Aller au contenu principal

Relations commerciales
Egalim : les propositions du Sénat pour renforcer la «marche avant»

Un rapport sénatorial propose de prolonger les lois Egalim en donnant plus de poids aux indicateurs de référence, sans instaurer une date butoir amont. En aval, il recommande des négociations plus courtes.

Le renforcement de la construction du prix «marche en avant» est une des recommandations fortes.
Le renforcement de la construction du prix «marche en avant» est une des recommandations fortes.
© Pexel/Michael Burrows

Dans l’optique d’une nouvelle loi sur les relations commerciales, annoncée par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard pour le premier trimestre 2025, le groupe de suivi des lois Egalim au Sénat a présenté un rapport, le 20 novembre, en commission des Affaires économiques. Le document comporte une liste de recommandations «visant à mieux appliquer et fluidifier la logique Egalim» tout en assurant une certaine stabilité aux acteurs économiques. Parmi les plus marquantes, celles visant à renforcer la construction du prix «en marche avant». Plutôt que d’instaurer une date butoir amont, comme le propose la FNSEA, le rapport recommande de donner plus de poids aux indicateurs de référence permettant de déterminer le prix, via différentes dispositions.

Tout d’abord, les rapporteurs Daniel Gremillet (Les Républicains) et Anne-Catherine Loisier (Union centriste) appellent les interprofessions à «prendre leurs responsabilités» en publiant les indicateurs de référence. Ensuite, ils recommandent que le «recours aux indicateurs de référence proposés par le producteur» soit systématique dans les contrats ou accords-cadres. Les sénateurs préconisent aussi de «donner une place prépondérante aux indicateurs de coûts de production au sein des formules de détermination et de révision du prix». Enfin, ils recommandent que les indicateurs utilisés en amont soient mentionnés dans les conditions générales de ventes envoyées aux distributeurs. Ces derniers reprochent souvent à leurs fournisseurs un manque de transparence sur l’évolution du coût de la matière première agricole.

 

Développer la contractualisation

En outre, les sénateurs mettent en avant que le développement de la contractualisation est une condition indispensable au bon fonctionnement de la marche avant du prix. Ils appellent à une généralisation dans les filières où la contractualisation est obligatoire et à un réexamen des exemptions pour les filières volontaires (comme certains vins), ainsi que des seuils de chiffre d’affaires permettant d’être exemptés. En aval, ils plaident pour des négociations plus courtes, tout en conservant une date butoir qui serait fixée au 1er février au lieu du 1er mars. Cette disposition «permettrait d’alléger les ressources qu’une entreprise dédie, un quart de l’année, à ces négociations commerciales». Déjà pointé du doigt par le médiateur des relations commerciales, le fonctionnement des clauses de révision automatique serait à revoir, selon le rapport. En l’absence d’évaluation des effets du SRP + 10 pour les filières agricoles, ils sont favorables à une prolongation de l’expérimentation plutôt qu’une pérennisation du dispositif.

Le groupe de suivi s’est également penché sur les effets des deux derniers textes sur les relations commerciales. D’abord, l’avancée des négociations commerciales en 2024. D’après les observations des rapporteurs, cette décision a eu des effets négatifs sur la «sanctuarisation de la matière première agricole» avec un retour à la logique d’avant Egalim. «Contrairement à l’an passé, la hausse de MPA déclarée par les industriels n’a pas été couverte par la hausse des tarifs en 2024», souligne un document du Sénat. La croissance des produits de marque de distributeur (MDD) pourrait également nuire à l’origine France, redoutent les sénateurs, qui demandent à la DGCCRF (Répression des fraudes) de produire un observatoire sur les MDD. Adoptée en 2023, la loi Descrozaille, aussi dite Egalim 3, n’a pas résolu le contournement d’Egalim par les centrales d’achat internationales. Jusqu’à 50 % des produits (en volume) y sont négociés. Les rapporteurs «exhortent les entreprises à faire preuve de responsabilité en adoptant une charte visant à exclure les produits à forte composante de MPA des négociations avec les centrales d’achat internationales».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Johan Boudinel, un samarien champion du monde de boucherie

Johan Boudinel, artisan-boucher d’Arrest, fait partie de l’équipe de France de boucherie qui a décroché le titre de championne…

lin France 5
"Le lin, ce trésor français" sur France 5 ce soir

La chaîne France 5 diffuse ce mardi 1er avril en soirée (21h05) un documentaire consacré à la culture et à la valorisation du…

Les yaourts du T’chiot Berton dégustés à pleines cuillerées

À Bougainville, Gwendoline Guillerm et Jérémy Le Bot ont développé une toute récente activité de transformation à la ferme,…

Au 20 avril, les blés sont généralement au stade 2 nœuds, soit environ 2-3 jours de retard par rapport à la médiane des dix dernières années.
Optimiser la fertilisation azotée malgré un printemps contrasté

Le développement du blé tendre d'hiver est légèrement en retard en raison des conditions climatiques fraîches et sèches. L'…

Cette année, le vent de Nord-Est permet un séchage fort mais principalement  en surface.
Les bonnes pratiques d’implantation selon Arvalis

Alors que les plantations de pommes de terre ont démarré depuis quelques semaines, Arvalis Hauts-de-France fait un tour d’…

Les surfaces d'endives françaises (encore) en baisse

La production française d'endives est à nouveau en baisse, de 5 % en 2024. 

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde