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Filière lait
En Europe, le prix moyen des 1 000 litres supérieur à 500 €

En Union européenne, les prix du lait payés aux éleveurs augmentent sensiblement depuis quatre mois. Au mois de novembre dernier, les 1 000 litres étaient payés 540 € en moyenne. La France bénéficie partiellement de cette embellie.

Les prix du lait progressent en Europe, mais les éleveurs français restent  confrontés à des défis sanitaires et climatiques.
Les prix du lait progressent en Europe, mais les éleveurs français restent confrontés à des défis sanitaires et climatiques.
© Réussir

Les prix du lait de vache progressent de manière régulière dans toute l’Union européenne depuis près de quatre mois. À la fin du mois de novembre dernier, les 1 000 litres avaient été payés 540 € en moyenne aux éleveurs européens, soit 60 € de plus qu’au début de l’été dernier. Les prix du lait progressent davantage dans les pays où ils sont inféodés aux cours du beurre et de la poudre de lait. Fin novembre dernier, en Irlande, les 1 000 litres de lait valaient 642 € sortie ferme après avoir progressé de 200 € en six mois. Aux Pays-Bas, le prix des 1 000 litres de lait avait entre-temps atteint 570 €, soit 100 € de plus qu’un an auparavant. En France, les éleveurs profitent partiellement de cette embellie. Fin novembre, les 1 000 litres valaient 522 €, soit 20 € de moins qu’en Allemagne et qu’en Pologne. Après avoir été dans la moyenne européenne pendant plusieurs mois, le prix des 1 000 litres payé aux producteurs français a décroché l’automne dernier en progressant moins vite. Le seuil de 500 € n’a été franchi qu’au mois d’octobre 2024.

 

Bilan positif

Ce mois-là, la collecte européenne de lait avait fortement progressé en Irlande (+14,8 % versus 2023), mais elle avait de nouveau diminué en Allemagne (-2,2 %) et aux Pays-Bas (-1,6 %). «La Rabobank estime la croissance de la production européenne de lait sur l’ensemble de l’année 2024 à 0,3 % par rapport à 2023», rapporte l’Institut de l’Elevage (Idele) dans son dernier bulletin mensuel Tendances. Malgré les revers enregistrés dans le nord de l’Europe en raison de la fièvre catarrhale ovine (FCO) et des conditions climatiques défavorables, «les gains réalisés dans des pays comme la France et surtout la Pologne ont permis de stabiliser la production laitière européenne».

Depuis la fin des quotas, la Pologne produit toujours plus de lait. «En cumul sur dix mois, la collecte a progressé de +2,8 % par rapport à 2023», souligne l’Idele. «Au fil des années, le pays est devenu un pays exportateur majeur de produits laitiers.»

Une fois n’est pas coutume, la France a été un des deux pays moteurs de la croissance de la production européenne de lait au cours des dix premiers mois de l’année 2024. Mais novembre et décembre ont été plus sombres : les collectes hebdomadaires de lait se sont succédé en fléchissant continûment. Celle de la semaine 50, close le 15 décembre dernier, était même inférieure de 2 % à 2023.

 

Conséquences de la FCO

Le décrochage est massif dans le Grand-Est (-8,5 %), en Bourgogne (- 10,4 %) mais aussi en Hauts-de-France (-5,4 %). Ces dernières prévisions ternissent le bilan positif des dix premiers mois de l’année : la collecte française de lait avait atteint 19,347 millions de tonnes fin octobre après avoir progressé de 1,5 % sur un an. Mais la FCO-3 fait des ravages. Dans les troupeaux, les effectifs de vaches laitières (3,31 millions de têtes au 1er novembre) baissaient de nouveau fortement (- 2,2 % par rapport à 2023). Le nombre de primipares a chuté de 14 % au mois d’octobre sur un an. De nombreuses génisses ont été mises tardivement à la reproduction au début de l’année 2024 et la FCO3 aurait ensuite provoqué de nombreux avortements.   

 

Lactalis allonge six mois le «préavis de fin de relation»  avec les éleveurs

Évoquant la situation des éleveurs dont il avait annoncé qu'il cesserait de les collecter, dans l’est de la France et autour de la Vendée, Lactalis annonce, dans un communiqué paru le 9 janvier, qu'il fait passer le «préavis de fin de relation» de 12 à 18 mois. Le groupe souhaite ainsi «poursuivre avec sérénité le travail engagé» pour leur trouver de nouveaux clients. «Des solutions sont en cours d’être trouvées […] pour la quasi-totalité», avait indiqué le 17 décembre le directeur général de Lactalis France, Jean-Marc Bernier, devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, le groupe a confirmé, dans son communiqué, qu'il prévoit d'augmenter à nouveau en 2025 le prix du lait payé aux producteurs français, de «20 à 30 €/1 000 l en moyenne», notamment en raison «des prévisions de valorisation sur les marchés internationaux». En 2024, le prix payé, tous types de lait de vache et tous débouchés, a été de 479 €/1 000 l, contre 464 €/1 000 l l'année précédente. En bio, Lactalis annonce avoir maintenu le prix du lait à 508 €/1 000 l (contre 504 €/1 000 l en 2023). De même, le prix du lait de chèvre a subi une légère hausse, à 904 €/1 000 l (contre 895 €/1 000 l en 2023). Quant au prix du lait de brebis, il a subi une «forte augmentation», à 1204 €/1 000 l.

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