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En Allemagne, des fonds publics pour le bien-être ?

Une commission installée par la ministre de l’Agriculture préconise un plan de reconversion des élevages plus respectueux du bien-être animal financé par des taxes à la consommation sur les viandes et le lait.

La label public allemand de bien-être animal prévoit des mesures qui pourraient être financées par des fonds publics. La question fait débat.
La label public allemand de bien-être animal prévoit des mesures qui pourraient être financées par des fonds publics. La question fait débat.
© Pixabay

La ministre de l’Agriculture, Julia Klöckner, a installé l’année dernière une commission spéciale sous la présidence de l’ancien ministre de l’Agriculture, Jochen Borchert (CDU), pour faire des propositions de reconversion des élevages allemands. Cette commission comprenait des scientifiques, des représentants de l’économie et des éleveurs, des défenseurs des consommateurs et des représentants des protecteurs des animaux et de l’environnement. Elle vient de rendre sa copie. La commission propose un développement continu des élevages dans le cadre d’une stratégie à long terme tenant compte des exigences techniques et des attentes de la société en matière de protection des animaux et de la nature. Elle préconise la généralisation du label public de bien-être animal Tierwohl. Ce label prévoit, au niveau 1, plus de place et du matériel d’occupation pour les animaux, au niveau 2, de la place supplémentaire et des contacts avec le climat extérieur et, au niveau 3 et 4, encore plus de place qu’aux niveaux 1 et 2, et des parcours extérieurs, des pâtures, etc. En termes de calendrier, la commission prévoit l’introduction du label Tierwohl en 2020 pour les porcs et en 2021 pour les volailles et les élevages laitiers et de viande. En 2025, elle propose sa mise en place au niveau européen. Il serait obligatoire pour obtenir des aides. En 2030, le niveau 1 deviendrait le minimum requis pour tous les animaux et en 2040 le niveau 2 serait le minimum obligatoire pour les aides. Pour financer cette stratégie, la commission Borchert propose la taxation des viandes et des produits laitiers. Les taxations proposées seraient de 40 cts sur le kg de viande, 2 cts sur le kg de lait et d’œufs, 15 cts sur les fromages, les beurres et les poudres. Les coûts du bien-être animal doivent être portés par le consommateur et le produit des taxes doit servir à compenser au moins 80 % des coûts supplémentaires dans les bâtiments et la conduite des élevages.

Le leader de la viande mobilisé
Pour le moment ces propositions suscitent plus de critiques que de soutiens. Est-ce que l’argent parviendra aux éleveurs ? Le soutien politique durera-t-il ? Les marchés suivront-ils ? D’autres considèrent que c’est une erreur de financer durablement des coûts supplémentaires avec des impôts. En attendant, Tönnies, le groupe leader de la viande en Allemagne, a décidé d’encourager les éleveurs à s’impliquer dans le label Tierwohl et montre qu’il croit en l’avenir de la viande en plein débat sur le recul des élevages et de la consommation et de la montée en puissance des contraintes sur le bien-être animal. Le patron du groupe est également favorable à une taxe sur les viandes comme le propose la commission Borchert. Chez Tönnies il y aura au plus tard dans cinq ans, 70 % des porcs qui seront issus des programmes Tierwohl et de protection de la nature, assure-t-il. Si les ersatz de viandes et les viandes de culture vont se développer dans l’entreprise familiale Tönnies dans les décennies à venir, les protéines animales auront encore, et de loin, la place la plus importante, a-t-il déclaré.

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