Mutualité
Élections MSA : «Prenez la main et votez pour une protection sociale efficace et proche de vous»
Dès aujourd’hui et jusqu’au vendredi 16 mai, chacun est invité à élire ses délégués MSA pour les cinq prochaines années. Luc Smessaert, président de la commission sociale de la FNSEA, et Manon Pisani, responsable du dossier social aux JA, mettent l’accent sur l’importance du vote.
Dès aujourd’hui et jusqu’au vendredi 16 mai, chacun est invité à élire ses délégués MSA pour les cinq prochaines années. Luc Smessaert, président de la commission sociale de la FNSEA, et Manon Pisani, responsable du dossier social aux JA, mettent l’accent sur l’importance du vote.

La MSA élit ses délégués cantonaux du 5 au 16 mai prochains. Quel est le rôle des délégués ?
Luc Smessaert : En mai prochain, comme tous les cinq ans, les exploitants, les employeurs et les salariés de l’agriculture vont élire leurs délégués cantonaux auprès de la MSA. La MSA est le seul organisme de Sécurité sociale à élire ses représentants. C’est notre outil. Une fois élus, ces délégués représenteront les assurés sur tout le territoire. Ils auront pour mission de faire remonter les questions du terrain, d’orienter les demandes vers les bons interlocuteurs et de participer à la vie locale ainsi qu’au développement des services de la MSA (prévention santé, jeunes, seniors…). Plus de 2 000 projets locaux sont réalisés chaque année grâce à l’action des délégués MSA. Grâce à ces élus, la MSA reste connectée à la réalité de vie de ses adhérents. Dans un monde où il est difficile de parler à de « vrais interlocuteurs », l’élu est là, à portée de voix. C’est un droit à la parole. Préservons-le !
Dans cette élection, que défendent les listes JA/FDSEA ?
Manon Pisani : À l’occasion de ce vote, les JA et les FDSEA rappellent leur attachement à un régime de proximité, géré par des professionnels élus et adapté aux spécificités du monde agricole. Certes, la MSA n’est pas parfaite, mais elle est la seule à proposer un guichet unique regroupant toutes les branches de la Sécurité sociale : maladie, famille, retraite et accidents du travail. C’est un gage de simplicité, mais surtout de réactivité en cas de crise. La MSA peut intervenir rapidement, notamment via des reports ou des prises en charge de cotisations sociales.
Pour autant, cette défense de notre régime de protection sociale n’est pas un chèque en blanc. La MSA doit un service de qualité à ses adhérents. C’est la priorité des candidats JA-FDSEA. Certains publics, comme les employeurs confrontés à des obligations toujours plus nombreuses, ont besoin de services de haut niveau. Les caisses doivent aussi faire l’effort d’expliquer de manière pédagogique le montant des cotisations, le sens d’un refus, l’utilisation de l’argent collecté. Cela ne va pas de soi. Certains se demandent pourquoi conserver une MSA.
Quel est l’intérêt de maintenir une spécificité agricole ?
L.S. : Une protection sociale spécifiquement agricole est indispensable pour tenir compte des réalités de notre métier. Demandons-nous quelle serait la légitimité des agriculteurs au sein du régime général pour obtenir des aménagements ou des soutiens financiers adaptés à leur secteur ? Une chose est sûre : le régime général ne ferait pas aussi bien que la MSA. Ni pour les agriculteurs en difficulté, ni pour les territoires ruraux, ni en matière de proximité ou de taux de cotisation. J’entends souvent dire que nous payons trop. Mais les taux sont largement harmonisés entre indépendants et salariés. On ne paierait pas moins au régime général. En résumé, faire vivre notre protection sociale, c’est défendre l’agriculture et le monde rural. Les candidats JA-FDSEA entendent porter ces spécificités agricoles dans la relation entre le régime et ses assurés.
Après l’adoption du calcul de la retraite sur les vingt-cinq meilleures années, où en est le combat pour l’égalité des droits ?
L.S. : La revalorisation des petites retraites, initiée avec André Chassaigne (PC, Puy-de-Dôme), et le calcul de la retraite sur les vingt-cinq meilleures années, porté par Julien Dive (LR, Aisne), ont demandé plusieurs années de travail. Grâce à ces deux avancées, le retraité agricole est en passe de devenir un Français comme les autres. Il faut désormais obtenir un minimum de retraite à 85 % du Smic (soit 1 200 € par mois) pour toutes les carrières complètes. Pour les chefs d’exploitation, mais aussi pour leurs conjoints. Pour les retraités actuels comme pour les futurs. Par ailleurs, l’aide au passage de relais, afin d’accompagner les fins de carrière difficiles, doit se concrétiser.
M.P. : Le principal combat à venir porte sur l’installation. Les départs à la retraite doivent permettre d’installer les agriculteurs de demain. La MSA doit faciliter cette installation et rendre le métier plus attractif au quotidien. Nous nous battrons pour améliorer le niveau des prestations en cas de problème de santé (indemnités journalières, rentes). Les candidats JA-FDSEA demandent un accompagnement humain et financier pour le cédant et le futur installé. Un travail important reste également à mener sur l’assiette de cotisations pour améliorer l’adéquation entre revenu et cotisations sociales.
Quel est l’enjeu de cette élection pour JA et la FNSEA ?
L.S. : Cette élection est d’abord un test de participation. Un taux de participation élevé est un gage de crédibilité. Les pouvoirs publics, qui allouent à la MSA des projets et des moyens financiers, sont très sensibles à cette donnée. Plus la participation sera forte, plus nous aurons d’arguments pour préserver un régime agricole autonome et de proximité. Cette élection est aussi un test de représentativité. Nous sommes attendus. Certains syndicats considèrent ce scrutin comme un second tour des élections aux Chambres d’agriculture.
Quel message souhaitez-vous adresser aux agriculteurs, notamment à ceux qui hésitent à voter ?
M.P. : Votez massivement, partout où des candidats se présentent. Une forte mobilisation, tant des actifs que des retraités – qui sont les plus nombreux –, est indispensable. Dans un monde en crise, la protection sociale est un rempart essentiel. Et une protection sociale agricole, c’est encore mieux. Pour installer les agriculteurs de demain. Pour gérer les crises. Pour mieux vivre à la campagne. Votez pour les candidats soutenus par les JA et la FDSEA !
Du 5 au 16 mai : deux semaines décisives pour les cinq prochaines années de la MSA
Dès le 5 mai et jusqu’au vendredi 16, les adhérents de la MSA sont appelés à élire leurs délégués cantonaux partout en France. Les délégués de la MSA, véritables représentants du milieu rural Implantés au cœur des territoires, les délégués MSA sont les relais de proximité du monde agricole. Élus pour cinq ans, ces bénévoles portent des projets concrets avec les services de la MSA, au bénéfice direct des habitants : accès aux soins, santé sécurité au travail, prévention contre le mal-être agricole, prévention santé, prévention contre l’isolement… Ils incarnent la solidarité du premier kilomètre, soutenant les personnes en difficulté (financière, familiale, professionnelle) et les accompagnant dans leurs démarches.
Une élection pour renouveler et renforcer la démocratie locale
Chaque année, ce réseau de terrain réalise près de 3 000 actions partout en France, au plus près des besoins locaux. Pour poursuivre ces actions et relever les défis quotidiens du monde agricole, les chefs d’exploitation, les salariés, les employeurs de main d’œuvre, qu’ils soient actifs ou retraités, relevant de la MSA, sont invités à voter en ligne (sur electionsmsa2025.fr) ou par courrier, jusqu’au vendredi 16 mai.