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Enseignement agricole : le faire ensemble des MFR Hauts-de-France

Le 24 janvier, la Fédération régionale des Maisons familiales rurales des Hauts-de- France organisait sa cérémonie des vœux. Retour sur 2018 et cap sur 2019.

Faire et vivre ensemble : aussitôt dit, aussitôt fait autour d’un cocktail réunissant des personnes de tous horizons.
Faire et vivre ensemble : aussitôt dit, aussitôt fait autour d’un cocktail réunissant des personnes de tous horizons.
© F. G.

«Mettons en commun ce que nous avons de meilleur et enrichissons-nous mutuellement de nos différences», rappelle le président de la Fédération régionale des MFR Hauts-de-France, Guy Martel, en citant Paul Valéry. Pas meilleure illustration que le temps d’échanges à la suite de la cérémonie des vœux autour d’un cocktail, où invités et personnel des MFR discutent à bâtons rompus, comme on le ferait dans une famille. En somme, rien de plus naturel au sein des Maisons familiales rurales, dont les deux piliers sont l’apprentissage et l’implication des familles des apprenants.
Cette culture du vivre et faire ensemble, les MFR la pratiquent au sein de leurs établissements, mais aussi des territoires dans lesquels elles sont implantées, comme avec les établissements hors de leurs frontières. Traduction ? L’année 2018 a été riche d’activités et de grands moments de rassemblement illustrant cette «philosophie». Se sont ainsi succédé les «Graines d’éleveurs», le Forum agro-écologie, la journée de l’engagement, etc. Sans oublier les quatre formations créées (une terminale Sapat à la MFR de Beauquesne, une classe de seconde TCVA à la MFR de Flixecourt et à celle d’Ambleny, et une terminale CGEA à la MFR de Villers-Bocage).
2019 ne sera pas en reste, puisque seront organisées différentes manifestations : les portes ouvertes des MFR, la finale de «Graines d’éleveurs», le Forum agro-écologie, la soirée régionale des MFR, le Forum éducation aux mondes et aux autres, sans oublier le Congrès national des MFR en avril, à Toulouse, et l’assemblée générale de la Direction régionale des MFR Hauts-de-France en juin. Et le tout, dans un monde qui bouge, puisque le gouvernement a lancé la réforme de l’apprentissage, dans le cadre de sa loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Un bouleversement pour l’apprentissage que les MFR voient arriver sereinement, puisque les pratiques préconisées par la loi sont dans sa façon de faire et d’être. Reste cependant à mieux  connaître lesdites pratiques.

Les atouts de l’enseignement agricole
«L’enseignement agricole est un outil particulier au sein de notre Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et des forêts (Draaf), mais qui est très important. Tous nos établissements de l’enseignement agricole sont un peu des campus des métiers du vivant et des territoires. Ce qu’illustrent parfaitement vos MFR au travers de l’accompagnement que vous réalisez auprès des apprenants, de vos contacts avec les territoires, les élus, les populations et les professionnels. Du fait de vos liens avec les territoires, vos établissements sont des sortes de ‘hub’. C’est tout cela qu’il faut faire connaître pour le faire reconnaître. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel peut contribuer à faire valoir vos atouts», indique le directeur de la Draaf, Luc Maurer.
Pour ce faire, le gouvernement planche d’ailleurs autour d’un projet de communication et cherche un nouveau slogan pour l’enseignement agricole. Ce plan de communication sera construit autour des éléments suivants : cheminement, révélation des talents, métiers de passion et du vivant. Le lancement de cette campagne, comme le nouveau slogan, seront sans doute dévoilés lors du Salon de l’agriculture, à la fin du mois. Les MFR sont déjà comme des poissons dans l’eau, puisque les valeurs mises en avant sont celles qu’elles défendent et promeuvent depuis quatre-vingts ans. De quoi aborder la nouvelle année avec confiance et optimisme.

«Bon vent, Monsieur Réal»

«Enseigner, moi jamais», avait clamé Christophe Réal, quand on lui avait proposé de poursuivre ses études après son BTS et de devenir prof. L’enseignement l’aura pourtant rattrapé quand sa route aura croisé celle des Maisons familiales rurales. Il n’aura jamais plus dévié de chemin par la suite, même s’il avouait que ce qui l’intéressait, au départ, dans ces maisons, étaient «les veillées, les services et les champs d’essais». Hilarité générale du public.
Entré dans la «maison» comme moniteur, en 1981, à la MFR de Flixecourt, il en deviendra, treize ans plus tard, directeur, avec un goût prononcé pour la pédagogie. Les paroles malheureuses d’un prof autour de son envie de travailler dans l’agriculture expliquent sans doute cela, du moins en partie. Six ans plus tard, il partagera son temps entre la direction de la MFR de Flixecourt et la délégation pédagogique de la Fédération régionale des MFR Hauts-de-France. Avec pour ambition de donner toujours du sens à la pédagogie, «afin de faire réussir les autres», relève le président de la fédération régionale, Guy Martel.

Le sens du métier
Obsédé par la pédagogie de l’alternance, Christophe Réal n’a de cesse d’interroger son métier, comme d’interroger ses collègues. Et Philippe Poitel, directeur de la fédération, de se souvenir encore des échanges permanents sur le sujet avec Christophe Réal, tous les matins. «Ces échanges me manqueront. Ce que je garderai toujours en mémoire, et sur lequel je ne cesserai de m’interroger, c’est le sens de notre métier», dit-il.
«L’humaniste pédagogue», «l’accompagnateur», pour ne reprendre que deux termes énoncés par ses collègues d’hier et d’aujourd’hui, va prendre sa retraite. Quoique… Le directeur du Centre national pédagogique et de ressources, Philippe Ristord, lui propose de se pencher sur l’écriture d’un livre autour de la pédagogie, parce que, «ce qui fera l’avenir des MFR demain, ce sera notre pédagogie», selon lui. Or, pas meilleur esprit aiguisé et critique que Christophe Réal sur ce sujet-là.
Un sujet, sur lequel le délégué pédagogique qu’il a été pendant des années, est revenu dans son discours à maintes reprises. «La formation, la pédagogie, c’est toujours un combat. Il ne faut pas avoir de cesse de se questionner sur nos pratiques. Les techniques évoluent. Le numérique s’invite dans nos enseignements. C’est bien, mais ce qui est important, et reste important, c’est le sens des pratiques, comme conserver son âme. Il faut donc innover dans nos pratiques et résister pour préserver la liberté qu’on donne à ceux qui veulent se former», affirme-t-il. Si l’homme clôt sa vie professionnelle, le pédagogue, lui, ne sera jamais à la retraite. Christophe Réal n’est pas près de déposer les armes.

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