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Céréales
Faire son choix variétal sur plusieurs campagnes

De l'épreuve de 2024 au renouveau de 2025 : deux années, deux moissons, un seul enjeu, les bonnes variétés pour demain.  Quelles variétés choisir pour 2026 ?

© Arvalis

Semis et désherbage d’automne : une majorité des semis réalisés à partir du 15 octobre
Des semis qui débutent autour du 4 au 7 octobre et qui sont ensuite perturbés par l’arrivée de la pluie au 10/10 avec des cumuls réguliers jusqu’au 22 octobre. Les semis reprendront ensuite pour continuer jusqu’au 15 novembre.
La plupart des blés sont désherbés en prélevée et/ou en post levée. 
Certaines parcelles ont souffert de problèmes de sélectivité et les pluies du mois de janvier n’ont pas permis au blé de détoxifier. (Abbeville : 160 mm sur le mois de janvier)
Sur les derniers semis, les applications de désherbage ont lieu de janvier à mars au stade «1 feuille» avec des produits racinaires d’automne.
Des relevées (notamment en ray grass) sont constatées dans les parcelles les plus sales à partir de début mars.
La pluie et les températures élevées ont été favorables aux ravageurs tels que les limaces avec des niveaux d’attaques parfois importants (tout type de sol confondus). Présence également de pucerons jusqu’à l’arrivée des pluies, avec des interventions réalisées essentiellement dans les situations implantées précocement.  

Des stades «dans la normale»
Une année qui s’annonçait «normale» au début du printemps et qui pourtant s’est finit rapidement. 
En effet, les températures fraîches de janvier et février ont freiné le développement végétatif en sortie d’hiver. Le stade «épi 1 cm» est ainsi centré au 31 mars. 
Une épiaison précoce aux alentours du 18-19 mai et une floraison rapide fin mai. 
Finalement, la finition des blés est accélérée à la suite de quelques cumuls de pluie et des températures >25°C courant juin.

Désherbage : des infestations en graminées grandissantes depuis quelques années mais qui semble se contenir en 2025
Un pourcentage de parcelles désherbées à l’automne plus important cette année, notamment avec les premiers semis qui reçoivent dans une grande majorité des cas une pré-levée.
Malgré une vigilance sur les programmes : de nouvelles levées sont observées sur le printemps (début mars) dans les parcelles les plus problématiques.
Finalement, une infestation de vulpin, ray-grass…et aussi de brome, qui est toujours là, mais qui semble se contenir.
Au cas par cas, des échecs aussi sur matricaire, séneçon, coquelicot sont signalés. Une problématique chardon et laiteron toujours croissante.

Azote : une absorption d’azote précoce mais une valorisation plus tôt faible sur le printemps
- Une absorption de l’azote faible au début du printemps (température froide et peu de précipitations (moins de 50 mm sur les mois de février, Mars et avril sur Abbeville). 
- Une minéralisation dans la normale (l’azote n’est pas en excès).
- Et finalement, une valorisation moins bien qu’en 2023 mais mieux qu’en 2024 avec une valorisation qui s’est faite au fur et à mesure de la croissance du blé. (Bonne valorisation des apports à 2 Nœuds ➝ meilleure efficience à ce stade).

Verse : un risque de verse «faible à moyen» 
Un risque de verse faible en général mais qui reste élevé sur les semis précoces et en terres profondes (plus précisément pour des parcelles semées fin septembre – début octobre implantées en variétés sensibles telles que Lg Audace et Kws Erruptium) :
- Un peuplement qui est moyen à faible avec un nombre de tiges à + de 3 feuilles/m² non excédentaire,
- Des stades au début du printemps qui ne sont pas en avance (1 à 2 jours de retard par rapport à la médiane pluriannuelle), une montaison qui se réalise en jours longs avec de l’ensoleillement. A noter, que le rayonnement est record à partir du 15/02 (+50 %). 
- L’absence de précipitations sur les mois de février (23 mm sur Abbeville) et mars (7 mm sur Abbeville) est également peu favorable au risque de verse. 
En résumé, un risque de verse plutôt «faible» sur le département. Une nécessité de bien évaluer le risque à la parcelle avec la prise en compte de la tolérance variétale, de la date de semis et attention aux 1ers apports d’azote trop précoces !

