Environnement,  charges, contraintes : STOP !
        
      
      
            La Fdsea et les JA de la Somme dénoncent le matraquage de l’économie rurale.
      
Comme  annoncé la semaine dernière, la Fdsea et les Jeunes Agriculteurs de la  Somme entrent, avec l’ensemble des départements du Nord Bassin parisien,  en actions syndicales ce vendredi 29 novembre. Difficile pour autant,  dans un contexte de revendications de tous ordres au niveau national, de  trouver une ligne de défense et de communication. Le conseil de la  Fdsea, réuni le 25 novembre, avec les Jeunes Agriculteurs, a débattu des  tenants et des aboutissants de la situation.
Le premier message est  simple. Stop ! L’agriculture et la ruralité souffrent d’un matraquage  social, réglementaire, fiscal, social qui plombe leur dynamisme et  asphyxie peu à peu un des derniers secteurs économiques productifs.  Les  exemples sont légions, quels que soient les domaines.
STOP au matraquage environnemental !
En  environnement, le cinquième programme d'actions zones vulnérables se  met en place alors que ni le quatrième, ni son évolution ne sont pas  achevés et que leurs effets ont été encore moins quantifiés.
Autre  sujet, en application du Grenelle de l’environnement, des bureaux  d’étude ont produit des cartes de continuité de la faune – flore et des  milieux aquatiques, ce sont les fameuses trames verte et bleue. Sans  aucune visite préalable sur le  terrain, ces cartes sortent, et le monde  agricole découvre que près de 10% du territoire serait «zoné». Quelles  contraintes sur ces zones ? Aucune… pour l’instant, rassurent en cœur  tous les protagonistes. Sauf que chat échaudé craint l’eau froide, et  que la profession se souvient du zonage Natura 2000 qui ne devait avoir  aucune conséquence…  sauf qu’aujourd’hui en zone Natura 2000, les  contraintes pesant sur les constructions ou le mode de production sont  là !
STOP au matraquage social !
Avec  la refiscalisation des heures supplémentaires, l'abrogation de la TVA  sociale (seul mécanisme qui taxe l’importation pour faire  baisser le  coût du travail en France), ou la mise en place chaotique d’un CICE  (crédit d'impôt compétitivité emploi) pour lequel la crainte d’une usine  à gaz soit là, le coût du travail s’est encore alourdi en France en 15  mois, aggravant d’autant le différentiel de compétitivité.
STOP au matraquage fiscal !
A  la veille d’une réforme de la PAC qui va fragiliser les trésoreries des  exploitations, les «coups de canifs» fiscaux s’enchaînent : suppression  de la DPI (déduction pour investissement), y compris pour les  investissements structurants comme des bâtiments; risque de  fiscalisation des associés non exploitants en société ; suppression de  la demi-part pour le conjoint survivant…  Ce sont autant de mesures qui  accroissent la pression fiscale sur les foyers agricoles qu'ils soient  actifs ou retraités.
Des messages sur la PAC
Concernant  la réforme de la PAC, le conseil d’administration de la Fdsea de la  Somme a repositionné le débat : l’heure n’est pas à revendiquer un  retour en arrière sur les positions du président de la République. Elles  sont prises, et aussi discutables soient-elles, l’énergie passée à les  dénoncer ne servirait pas à défendre ce qui est encore à l’état de  discussions, à savoir le devenir des aides couplées, au sujet desquelles  la Somme milite pour l’affectation significative sur les secteurs du  lait, de la fécule et du lin, ou encore le second pilier sur lequel on  peut encore construire de réels plans de développement à l’échelle  nationale. Un message d’autant plus essentiel que, si on promet à la  Somme une perte nette d’aide, seul l’accompagnement dans le  développement peut donner des marges de manœuvre d’adaptation.
Des actions de communication
Pour  porter ces messages, le conseil d'administration de la Fdsea a fait le  choix de mener une action de communication dans l’ensemble des cantons.  Ainsi, pour prendre le contre-pied des bornes écotaxe, les cantons vont  réaliser ce vendredi 29 novembre des bornes de paille portant les  messages de l’activité économique et du développement. De surcroît, le  conseil a fixé comme ligne de ne glisser en aucun cas dans une action «à  risque», car plusieurs manifestations en France ont donné lieu soit à  une récupération  par d’autres corporations ou intérêts, soit ont terni  involontairement l’image de l’agriculture. Dès lors, les marges de  manœuvre sont étroites. Ce vendredi, plusieurs points de communication  (organisés par les cantons) devaient être mis en place, ainsi qu’une  conférence de presse.
Lobbying sur les décideurs
Pour  parachever ces messages, le conseil a décidé de se concentrer également  sur les décideurs du département, à savoir les parlementaires avec  lesquels les rencontres sont en cours, les autorités locales, qui  pourraient au besoin être rencontrées avec d’autres corps de métier  concernés par les problématiques de TPE/PME de proximité, ou encore tout  représentant de l’Etat à disposition, comme par exemple le ministre  délégué à l’Agroalimentaire, qui a effectué jeudi 28 novembre une visite  à point nommé dans le département (voir encadré).
Le ministre de l'agroalimentaire, Guillaume Garot, en visite dans la Somme
A  l’heure où nous bouclons ce numéro, le ministre délégué à  l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, était annoncé le 28 novembre dans le  département de la Somme pour une visite de l’usine Sitpa (groupe  Nestlé) à Rosières-en-Santerre qui produit des flocons de pommes de  terre. Cette visite s’inscrit dans le cadre du 50ème anniversaire du  site, et se veut illustrer la volonté politique du gouvernement en  matière d’industrie agroalimentaire. En marge de cette visite,  plusieurs représentants de la Fdsea devaient rencontrer le ministre pour  l’entretenir des sujets suivants, tous en lien avec l’agroalimentaire :  les aides couplées à redéfinir par la future PAC, notamment en lin et  en fécule, ainsi que les possibilités de développement économique à  construire sur le second pilier.