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«On est dans une véritable guerre économique»

Après Sodiaal Nord, la coopérative Lact’Union rencontrait à son tour les producteurs de lait, le 10 février, à Amiens.

De g. à dr. : Joseph Leterme, secrétaire général de de la SDPL de l’Aisne, Dominique Dengreville, vice-président de l’UPL de la Somme, Olivier Thibaut, président de de l’UPLP de la Somme, Olivier Vermes, président de Lact’Union, Frédéric Hennart, vice-président de Lact’Union et Olivier Buiche, directeur de Lact’Union.
De g. à dr. : Joseph Leterme, secrétaire général de de la SDPL de l’Aisne, Dominique Dengreville, vice-président de l’UPL de la Somme, Olivier Thibaut, président de de l’UPLP de la Somme, Olivier Vermes, président de Lact’Union, Frédéric Hennart, vice-président de Lact’Union et Olivier Buiche, directeur de Lact’Union.
© AAP

Revenir sur la conjoncture actuelle de la filière laitière n’est plus vraiment utile. Tout le monde ne sait que de trop ce qu’il en est. La filière va mal, et même très mal. Les crises, elle y est habituée, mais celle-ci semble partie pour durer. «La volatilité des prix risque de se prolonger», craint Olivier Buiche, directeur de Lact’Union. Et tous les présents à la rencontre organisée à Amiens, ce mercredi, d’acquiescer. Avec chacun, la même question en tête : jusqu’à quand ?
«En un mot, au vu de la conjoncture, on ne pas se permettre d’être en opposition. Il faut se serrer les coudes, car c’est déjà la misère», insiste Olivier Thibaut, producteur de lait et président de l’UPLP de la Somme. «Nous sommes bien d’accord, répond Olivier Vermes, président de Lact’Union. Les querelles de clocher doivent cesser. Il faut se serrer les coudes.»
L’une des manières de le faire, a pensé la FNPL, est au travers de la signature de la charte laitière des valeurs (lire page 14). Reste que la coopérative met quelques réserves sur son contenu, du moins sur celui de certains articles. Une rencontre était prévue le lendemain à Paris pour revenir sur son écriture (à l’heure où nous bouclons, cette rencontre n’a pas encore eu lieu, ndlr). «Dans tous les cas, précise Olivier Vermes, il ne faut pas croire que cette charte permettra de contraindre la grande distribution.» Une signature engageant cette dernière à des niveaux de prix pour le lait et le porc, il y a quelques mois, à Matignon, n’a pas entraîné pour autant la hausse des prix fixée. Il n’empêche. La charte leur sera soumise. Son but ? Arrêter la guerre des prix sur le marché intérieur. Si l’intention est louable, il n’en reste pas moins qu’une telle charte peut ouvrir encore plus grande la porte à l’entrée de lait produit hors de France. Ce qui est déjà le cas actuellement...

Quel plan d’action pour en sortir ?
La production de lait est excédentaire partout. «C’est open bar en ce moment. Les excédents déboulent de partout, fragilisant encore plus le marché intérieur. En fait, la problématique est plus européenne que française», relève Frédéric Hennart, vice-président de Lact’Union. Sans compter la diminution de la consommation de lait de 4 % depuis deux ans. C’est, en quelque sorte, la double peine. Auquel s’ajoute des marques de lait qui pratiquent un prix inférieur à celui du lait de consommation MDD, ce qui engendre un problème de volumes et de paupérisation de toute la filière.
La solution serait-elle alors dans l’export ? «On ne passe pas à l’export à cause de notre prix du lait, ni sur le marché européen, ni sur le marché mondial. On perd même des positions. Et on est à l’inverse du fonctionnement de nos concurrents tels que les Allemands et les Hollandais, qui ont un prix correspondant au marché. Il faut vraiment avoir à l’esprit que l’on est dans une véritable guerre économique», détaille Olivier Buiche.
Et une guerre dans laquelle la volonté de l’Europe est qu’une partie des producteurs disparaisse, selon lui. Aussi la relève du prix d’intervention fixé par l’Europe est-elle dangereuse. «C’est une connerie, poursuit-il. Il faut donner un signe pour freiner. Le problème n’est pas celui de la demande, mais de l’offre.»
Dans cette guerre économique sans merci, et faute d’anticipation de la filière française et d’un plan d’action à l’échelle nationale, le seul levier est la pression exercée sur la grande distribution. «Il faut continuer à faire du harcèlement, bloquer les centrales d’achat, mais éviter le plus possible l’épandage de fumier et de pneus chez elles», recommande Olivier Vermes. Une pression d’autant plus importante à l’heure actuelle, puisque jusque début mars distribution et transformateurs sont en négociation sur les prix. «La pression, on la fait et on continuera à la faire, mais la difficulté, précise Olivier Thibaut, c’est de tenir les gars.»

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