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Deux récoltes en une avec le relay-cropping

Pratique culturale Le Centre d’étude technique agricole (Ceta)  de Romilly-sur-Seine (10), pionnier dans l’expérimentation, teste actuellement le relay-cropping. Deux cultures sont semées avant moisson, sur une même parcelle. Intéressant pour les Cive et la méthanisation.

D’ici mi-mai, du maïs sera semé dans les parcelles d’orges de deux agriculteurs, au nord-ouest de l’Aube.
D’ici mi-mai, du maïs sera semé dans les parcelles d’orges de deux agriculteurs, au nord-ouest de l’Aube.
© CETA ROMILLY-SUR-SEINE

Dans un secteur particulièrement concerné par le développement de la méthanisation, le Ceta de  Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, s’intéresse de près aux cultures intermédiaires à vocation énergétiques (Cive). «On produit déjà de la Cive d’hiver, note Sébastien Vatin, conseiller agricole au Ceta, de la Cive de mai, mais on souhaitait développer les Cive d’été, difficiles à produire en raison des stress hydriques estivaux.» Pour produire davantage de Cive, qui ne sont pas, contrairement aux cultures principales, limitées en volume dans les méthaniseurs, le Ceta se tourne alors vers la technique peu utilisée dans la région, celle du relay-cropping. Au lieu de semer après moisson derrière un escourgeon récolté, la culture est implantée au début de l’épiaison, dans la culture en place. 

Une pratique qui demande de semer en intercalaire selon le principe suivant. «En automne, on sème l’orge d’hiver avec un combiné de semis classique, sauf que l’on sème deux rangs sur quatre, avec un semoir à écartement de quinze centimètres ce qui fait que l’on laisse un intercalaire de trente centimètres de large de libre tous les soixante centimètres», décrit le conseiller technique. 

Une démarche volontairement différente de la technique plus habituelle de semer un rang sur trois, pour laisser plus de lumière à la Cive. Après le désherbage d’automne, les cultures intermédiaires sont semées au printemps, dans ces rangs libres. 

 

Des résultats  encourageants

La technique, déjà déployée lors de la campagne de 2020 sur une parcelle d’orge d’hiver de cinq hectares, a donné des résultats encourageants, mais à améliorer. «On a perdu 20 % de rendement dans l’orge d’hiver dans les bandes en relay-cropping, avec des calibrages en dessous des normes et pas mal de population épi.» Côté Cive, l’agriculteur a obtenu un volume de 6,5 tonnes de maïs en matière sèche, 9 tonnes en sorgho. Le tournesol, en sur-maturité au moment de l’ensilage, n’a pas été récolté. La technique reste malgré tout intéressante puisqu’elle permet, analyse Sébastien Vatin, «de récolter de l’orge d’hiver et d’assurer une production de matière.»

Cette année, deux parcelles sont concernées par l’expérimentation : l’une de huit hectares en orge d’hiver, l’autre, sur une trentaine d’hectares en orge d’hiver et de printemps semis d’automne aux Grandes-Chapelles. 

D’ici mi-mai, maïs, sorgho monocoupe et tournesol devraient être semés. Les deux agriculteurs qui testent le relay-cropping ont opté pour 75 % d’une dose pleine pour l’orge d’hiver, au lieu de 50 %. La pratique culturale pour la Cive reste, elle, inchangée, hormis l’évolution dans le semoir (cf. encadré).

Elle pourrait bien intéresser au-delà des agriculteurs qui sont investis dans la méthanisation. «On pourrait, pourquoi pas, envisager une double récolte grains, en orge d’hiver et tournesol grains», espère Sébastien Vatin. De quoi donner du grain à moudre à la trentaine d’adhérents de la structure auboise.

 

Trouver le bon semoir

Pour parvenir à ce résultat, les agriculteurs du Ceta ont été accompagnés par Étienne de Saint-Laumer (product marketing chez Horsch). Ils ont d’abord utilisé, l’an dernier, un semoir prototype de la marque. C’est un semoir porté équipé d’éléments de semis du modèle Avatar avec écarte-ment réglable, permettant ainsi d’éviter l’écrasement sur le rang. Une parcelle de cinq hectares a ainsi été semée en maïs, sorghos et tournesols, avec un résultat variable en fonction des cultures. «Le sol était très dur, la régularité de semis n’était pas optimale et nous avons pu observer un peu de casse de graines, admet Sébastien Vatin. Nous réitérons cette année nos essais, le semoir a été repensé, la société Horsch nous accompagne pour cette campagne avec un nouveau prototype.»  
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