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Dominique Dereumaux, le sens inné de la pédagogie

Dominique Deremaux est à la tête de la ferme pédagogique «Sucrine et Féculine» depuis 2004. Portrait.

© AAP

Il est des bonheurs d’enfance que l’on n’oublie jamais.Dominique se souvient encore de Brigitte et Agnès, qui tenaient la ferme tout en bas de sa rue, et qui l’accueillaient bras ouverts. C’est avec elles qu’elle a fait ses premiers pas dans les étables, les basses cours et les champs. Comme tout enfant, sa passion alors se concentrait sur les animaux. Plus de 40 ans après, Dominique n’a rien perdu de cette passion, mais c’est elle aujourd’hui qui, en compagnie de sa fille, joue les guides de ferme auprès des enfants et d’adultes handicapés ou souffrant d’Alzheimer.
Tout commence par une rencontre avec un agriculteur, qui deviendra son époux. Après avoir fait des études de secrétariat et avoir passé des stages d’animation, elle découvre avec lui les «coulisses» d’une ferme. «J’ai tout appris avec lui», dit-elle tout sourire. Heureuse qui comme Ulysse a fait un beau voyage, une idée la chiffonne pourtant : l’image déformée qu’ont les gens sur le métier d’agriculteur.
«Pour beaucoup, l’agriculteur est considéré comme un pollueur, plutôt sale, pas très éduqué, qui n’a le temps de rien...Je voulais casser cette image et remettre les choses à leur juste place», raconte-t-elle.

Il était une fois «Sucrine et Féculine»
Pour ce faire, rien de mieux qu’une communication à travers une ferme pédagogique. «Sucrine et Féculine», est portée sur les fonts baptismaux en 2004, après avoir reçu tous les agréments (Inspection académique, Ddass, Draaf, Office de tourisme, Jeunesse et sports, pompiers) et être en conformité avec les normes relatives à l’accueil du public. Le tout agrémenté d’une formation avec la Chambre d’agriculture de la Somme pour des cours d’économie, de préparation d’accueil du public et des attentes des enseignants.
Si les grandes lignes sont fixées, ce travail requiert une adaptation permanente et une inventivité constante pour se renouveler et surprendre enfants et adultes. Il suffit de pénétrer dans le hangar et la salle pédagogique pour comprendre. Avec des bouts de cartons, des graines, de la paille, des coquilles, des plumes, des verres, des images... Dominique crée un univers entier. Tout est astuce, ludique et fait main. Et quand elle vous montre comment se fait la farine, avec une vieille machine qui fait un tintouin d’enfer, des graines de blé et un tamis, vous retrouvez instantanément votre âme d’enfant, avec une seule envie en tête : qu’elle recommence !
Mais derrière l’aspect ludique et des trouvailles d’une simplicité biblique, il y a des heures de travail et beaucoup de rigueur. Pour préparer un atelier d’une demi-journée, Dominique peut y passer une heure comme plusieurs jours, selon le thème.«Il faut être réactif, toujours vérifier ses informations, avoir de la rigueur pour assurer la sécurité du public et du tempérament pour faire respecter les règles auprès des enfants», dit-elle. Si ce n’est pas toujours chose aisée, les bons moments partagés avec eux dominent largement. «Quand je vois les enfants ou des adultes handicapés repartir avec le sourire jusqu’aux oreilles, cela vaut tout l’or du monde. C’est cette émotion qu’ils ressentent alors qui me fait continuer», confie-t-elle.
Et une émotion qui la pousse à faire travailler son cerveau jour et nuit pour trouver de nouveaux ateliers dignes de susciter l’intérêt de son public. Même si cette activité ne dégage pas un revenu en soi, elle attire son monde, au point que Dominique se voit contrainte de refuser parfois du monde. Son secret ? Outre une bonne préparation et un travail de réseau conséquent lors de ses débuts, «ici, on prend les enfants pour de vrais enfants et pas pour des adultes».

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