Aller au contenu principal

Filière lait : combiner richesse du lait, production et autonomie alimentaire

La richesse du lait est devenue un critère de paiement important. Le projet Protecow vise à explorer des pistes d’amélioration de l’alimentation des troupeaux au bénéfice de leur rentabilité. Témoignage.

Une des clés de la réussite serait d’améliorer le confort du bâtiment, comme avec des logettes matelas et paille, 
des brasseurs d’air et des tapis dans les couloirs d’exercice.
Une des clés de la réussite serait d’améliorer le confort du bâtiment, comme avec des logettes matelas et paille,
des brasseurs d’air et des tapis dans les couloirs d’exercice.
© D. R.



Partage d’expériences en matière de conduite alimentaire et échanges de résultats techniques et économiques. C’est le but de Protecow, un projet mené dans le cadre européen d’Interreg par différents organismes dont Avenir conseil élevage. Un groupe de dix-huit éleveurs (tous en race Prim’Holstein), Belges et Français, se réunit régulièrement. Ces rencontres mettent en évidence la diversité des pratiques. Après avoir réalisé la synthèse des situations, le groupe s’est lancé le défi de réunir tous les points positifs pour en faire leur objectif.
Puisqu’un éleveur parvient chaque année à produire pendant trois à quatre mois un lait à 47 de TB et 37 de TP, pourquoi ne pas chercher à atteindre ce niveau de richesse, tout en maintenant le niveau de production et en améliorant l’autonomie alimentaire ?
Benoît Verriele, conseiller d’élevage à Avenir conseil élevage, résume l’objectif ainsi : «Il s’agit de produire 10 000 litres à 7 % avec moins de 100 Ä de coût alimentaire, moins de 100 g de concentré par litre et sans VL de production. Cela peut paraître un peu fou, mais c’est une équation solvable. La solution sera simplement différente selon l’exploitation avec ses propres contraintes et sa situation initiale.»
Des éleveurs adhérents à Avenir conseil élevage ont souhaité relever ce challenge. Pour y parvenir, les recettes sont différentes, mais tous notent l’importance d’avoir en sa possession des données à analyser pour évaluer le chemin parcouru et celui qui reste à explorer. Leurs témoignages démontrent l’importance de partager ses expériences, d’accepter la comparaison et de ne pas être seul pour rester motiver et progresser.

Témoignage
En deux ans, le troupeau d’Annick et Gervais Deschodt est passé d’une moyenne de 38,7 de TB et 33,2 de TP à 41,4 et 33,9 tout en réduisant le coût alimentaire de 20 Ä/1 000 l de lait ! «Avec le conseiller d’Avenir conseil élevage, nous avons bâti une feuille de route pour augmenter les taux sans perdre de lait, expliquent les éleveurs. En plus de ce suivi individuel, nous faisons partie d’un groupe d’éleveurs animé par Avenir conseil élevage. Ces deux moments, individuel et collectif, sont très enrichissants et se complètent très bien.»
Qu’on-t-il mis en œuvre pour améliorer les taux et tenter d’obtenir un lait à 47-37 ?  Concrètement, c’est une multitude d’actions qui a permis d’améliorer la santé métabolique du troupeau. «Nous avons totalement supprimé la complémentation en alimentation de production. Pour coller aux besoins du troupeau, nous ajustons si nécessaire tous les dix jours le prémix constitué de luzerne-paille-soja-colza-minéraux.»
Annick et Gervais Deschodt ont travaillé sur la régularité. Le repas principal est distribué à heure fixe, le soir, pour que les vaches aient à disposition la ration toute la nuit. «Ensuite, nous repoussons à l’auge dans la journée dès que la ration n’est plus accessible. Les quantités d’ensilage de maïs et de pulpes surpressées sont ajustées pour que le taux d’amidon ne dépasse pas 18 % et nous avons intégré 2 kg de betteraves fourragères.»
Les éleveurs ont aussi amélioré le confort du bâtiment (logettes matelas et paille) avec des brasseurs d’air et des tapis dans les couloirs d’exercice. «Selon la période, nous avons cent à cent-vingt vaches pour cent-quarante places. Nous constatons souvent qu’à dix heures, toutes les vaches sont couchées en logette en train de faire du lait !»
La ration des taries a été ajustée entre 9 et 10 UFL, avec 900 à 1 000 g de PDI. «Cela permet d’avoir de bons débuts de lactation. Au dernier contrôle, 96 % des vaches à moins de cent jours de lactation étaient saines en acétone avec un TP à 31,5. Ces données sont pour nous des repères pour suivre l’évolution des résultats au même titre que le rapport TB/TP au tank tous les trois jours.»

Si vous souhaitez en savoir plus, d’autres témoignages sont disponibles sur la page Facebook @ACElevage et sur avenir-conseil-elevage.fr.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

billet d'humeur Europe 1 tapage nocturne Olivier Berthe
Conflit de voisinage à Lignières-en-Vimeu : est-ce en voulant faire justice soi-même qu’on avance ?

Trois matins, quelques vaches nourries à l’aube… et voilà qu’un simple conflit de voisinage devient affaire nationale. Entre…

mobilisation contre accord UE-Mercosur PAC et taxe engrais
Mobilisation ce mercredi dans la Somme : « Macron nous met sur la paille »

Les agriculteurs de la Somme se mobilisent ce mercredi 12 novembre contre une succession de décisions et déclarations jugées…

Le classement des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts repose sur une procédure réglementaire stricte. Dans le cas du corbeau freux, espèce indigène,  il relève du groupe 2, fixé pour trois ans par arrêté ministériel. Le dernier datant du 3 août 2023.
Corvidés : pourquoi les agriculteurs doivent déclarer les dégâts dans la Somme

Sans signalements précis et documentés, le corbeau freux pourrait être retiré de la liste des espèces susceptibles d’…

Chaque année, la Trans’Henson est un spectacle incroyable.
La Trans’Henson, vitrine d’un élevage local en plein essor

Chaque automne, la Trans’Henson attire des milliers de spectateurs. Les centaines de chevaux emblématiques de la Baie de Somme…

Historial de la Grande Guerre de Péronne guerre en Ukraine
À l’Historial de la Grande Guerre, une conférence interroge les échos du conflit en Ukraine

Alors que l’Europe commémore l’armistice du 11 novembre, l’Historial de la Grande Guerre de Péronne propose une réflexion…

L’agronomie commence par l’observation de l’agriculteur. Lors des semis,  le bon positionnement de la graine est primordial.
Le semis, étape clé d’un système agroécologique durable

Épisode 1. À Sauvillers-Mongival, Jean Harent cultive les pratiques agroécologiques. Au fil des saisons, nous suivons ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde