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Des tournesols comme tête d'assolement

Difficile de trouver des cultures pour valoriser les terres blanches du secteur de Conty. Gaëtan Dufrenoy fait le pari des tournesols et des pois chiches pour se diversifier.

Gaëtan Dufrenoy : «Le prix de vente du tournesol est similaire à celui du colza, mais la marge brute devrait être 
supérieure puisque les coûts d'intrants sont plus faibles.»
Gaëtan Dufrenoy : «Le prix de vente du tournesol est similaire à celui du colza, mais la marge brute devrait être
supérieure puisque les coûts d'intrants sont plus faibles.»
© A. P.



Voilà quelques années que la culture de colza est devenue compliquée chez Gaëtan Dufrenoy, jeune agriculteur installé depuis 2015 à Thoix, au sud de Conty. «Les insectes ravageurs font de plus en plus de dégâts, et la plante subit des gelées en fond de vallée, confie-t-il. Je cherchais donc une nouvelle tête d'assolement qui puisse convenir à mes terres blanches, des biefs à cailloux.» Il espère que le tournesol répondra à ses attentes et apportera de la valeur ajoutée à son exploitation de 130 ha (blé, escourgeon, pois protéagineux, maïs grain, colza).
3 ha ont été semés cette année, pour la première fois, sous contrat avec la coopérative de Milly-sur-Thérain. «Arco, une variété oléique précoce (la plus adaptée au climat de l'Oise, voire de la Somme, ndlr), sera valorisée en huile de friture», commente Arnaud Clément, directeur de la coopérative. 180 ha en tout sont cultivés, la plupart au sud de l'Oise.
Gaëtan y croit : «Grâce à sa racine, un pivot qui peut atteindre 2 m de profondeur le tournesol a peu de besoins en eau.» Les semis ont été réalisés entre le 10 et le 20 avril avec un semoir à betteraves, à 45 cm d'écart. L'itinéraire technique est identique à celui du maïs grain que Gaëtan cultive aussi. Et quand un colza nécessite trois désherbages, le tournesol n'en subira qu'un seul en pré-levée. «Hormis le puceron, il n'y a pas d'insecte nuisible, et il n'existe pas non plus de maladie chez nous.»
Pour l'instant, la parcelle est prometteuse, avec de belles et larges feuilles. Les pigeons et corbeaux ont préféré picorer dans le champ voisin de maïs. Gaëtan espère un rendement de 30 quintaux/ha, soit un peu plus que dans le sud de la France, plus aride. «Le prix de vente est similaire à celui du colza, mais la marge brute devrait être supérieure puisque les coûts d'intrants sont plus faibles.» Réponse à la récolte, certainement fin septembre, lorsque la plante aura atteint 9 % d'humidité.

Nouvelle filière ? Chiche !
La diversification ne s'arrête pas là. Gaëtan a aussi parié sur les pois chiches pour diversifier son assolement. 3 ha de la variété twist, en contrat avec la coopérative Ternoveo, ont été semés en mars 2020. «La culture se gère comme un pois. Elle est aussi peu coûteuse en intrants (pas de fongicide, pas d'insecticide)». La phase de levée passée, ses besoins en eau sont faibles. Gaëtan espère obtenir 20 à 30 qx/ha avec un prix de vente de 600 EUR/t.
Il s'agit de la deuxième année de production pour la coopérative, qui souhaite la valoriser auprès d'acteurs locaux. «Notre but est de créer un débouché rémunérateur pour les producteurs, porté par un contexte sociétal favorable aux protéines végétales et à la consommation locale», confiait Olivier Sené, technicien en charge de la filière, à Terres et Territoires l'année dernière.

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