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Élevage
Et si on livrait ses bennes de blé à la traverse ?

Vous trouvez ça absurde, mais dans la majorité des élevages aujourd’hui, on ne pèse ni ce qui rentre ni ce qui sort. Par manque de temps, d’équipement, par confiance ou par manque de conviction tout simplement, illustrations.

L’échange paille-fumier

Vous êtes nombreux à contacter la chambre d'agriculture pour connaître la valeur pécuniaire du fumier et de la paille. Mais en fonction de la qualité de la terre, du salissement du champ, du raccourcisseur, de la pression fongicide… la densité de la paille n’est pas la même. Il en est de même pour le fumier. Le fumier issu des engraissements ou des génisses ou encore le temps et la période de curage font changer la densité du fumier. C’est pourquoi, pour que l’échange perdure et que tout le monde s’y retrouve, il faut que chaque benne et chaque remorque de paille soient pesés ou au moins 50 % pour avoir une bonne idée. On s’aperçoit que les rendements en paille varient et que l’on se base s’en doute trop souvent sur des moyennes erronées.  

À titre d’exemple, je pèse la paille en la rentrant au fur et à mesure, car je sais que j’ai besoin de 2 tonnes de paille/UGB. C’est une bonne chose. J’échange de la paille contre du fumier avec mon voisin. Je compte 16 tonnes de fumier dans ma benne et je compte le nombre de benne… Et si je me trompe de 2 tonnes par benne ? Faisons un calcul simple. Je me suis mise d’accord pour un échange de 1 pour 2. 20 ha de paille à 4 t /ha = 80 tonnes de paille. Donc, je dois rendre 160 tonnes de fumier. Si ma benne fait 18 tonnes au lieu de 16 comme je pensais, j’ai amené 20 tonnes de fumier en plus. Il vaut mieux dans ce sens-là vous me direz ! Mais au final ce n’est plus 1 tonne pour 2 tonnes mais 1 t pour 2,3 !, c’est une benne de trop… à 22 €, c’est 440 € d’offert. Mais on a l’habitude en élevage de faire des cadeaux.

 

L’achat de fourrage sur pied

Comment peut-on acheter du fourrage sur pied à l’avance sans se fâcher ? Si on se met d’accord sur le prix à la tonne de matière sèche (t MS) on évite les ennuis. En effet, de même que l’exemple précédent, bien heureux celui qui sait dire à la hauteur de sa botte combien fait une luzerne en deuxième coupe. Nous avons des moyennes… Mais ça ne suffit pas.

Et pour le maïs ? On se base souvent sur le rendement en maïs grain estimé au champ. Car si vous ne vous mettez pas d’accord sur un prix avant la récolte, votre vendeur peut encore le battre et le vendre. C’est un fait, mais il y a des avantages à ensiler. Mais pour que tout le monde soit gagnant, proposez de l’acheter à la t MS. Vous êtes sûr que cela correspondra au tonnage que votre vendeur aurait fait et vous savez ce que vous avez rentré pour faire votre bilan fourrager.

Par exemple, 5 ha de maïs, avec un rendement estimé à 15 t de MS/ha à 100 €/t de MS. Si l’estimation est erronée de 2 t, c’est 1 000 € dans votre poche ou dans celle du vendeur.

 

Les broutards : pour l’achat et la vente

Vous avez entendu dans la campagne que les broutards charolais se négociaient à 1 400 € pièce. Votre acheteur vous dit que vos broutards ne sont pas assez lourds, pas assez fleuris, qu’il y en a trois dans le lot qui ne valent pas grand-chose ! Trois choix s’offrent à vous : lui faire confiance et il vous donne ce qu’ils valent pour lui, ou faire appel à un autre avis, ou bien encore les garder pour les faire plus lourds et plus fleuris. Difficile de choisir. 

La pesée des broutards permet de savoir réellement ce qu’ils valent. L’accès à la cotation de la semaine est libre sur le site de FranceAgriMer. Il y a un peu de décalage, mais vous avez au moins la tendance au kg vif.

Nouvel exemple, si mes veaux ont un poids moyen de 352 kg vif multiplié par 3,55 €/kg vif, je peux espérer vendre mes veaux 1 250 € pièce. Si par contre ils font 395 kg, alors j’arrive à mes 1 400 €.  

C’est vrai pour la vente, mais c’est tout aussi vrai pour l’achat. Tous les kilos qui ne sont pas là, il faudra les prendre en engraissement. Donc rien ne sert de les acheter deux fois.

Si je vends 30 broutards par an et que je me trompe de 20 kg seulement. À 3,55 €/kg, c’est
2 130 € que je ne touche pas si je suis vendeur. Sachant que des barres de pesées valent aux alentours de 2 000 €, elles peuvent être rentabilisées en une année si j’ai 65 vêlages. Et quand on est équipé, on peut en profiter pour vérifier les poids des génisses pour la reproduction, le poids des animaux qu’il faut traiter pour mettre la bonne dose de produit… Et si l’on veut coupler les trois exemples, en dix ans, le pont bascule est rentabilisé rien que par les veaux.

On dit que les bons comptes font les bons amis. Alors pour que les échanges perdurent et se développent, que l’on travaille tous pour gagner sa vie, pour que l’élevage de demain soit fort, grâce à la complémentarité avec tous les acteurs qui travaillent avec vous, alors pesez !

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