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FNP : la filière porcine en quête de dynamique

Une année sur deux, la Fédération nationale porcine (FNP)* organise son congrès et son assemblée générale en province. Cette année, elle s’installe pour deux jours à Lille, les 21 et 22 juin. Rencontre avec Paul Auffrey, éleveur en Bretagne et président du syndicat.

Pour son développement futur, la filière mise principalement sur la segmentation du marché. Elle souhaite notamment travailler sur la gestion des sigles officiels de qualité : Label rouge, IGP, Agriculture biologique... 
Pour son développement futur, la filière mise principalement sur la segmentation du marché. Elle souhaite notamment travailler sur la gestion des sigles officiels de qualité : Label rouge, IGP, Agriculture biologique... 
© D. R.

Pourquoi avez-vous décidé d’organiser le congrès de la FNP dans le Nord et quels sont les objectifs de ce rendez-vous ?
L’assemblée générale de notre structure permet de faire un bilan annuel concernant la filière porcine ainsi qu’un point sur l’actualité syndicale. Chaque année, nous alternons entre Paris et une région pour organiser le congrès. Après la Bretagne, la Normandie, l’Auvergne ou encore les Pays de la Loire, nous avons répondu à la sollicitation des Hauts-de-France, notamment sous l’impulsion d’Olivier Fagoo, président de la section porcine de la FDSEA du Nord, en décidant d’organiser l’événement à Lille. C’est le conseil régional qui nous accueille dans ses murs.

Quel regard portez-vous sur la production régionale ?
Le Nord est un bassin de production moins important que par le passé, mais vu de l’extérieur, on sent que la filière régionale se bat pour conserver sa place et son organisation.
De plus, la région Hauts-de-France, avec son important bassin de consommation et la proximité de la concurrence belge et hollandaise, concentre des problématiques récurrentes à l’ensemble de la filière porcine. On peut noter également la présence de nombreuses démarches de qualité.

Que peut-on dire de la conjoncture actuelle en production porcine ?
Nous restons dans un contexte économique très préoccupant avec un recul de la production un peu partout en France. L’année 2017 a été correcte mais cela reste insuffisant pour améliorer le revenu de nombreux éleveurs après plusieurs années de crise. Ces problèmes de revenus entraînent logiquement des problèmes d’investissement et de renouvellement du matériel. Comme dans d’autres productions, il y a aussi un gros souci de renouvellement des générations.

Quelle est la stratégie de la filière dans ce contexte ?
Nous travaillons actuellement à l’élaboration d’un nouveau plan de filière qui vise à accroître la compétitivité de la production selon deux axes stratégiques : les investissements pour moderniser les élevages et la réglementation française trop contraignante qui crée des distorsions de concurrence.
Autre aspect : la réflexion est ouverte pour sortir progressivement de la standardisation. L’enjeu est d’avoir une approche globale et collective afin de développer différents segments pour répondre à l’ensemble de nos marchés :
il faudra encore produire du standard au côté des démarches de qualité qui prennent en compte les attentes sociétales, répondre aux marchés publics et aussi continuer à exporter. Nous travaillons par ailleurs sur la refonte du cahier des charges de la démarche « Porc français » dont la dénomination et le logo ont été modifiés l’an dernier.

Comment se portent les exportations de viande porcine ? Craignez-vous l’impact des accords de libre-échange ?
Depuis plusieurs années, le marché porcin est de plus en plus ouvert. Les performances à l’export de la production porcine française sont déterminantes pour l’équilibre de la filière. 30 % de la production est exportée ; il s’agit en majorité de morceaux qui ne sont pas ou peu consommés en France. Avec la fermeture, sans doute durable, du marché russe, l’Asie est devenu un très gros débouché. Il y a aussi de nouvelles opportunités à confirmer au Mexique ou en Australie. Concernant les accords bilatéraux, notamment le Ceta signé entre l’Union européenne et le Canada, je reste pour le moment assez circonspect sur le contexte commercial actuel. Même si les éleveurs français sont compétents et compétitifs, les distorsions de concurrence sont flagrantes.

Quels sont les enjeux sur le plan sanitaire ?
Le dossier le plus inquiétant concerne la peste porcine qui progresse en Europe de l’Est. Si elle arrive chez nous, le risque est grand de voir des marchés export se fermer. Il est aussi nécessaire d’être très vigilant sur l’importation d’animaux vivants et de surveiller les mouvements de sangliers. Pour le reste, la situation sanitaire des élevages français est bonne. On constate en parallèle une forte diminution de l’usage des antibiotiques. Les éleveurs sont de plus en plus sensibilisés à ces questions.

Quelles sont les perspectives pour 2018 ?
Concernant les prix, les perspectives ne sont pas très rassurantes. La production augmente aux États-Unis, en Espagne ou encore en Chine. Cette augmentation est plus rapide que celle de la consommation. Cela risque de peser sur les prix.

*La FNP est une association spécialisée affiliée à la FNSEA.

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