davantage à la réalité et de gagner en précision.

L’efficacité d’un aliment n’est pas identique d’un animal à l’autre,  et d’une ration à l’autre.
L’efficacité d’un aliment n’est pas identique d’un animal à l’autre, et d’une ration à l’autre.
© D. R.

L’analyse physico-chimique d’un aliment en détermine les teneurs en amidon, en cellulose ou bien encore en MAT... À partir de ces caractéristiques analytiques, des valeurs alimentaires telles que UFL, PDI, digestibilité sont calculées. Ce sont ces données qui permettent d’ajuster la ration d’un troupeau et de mettre en adéquation les besoins nutritionnels et l’objectif de production.

Or, l’efficacité d’un aliment n’est pas identique d’un animal à l’autre et d’une ration à l’autre. Ce niveau d’assimilation peut même varier significativement. Systali intègre tous ces facteurs de variations dans son moteur de calcul afin de limiter les écarts entre la valeur alimentaire calculée et la valeur alimentaire réellement assimilée. «Nous savions que la valorisation des fourrages et des concentrés était variable. Dans certaines situations, pour pallier ce phénomène, les conseillers avaient l’habitude de placer l’objectif de production un peu plus haut afin d’apporter les bonnes quantités à l’auge. Avec Rumin’al, nous avons un outil plus précis puisqu’il prend en compte les variations de valorisation», explique Vincent Claisse, conseiller spécialisé Nutrition à Avenir conseil élevage. 

Ainsi, avec la méthode Systali, les équations de détermination des UF, PDI et dMO ont évolué. Les fourrages ont en moyenne des valeurs légèrement différentes par rapport à l’ancien système (+ 0,05 UF et - 5 PDI). Ces valeurs sont d’ailleurs indicatives puisque Systali s’appuie principalement sur la digestibilité de la matière organique (dMO) de l’aliment qui est ajustée selon le niveau d’ingestion, la proportion de concentrés dans la ration et l’équilibre protéique du rumen (résumé par les sigles BalProRu ou BPR, voir encadré). Néanmoins, même si elles ne sont plus prises en compte dans les calculs de rationnement, les valeurs UF et PDI restent valables pour comparer les aliments entre eux tout comme la dMO. «La Balance protéique ruminale n’est pas un concept nouveau. Les conseillers d’élevage se souciaient déjà de l’équilibre protéique et énergétique de la ration, mais le fait de n’avoir plus qu’un seul critère aide beaucoup dans les simulations puisque les excès ou déficits sont pris en compte immédiatement.» La digestibilité de la ration se dégrade lorsque la BalProRu est négative et une situation très déséquilibrée pénalise l’efficacité de l’azote ingéré et entraîne son gaspillage (augmentation des rejets d’azote). 

L’outil Rumin’al prend en compte le fait que chaque vache ne valorise pas les aliments de la même manière que les autres vaches du troupeau. À l’extrême, une vache qui ingère 13 kg de MS valorise presque toute l’énergie de la ration, la perte n’est que de 0,3 UF.
Une vache qui ingère 28 kg est moins efficace et laisse «filer» l’équivalent de 3 UF, soit 6 à 7 l de lait potentiels. Ces différences de rendement en fonction de la vache résultent de la vitesse de transit ruminal. Une vache à haut niveau d’ingestion a aussi un transit plus rapide au détriment de l’assimilation de l’énergie dans le rumen. Or, les valeurs données dans les tables ou par les analyses sont calculées pour des situations où les interactions sont faibles (niveau d’ingestion favorable, bon équilibre azoté et une quantité de concentré adaptée).

Pour Vincent Claisse, l’utilisation de la méthode Systali retranscrit mieux la complexité de l’alimentation des bovins, «dès qu’un paramètre évolue, c’est l’ensemble des autres valeurs qui changent. Faire une ration à la main en utilisant cette méthode est impossible. Mais avec l’outil Rumin’al, les conseillers d’Avenir conseil élevage ont à leur disposition un outil performant qui offre une meilleure compréhension des résultats techniques et qui peut permettre d’expliquer pourquoi une ration calculée sur le papier ne donnait pas le résultat escompté dans la pratique».

Le rationneur intègre aussi des calculs plus précis sur les besoins et les apports en acides aminés tels que la méthionine et la lysine. Il apporte des niveaux de prédiction élevé pour suivre la qualité de la matière grasse et protéique du lait. Ce sont des éléments précieux pour les éleveurs engagés dans des filières ou des labels de valorisation du lait. Enfin, Rumin’al est aussi capable de calculer des indicateurs environnementaux : rejets azotés, production de méthane…

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