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Elevage : marges brutes en lait et viande

La remise des résultats marge brute (MB) des adhérents Avenir conseil élevage s’achève. Pour cette campagne 2017-2018, plus de 400 MB lait ont été réalisées et 63 MB viande.

© AAP




Pour permettre les comparaisons, chaque élevage est caractérisé selon la proportion d’herbe dans le système fourrager de l’atelier. En complément, les élevages équipés de robot traite et ceux en agriculture biologique constituent deux groupes.
Chacun bénéficie d’un rendu en groupe pour permettre de comprendre les pratiques en développant les échanges entre agriculteurs, puis d’un rendu individuel pour établir un plan d’action personnalisé.

Une bonne année laitière
Après deux années difficiles, la courbe du prix du lait laiterie s’est inversée. En 2017-2018, il est en moyenne à 348 €/1 000 l, soit + 38 € par rapport à N-1. Par conséquent, le niveau de marge brute est en augmentation, en s’approchant des valeurs du début des années 2014 et 2015, soit 220 €/1 000 l. Cette embellie s’est accompagnée d’une augmentation des livraisons de lait : + 50 000 l par élevage (soit 760 000 l/EA).
Avec 41 €/1 000 l, le produit viande de l’atelier lait a, lui aussi, bénéficié de la hausse des cours (+3 €/1 000 l), mais reste globalement stable depuis quatre ans.
Tout comme les frais d’élevage qui, à 33 €/1 000 l, restent stables. En revanche, le coût alimentaire baisse légèrement, - 3 €/1 000 l, pour descendre à 123 €/1 000 l.
Cette diminution progressive depuis cinq ans fait suite à une campagne 2013-2014 au cours de laquelle le prix des concentrés s’était envolé, même si, pour cette campagne, c’est le coût des fourrages qui diminue (baisse du prix des engrais entre autres).

La productivité a progressé
Sur cette campagne, la vache moyenne a produit 200 litres de lait en plus. Ce gain de productivité se répercute sur la surface consacrée à l’atelier lait (+ 400 l/ha de SFPc pour atteindre 10 950 l/ha).
Avec ces données, la MB par ha de SFPc est de 2 380 €/ha, soit une progression de 540 €/ha. C’est le cinquième meilleur résultat depuis plus de vingt ans de MB Avenir conseil élevage. Est-ce suffisant pour combler les pertes de ces dernières années ?

L’hétérogénéité toujours aussi présente
L’écart de MB aux 1 000 l entre le quart inférieur et le quart supérieur atteint 78 €. Les situations peuvent donc être très différentes d’un élevage à un autre. Pour le volume moyen de 760 000 litres, cela représente environ 60 000 €.
Comme l’indique le diagramme, le poste «alimentation de l’atelier lait» explique une part importante de l’écart. Mais attention aux raccourcis et aux solutions trop évidentes. C’est l’ensemble des chiffres qui caractérise une situation particulière.
Avec seulement 8 € d’écart entre le quart inférieur et le quart supérieur, le produit viande de l’atelier lait (qui intègre la variation d’inventaire, les veaux laitiers, les génisses et les vaches laitières) est trop souvent mis au second plan. Or, c’est un bon indicateur de l’état de fonctionnement global du troupeau. Un bon produit viande est synonyme d’une bonne gestion de la reproduction, autorisant un renouvellement largement suffisant, et le maintien de la productivité du troupeau avec une bonne efficacité alimentaire et une bonne qualité du lait.
L’efficacité du concentré distribué devrait être inférieure à 200 g/l de lait produit. Si ce n’est pas le cas, la solution trop évidente consiste à diminuer la quantité distribuée. Or, la recherche d’une meilleure expression du potentiel laitier est peut-être en cause. Alors, la qualité des fourrages distribués est prépondérante (stade de récolte, mode de conservation, et conduite technique avec la gestion des transitions, la préparation des taries…).

La cohérence du système
L’optimisation des surfaces fourragères, notamment celles en herbe, est souvent une piste de travail très intéressante pour améliorer la cohérence du système d’exploitation.
Même si la MB/1 000 l est un critère pertinent, très souvent l’exploitation est constituée d’autres ateliers : cultures, viande, etc. Le revenu global provient de l’addition des marges de chaque atelier. C’est en recherchant la cohérence du système d’exploitation que le revenu global est optimisé.
L’analyse des résultats, selon la SFP, est une première appréciation de cette cohérence. Bien évidemment, le critère «quantité de lait par ha» va dépendre de la proportion d’herbe dans la SFP et du potentiel agronomique des surfaces. Néanmoins, dans des systèmes similaires, on observe des différences de près de
4 000 l/ha. Pour un 750 000 l de lait, c’est l’équivalent de 18 ha supplémentaires pour l’atelier lait.
En améliorant la conduite fourragère, c’est donc tout le système d’exploitation qui peut être impacté positivement.
Pour finir, même si le prix du lait détermine la tendance du niveau de marge brute moyen d’une campagne à l’autre, la disparité des résultats restent du même ordre. Il est donc impératif de connaître et de travailler à l’amélioration de ses chiffres, quel que soit le contexte. C’est la seule manière de garantir un niveau d’EBE suffisant.

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