Maladies : pression rouilles et oïdium durant toute la campagne 2025
• Septoriose : risque faible avec quasi aucune contamination aux printemps - pression historiquement basse.
Cette année, le niveau d’inoculum de septoriose en sortie d’hiver est faible suite à l’absence de pluie et aux dates de semis retardées. Les faibles précipitations du printemps ont été peu favorables aux contaminations.
Très peu de symptômes sont observés sur les trois dernières feuilles, quelques taches sont occasionnellement constatées sur F4 (sur variétés sensibles semées tôt).
Au niveau du modèle «Septolis», d’Arvalis Institut du Végétal : 
- Le risque est modéré à fort pour les variétés moyennement sensibles et sensibles avec le dépassement du stade dernière feuille étalée. 
- Pour les variétés peu sensibles et résistantes (note > 6.5), le risque est modéré à l’approche de l’épiaison.

• Rouille jaune : risque faible en début de campagne qui s’accentue au cours du printemps.
Le modèle «YELLO», d’Arvalis Institut du Végétal, place l’année 2025 en risque modéré voir faible et proche de la référence basse sur l’ensemble des variétés. 
Les premières pustules apparaissent tardivement à la mi-mars (les gelées matinales de février et de début mars ont été défavorables à la rouille jaune). Les premiers foyers sont observés à la mi-avril, essentiellement sur variétés sensibles (Campesino, Celebrity, Prestance, ..). La maladie est aussi constatée sur des variétés «dites peu sensibles» telles que Chevignon, Pondor, Su Ecusson. 
Elle continuera sa progression courant mai et juin toutes variétés confondues.

• Rouille brune : malgré des températures clémentes : un développement plutôt tardif.
Le risque est modéré pour 2025. Des pustules sont observées sur les variétés sensibles (type Pondor, Kws Etoile) à la suite des températures élevées du week-end du 1er mai. Elle s’exprimera davantage en fin de cycle suite aux jours «chauds» du mois de juin principalement sur des variétés sensibles tels que : Pondor, Su Addiction, Kws Extase…

• Oidium : particulièrement présent tout au long de la campagne.
Dès le début du printemps, de l’oïdium est observé essentiellement sur tige et sur feuilles basses tous types de sol confondus. Avec l’absence de pluie, la maladie progresse sur les étages supérieurs. Le seuil de nuisibilité est parfois atteint et un fongicide spécifique oïdium a été appliqué dans ces situations.

➝ Symptômes physiologiques :
souvent observés à partir du stade 2 nœuds.
Des taches physiologiques sont souvent constatées sur Campesino, Chevignon, Kws Extase, Prestance, Pondor… à la suite des amplitudes thermiques et/ou  suite aux applications des régulateurs.
Peu de symptômes de viroses (JNO : jaunisse nanisante de l’orge) n’est constaté au cours du printemps 2025.

➝ Symptômes sur épis (piétin verse,
piétin échaudage, fusarioses)
Très peu voir aucun signalement de symptômes sur épis au cours de la campagne 2025. 
Le faible cumul de pluie autour de la floraison des blés n’a pas engendré de symptômes de fusarioses.

➝ Ravageurs : faible présence au printemps
Sur le printemps, très peu de ravageurs sont constatés. Des pucerons sur épis sont observés plus fréquemment que d’habitude, mais régulés naturellement par les auxiliaires (syrphe, coccinelle, chrysopes) – aucune parcelle n’atteint le seuil de nuisibilité !
Très peu de cécidomyies orange piégées, aucune parcelle n’atteint le seuil de nuisibilité.

Rendements et qualité
Une récolte qui débute vers le 10 juillet (tous secteurs confondus), avec de bons niveau de rendements (de 80 à 125 q/ha) et de bons PS (>80 kg/hl).
La moisson se terminera vers le 
12 août en secteurs tardifs (Vimeu, Doullennais) avec des PS qui ont légèrement chutés (aux alentours de 76).
Au niveau des composantes de rendement : 
- le nombre d’épis est parfois limitant. Il est inférieur à la moyenne des 10 dernières années. 2025 : environ 480 à 500 épis (moyenne pluriannuelle : 556 épis/m²) 
- une fertilité épis correcte : + de 40 grains/épis (bon rayonnement, températures pas trop élevées, offre photothermique très correcte) 
- des PMG plutôt hauts, estimés autour de 48 g en moyenne, contre 44.6 g en pluriannuel. (Un retour des pluies et des températures pas trop élevées pendant la phase de remplissage, pas de maladies à floraison.)
Toutes situations confondues, les rendements sont corrects. Quelques exceptions tout de même sur des blés/blés, ou tout simplement en terres superficielles avec des problèmes d’implantations et/ou de désherbage.
Moins de maladies et d’infestations de graminées dans les situations implantées tardivement, ce qui a été également favorable au rendement. 
Le rendement départemental est estimé à 92 q/ha.
Au niveau de la qualité, le PS est bon à très bon en début de récolte et se dégrade avec les pluies mais sans être catastrophique. La teneur en protéines est correcte à la vue des rendements 
très hauts.

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