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Fdsea : une assemblée qui trace l’avenir

Economie et organisation des filières, réglementation et environnement : les points forts de l’assemblée de la Fdsea.

© AAP

Malgré une chute brutale des températures, près de 250 adhérents de la Fdsea ont assisté aux travaux de l’assemblée générale ce mercredi 16 janvier.
Après le rapport d’activité présentė par Françoise Crété, secrétaire générale, Laurent Degenne a tracé les perspectives de la Fdsea de la Somme en scindant son rapport moral en trois parties : la première partie sur l’économique des filières, la seconde sur l’organisation des filières, et enfin la troisième, et la plus dure sur la réglementation et l’environnement.
Sur le volet économique, Laurent Degenne a tiré le constat de l’écart croissant entre la rentabilité des filières végétales et animales et s’en est alarmé : «aujourd’hui, les filières s’opposent et la situation est explosive pour notre unité professionnelle. se refusera toujours à monter les filières les unes contre les autres, à cultiver la jalousie entre les producteurs. Mais il faut être lucide, le monde de l’élevage traverse massivement une période douloureuse, et dans des régions comme les nôtres, où le potentiel des sols nous est favorable, 2013 est l’année de tous les dangers».
Et de décliner des solutions sur l'élevage qui sont repris dans le programme aux élections à la chambre d agriculture. "D'abord, je crois que l’Etat a devant lui un chantier de réparations à la hauteur des dégâts qu’il a laissé faire.
Sans faire trop de démagogie, est-ce qu’un SMIC n’est pas un salaire interprofessionnel ? Est-ce que la consultation minimale à 23 € pour tous les médecins généralistes, ce n’est pas une entente illicite ?". Ensuite, redéfinir le lien entre transformateur et producteur, pour pouvoir s’afficher côte à côte quand les négociations sont délicates avec les grandes surfaces car celles-ci craignent encore les actions des producteurs à leur égard.

Six enseignements
Côté organisation économique, Laurent Degenne a tiré six enseignements de l’année 2012, qui a vu deux groupes connaître des difficultés et mettre plus de 200 agriculteurs du département dans des difficultés de paiement : «plusieurs points communs entre les deux affaires doivent nous éclairer dans nos mandats.
1 : rien n’est jamais acquis dans l’agroalimentaire et les erreurs répétées se paient cash.
2 : Les stratégies d’industriels qui n’ont pas une conception de dialogue avec leurs producteurs ne peuvent que nous inspirer de la méfiance.
3 : Les décisions des tribunaux de commerce ne sont dictées que par deux facteurs : la connaissance personnelle du chef de l’entreprise en difficulté et le nombre d’emplois au lendemain de leur décision, et non pas sur l’avenir.
4 : Il y a suffisamment de vitalité et d’envie de développement pour sortir ces entreprises de leurs impasses et, si à la fin échec il y a, ce ne sera que le résultat de leur entêtement, pour ne pas dire de leur égo.
5 : Plus que jamais l’organisation des producteurs est une nécessité économique et juridique.
6 : Plus que jamais, on voit que la notion de bassin ou d’emploi local passe au second plan des discussions".
Et de faire le lien avec la volonté de renforcer les outils locaux et de collecte dans le département pour renforcer le poids économique des agriculteurs dans les filières.
Enfin, les points les plus durs ont porté sur le volet réglementaire. Les derniers débats sur les zones vulnérables ont mis un terme à la position constructive de la Fdsea et de la profession départementale.
"Comment expliquer aux agriculteurs qu’ils sont sanctionnés dans leurs pratiques, dans leur image, et dans leur exploitation alors que les données officielles sont plutôt bonnes ? Comment croire maintenant au bien fondé des mesures environnementales, quand la réglementation n’est qu’un arrangement entre petites frappes ? Comment comprendre qu’un arrêté conclut une concertation par le contraire de l’ensemble des avis exprimés ? Comment accepter de soi-même déposer une demande auprès d’organismes que l’Etat lui-même dénigre dans ses décisions ? Comment enfin accepter l’asservissement de toute notre profession et son sacrifice permanent sur l’autel de la bienséance environnementale ? J’appelle à l’obéissance agronomique et à la désobéissance technocratique ! Travaillez dans les meilleures conditions pour vous, pour vos exploitations, pour vos élevages, pour vos cultures ! C’est ça l’environnement ! Nous abordons 2013 dans une position fermée et ferme sur l’environnement.
Nous le regrettons, mais notre problème n’est pas notre rapport à la nature ; notre problème, c’est notre rapport avec ceux qui s’en revendiquent comme les premiers défenseurs".
Un discours résolument engagé qui lançait le programme aux élections à la chambre d’agriculture, qui a fait l’objet de la fin de matinée.

ZOOM
2012 : une année dense pour la Fdsea de la Somme
Françoise Crété, secrétaire générale de la Fdsea de la Somme, a présenté le rapport d’activités de l’année 2012 lors de l’assemblée générale du 16 janvier. Si l’année syndicale semblait relativement calme, de nombreuses actions ont finalement occupé les équipes d’élus et administratifs tout au long de l’année.
Deux faits marquants sont à retenir pour l’année. Le premier est la météo puisque «Neige, froid, eau, sécheresse, chaleur, tout y est passé … mais pas dans le bon ordre, pas à la bonne dose, et pas quand il le fallait», précise Françoise Crété, en rappelant que les travaux des champs ont été compliqués, en particulier les ensilages en bas champs. L’autre point important était l’élaboration du projet pour l’agriculture des six prochaines années, depuis le mois d’août et jusqu’à maintenant, période de campagne pour les élections à la chambre d’agriculture.
D’autres sujets ont eu aussi leur importance en 2012 : les dossiers Laboulet et Doux ont occupé le service juridique avec l’aide aux producteurs lors du dépôt des dossiers de créances et lors de la création des deux associations, l’Amsbpr (association des multiplicateurs de semences du bassin picard et rattaché) et l’association des éleveurs de volailles du Nord de la France, l’objectif étant d’accompagner les producteurs et de maintenir les bassins de productions.
En productions végétales, la reprise de SVI par Tereos a marqué l’année des betteraviers, ainsi que l’opération de solidarité pour les producteurs de pommes de terre envers les banques alimentaires.
En productions animales, c’est la morosité qui ressort : des charges qui s’envolent, des normes de bien-être en porc ou des contraintes environnementales qui font que de grosses questions se posent sur l’avenir de l’élevage dans chaque exploitation mais aussi au niveau départemental.
Pendant ce temps, les organisations de producteurs, en production ovine ou pour les producteurs de lait livrant au privé, se mettent en place.
La directive nitrate a occupé les esprits lors de cette matinée, suite à la manifestation du 10 janvier à Amiens (voir page 6). Enfin, la Fdsea a participé et mis en œuvre plusieurs actions de communication, la Nuit Verte à Paris, la Foire Agricole d’Abbeville, la Plaine en Fête, car comme le dit Françoise Crété, «le grand public est en attente d’explication sur l’agriculture et souhaite comprendre notre métier, voir les animaux ou déguster nos productions ; soyons à la hauteur de leurs attentes, c’est en général un succès !».

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