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Moisson 2023
Feux de champs : les pompiers de la Somme veillent au grain

Face à un risque de plus en plus présent, les sapeurs-pompiers de la Somme ont été formés à intervenir spécifiquement sur des incendies en rase campagne, avec des moyens conséquents à leur disposition.

Depuis le début du mois de juillet et jusqu’au lundi 10, les pompiers du SDIS  de la Somme sont intervenus plus de 80 fois.
Depuis le début du mois de juillet et jusqu’au lundi 10, les pompiers du SDIS de la Somme sont intervenus plus de 80 fois.
© SDIS 80

Entre le début officiel de la saison de vigilance renforcée autour des feux de champs et de végétation – le 16 juin – et le lundi 10 juillet, les sapeurs-pompiers de la Somme sont intervenus à 81 reprises, détaillait en ce début de semaine le commandant Mathieu Ducros (SDIS 80). Par rapport au bilan des interventions réalisées l’an dernier (2022), c’est assurément «supérieur», assure-t-on au SDIS. Jusqu’à présent, ces interventions se sont concentrées dans les alentours d’Amiens, avec de nouvelles interventions attendues dans les prochains jours suivant logiquement l’avancée des travaux de récolte. 

Pour le commandant Ducros, «il n’y a pas forcément d’explications à ce nombre de départs de feux supérieurs», hormis la combinaison de facteurs de risque : des températures élevées, des taux d’humidité bas et des vents forts. «Avec ces trois facteurs, on est face à un cocktail explosif», reprend le représentant du SDIS 80. Qui pointe des situations pouvant favoriser un départ de feu comme le frottement de pièces mécaniques avec des silex ou le défaut d’entretien du matériel de récolte (poussière abondante). Les départs de feu ont lieu indifféremment sur des chaumes, des broussailles ou dans des parcelles où les céréales son encore sur pied. Grâce à un partenariat renouvelé avec Météo France, la DDTM et la Chambre d’agriculture, les soldats du feu sont en mesure d’éditer un indice pour évaluer le risque «départ de feu».

 

12 personnes mobilisées par intervention

Depuis 2019, le département de la Somme fait figure de territoire «à risque» ; autrement dit où la surveillance et les moyens ont été renforcés. Ainsi, selon le commandant Ducros, «on s’est amélioré sur le plan matériel comme sur le plan de la formation». Pour chaque intervention, ce sont au bas mot douze sapeurs-pompiers qui sont mobilisés avec l’appui de différents véhicules. «Pour un feu de récolte, nous allons envoyer deux camions citernes ruraux - dans le jargon, on parle de CCR -, ou camion-citerne feux de forêts (CCF) à bord desquels il y a quatre personnes par véhicule, un fourgon mousse grande puissance (FMOGP) avec à son bord deux personnes dont un chef de groupe et une unité de deux personnes équipées d’un drone», détaille Mathieu Ducros. Le drone, qui est venu compléter le dispositif d’intervention «classique» permet d’effectuer une reconnaissance aérienne de la zone où le feu a pris et où il pourrait s’étendre.

Du côté des moyens humains, en cette année 2023, plus de 500 pompiers ont été formés dans le département à l’extinction des feux de végétation et de champs. Pour ce faire, les pompiers rattachés au SDIS 80 ont profité de l’expérience de leurs homologues de l’Oise : «Grâce à un partenariat avec le SDIS 60, 25 référents samariens ont d’abord été formés. Ces 25 référents ont ensuite pu former leurs collègues», décrit Mathieu Ducros. Cet accent mis sur la formation permet désormais au SDIS de la Somme de disposer de moyens humains conséquents pour contenir le risque «incendie» dans le département, «mais aussi de répondre à un besoin extra-départemental si besoin».

 

En cas d’incendie, le 18

En matière d’alerte, le SDIS rapporte que d’une manière générale, «c’est l’agriculteur concerné par un départ de feu qui donne l’alerte en premier». Comment ? En composant le 18. Pour le commandant Ducros, «il est important d’avoir un smartphone sur soi, avec une batterie suffisamment chargée». La géolocalisation activée de l’appareil, en plus des indications données par le lanceur d’alerte au centre de secours, servira quant à elle à déclencher une intervention plus rapide. En attendant l’intervention des sapeurs-pompiers, il est recommandé à l’agriculteur victime d’un départ de feu de tenter de circonscrire l’incendie en utilisant un déchaumeur stationné dans la parcelle en train d’être récoltée. La présence d’une tonne à eau d’une capacité suffisante est elle aussi recommandée pour tenter de limiter la casse. Quoi qu’il en soit, en cas de départ de feu, «on peut vouloir intervenir soi-même, mais il faut rester prudent, indique le commandant Ducros. Il ne s’agit pas de se mettre en danger. Parfois, il vaut mieux laisser brûler quelques hectares en attendant l’intervention de professionnels plutôt que de prendre un risque.»

Des professionnels samariens formés pour lutter contre les feux de forêt

Les images des incendies qui ont ravagé plusieurs milliers de forêt en France au cours de l’été 2022 sont encore bien présentes dans les esprits au point que le Parlement a adopté le 29 juin dernier une proposition de loi renforçant la lutte contre les feux de forêt. Si la Somme n'a jusqu’à présent pas été directement impactée, cela ne veut pas dire que le risque n’existe pas, assurait en ce début de semaine le commandant Mathieu Ducros. «Jusqu’à présent, on pensait que les régions du nord de la France étaient épargnées, mais ce n’est plus le cas. Début juin 2023, plusieurs hectares de végétation ont par exemple brûlé dans le Finistère, ce qui a mobilisé d’importants moyens.» En août 2022, dans le Maine-et-Loire, ce sont quelque 1 200 hectares de la forêt du Pugle qui étaient partis en fumée, en pleine période de canicule. Dans le département de la Somme, deux territoires sont particulièrement sous surveillance :
la forêt domaniale de Crécy-en-Ponthieu et le site du Marquenterre. Le premier l’est par sa surface étendue (4 300 hectares) tandis que le second est classé «à risques» tenant compte de la nature du sol (sable) et de la présence d’espèces résineuses. Pour faire face à ce risque nouveau, 70 sapeurs-pompiers ont été formés dans le département. Les casernes installées à proximité immédiate de ces lieux sensibles sont également fournies de matériels spécifiques.
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