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Diversifier les rotations avec les cultures de printemps

La concentration des cultures d’hiver dans les systèmes céréales entraîne notamment un fort développement d’adventices.

La substitution, une fois sur deux, d’un colza par un pois protéagineux, est une solution viable pour la maîtrise des adventices.
La substitution, une fois sur deux, d’un colza par un pois protéagineux, est une solution viable pour la maîtrise des adventices.
© Christian Gloria


La variété des cultures présentes dans les rotations est un enjeu fort pour les exploitations agricoles. Les chambres d’agriculture Picardes utilisent la plate-forme régionale d’expérimentation de Catenoy pour travailler cette thématique et proposer aux exploitants des solu­tions de diversifications.

Des rotations de plus en plus simplifiées
La simplification des assolements, si elle trouve sa pertinence dans l’organisation du travail ou la rentabilité immédiate, n’est pas sans soulever des problèmes agronomiques pouvant déséquilibrer le système de production de l’exploitation. Les objectifs agronomiques de la rotation des cultures sont multiples: préserver et même améliorer la fertilité des sols, assurer la maîtrise des adventices ou bien encore participer à la maîtrise des ravageurs des cultures.
Le manque de tête d’assolement se traduit souvent par une place de plus en plus importante du colza la rotation. Cependant, la concentration en culture d’hiver dans les systèmes céréales se concrétise notamment par un fort développement d’adventices difficilement maîtrisables. Les coûts de désherbage augmentent en conséquence avec des résultats souvent décevants voir médiocres.
Actuellement, il y a peu de solutions pour endiguer ce phénomène hormis un travail sur la rotation. En effet, il est toujours préférable, car plus efficace, de gérer une flore adventice variée mais peu importante qu’une densité très forte d’une adventice unique.

L’apport des protéagineux
Si les protéagineux ont longtemps permis cette diversité dans la rotation, les dernières campagnes décevantes aux résultats irréguliers ont aboutit à une chute importante des surfaces implantées. Cette baisse des surfaces est même drastique concernant la féverole, pénalisée actuellement par une protection insecticide déficiente.
Pourtant, l’apport sur la rotation est très fort pour ces cultures. Si elles peuvent être pénalisées en terme de rentabilité immédiate par rapport à d’autres cultures, la diversité des périodes de semis et d’herbicides utilisables qu’elles induisent est un atout majeur dans la maîtrise de l’enherbement.
De plus, l’effet précédent permet d’améliorer fortement la marge rationnelle de ces cultures. La substitution, une fois sur deux, d’un colza par un pois protéagineux, est une solution viable pour la maîtrise des adventices. Pour les mêmes raisons, le remplacement d’un escourgeon ou d’un blé de blé par une orge de printemps est également une solution peu impactante mais bénéfique pour le système de cultures.

Fertilité du sol
De plus, dans ces rotations qui restent courtes (trois à quatre cultures), l’ajout d’une culture de printemps permet, au travers de choix pertinents de couverts végétaux, de réintroduire de la diversité dans la rotation et travailler la fertilité du sol : attention cependant à l’emploi de crucifères dans ces situations, la moutarde partageant, par exemple, du parasitisme avec le colza (développement du sclérotinia par exemple).
Une adaptation du travail du sol est aussi un allié précieux dans ce type de rotation. L’emploi et le bon positionnement des labours est un outil d’une grande efficacité pour suppléer à une rotation trop courte : une cadence adéquate d’un labour permet l’enfouissement sans remontée de graines viables permettant ainsi la diminution du stock semencier des graminées automnales de la parcelle.

D’autres valorisations possibles
Avec la possibilité de cultures sous contrats, d’autres solutions que les protéagineux sont disponibles. Par exemple, le lin représente une excellente tête d’assolement en supplément du colza et assure une rupture forte dans la rotation. Il trouve naturellement sa place entre deux pailles.
Les situations les plus favorables restent les cas où une valorisation fourragère est envisageable. Hormis le maïs, d’autres cultures sont à tester. La présence de variétés de plus en plus précoce en soja, sorgho permettent aujourd’hui d’envisager leur apparition dans la rotation des exploitations. De même, le retour d’espèces comme la luzerne ou le lupin dans l’assolement répond clairement aux problématiques rencontrées par les rotations trop chargées en céréales.

Plate-forme de Catenoy : visite le 17 juin

Illustrer la diversité de cultures possibles au travers de la production de protéines végétales sera un des thèmes, en plus des traditionnels essais variétés, fongicides et conduites culturales (appliqués aux céréales et oléo-protéagineux), de la visite de la plate-forme régionale d’expérimentation de Catenoy qui se déroulera le 17 juin 2014.
Les innovations au service des cultures seront également abordées avec la démonstration des applications possibles des drones pour l’agriculture.

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