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SPECIAL Retraités
Francis Théron : «La précarité a plusieurs visages»

L’assemblée générale de la section départementale des anciens exploitants a encore fait salle comble le 18 mars dernier à Bernaville, sous la présidence de Francis Théron.

Salle comble à Bernaville pour l'assemblée de la section départementale des retraités de l'agriculture. En médaillon, Francis Théron, président de la section, a souligné les valeurs humaines et sociales portées par les anciens exploitants.
Salle comble à Bernaville pour l'assemblée de la section départementale des retraités de l'agriculture. En médaillon, Francis Théron, président de la section, a souligné les valeurs humaines et sociales portées par les anciens exploitants.
© AAP

 

Dans son rapport moral Francis Théron a mis en évidence l’interaction  inéluctable entre les anciens exploitants et leurs successeurs actifs : « la participation des anciens aux travaux des actifs montre que la pérennité de nombreuses exploitations est menacée», allusion faite aux contrôles réalisés par la MSA sur la présence  d’anciens exploitants dans différents chantiers, contrôles qui  avaient en leur temps chagriné les exploitants concernés et le président de la section, et qui n’avaient donné lieu à aucune sanction.
Au-delà de cette implication, et en complète cohérence avec les propos de Francis Damay (voir encadré), Francis Théron a mis en exergue ce qui fait la dualité du monde retraité agricole. «Officiellement, toute personne dont le revenu mensuel est inférieur à 970 € est considérée comme pauvre. Face à cela, le montant moyen des retraites est de 770 € pour les chefs d’exploitations et 540 € pour les conjoints. Pour autant, tous les paysans ne sont pas dans la misère, souvent propriétaires de leur maison et de leur jardin,  habitués à être économes, modestes par rapport à la pression médiatique et à la consommation, soucieux d’avoir pu épargner, accrochés aux valeurs familiales et imprégnés de relation sociale… Tous ces éléments éloignent bon nombre d’entre nous de la notion de pauvreté qui revêt plusieurs visages : manque d’argent, de sécurité, de logement, de soutien familial, de solidarité, de lien d’amour ou d’amitié».  Ces propos ont marqué si besoin était le lien humain, social et économique qu’incarne cette section.
C’était également l’axe de l’intervention de Marie-Paule Legay, secrétaire générale de la section nationale des anciens exploitants (Snae), qui a par ailleurs décortiqué les enjeux de la réforme de la prise en charge, particulièrement.  «La France comptera 30% d’habitants de plus de 60 ans en 2060. Dans cette société, la Fnsea milite pour un volontariat civique sénior, pour pouvoir assurer une assistance aux personnes dans le maintien de leur autonomie», a-t-elle indiqué. Cela pourra compléter le réseau de 80 000 foyers – logements programmé d’ici 2017, et rebaptisé «résidence autonomie».
Avant l’intervention de Laurent Degenne, président de la Fdsea, le Dr Chantal Lamy et Jean-Claude Geneste, respectivement présidente et bénévole de l’association AVC-Picardie (voir en page 39), ont présenté les moyens de prévention, de détection et de prise en charge des accidents vasculaires cérébraux.
Les quelques 300 participants ont pu ensuite terminer la journée dans la convivialité.

Laurent Degenne : «s'impliquer dans les conseils municipaux»
Le président de la Fdsea a conclu l’assemblée avec trois axes.Il a demandé à ce que les contrôles des travailleurs dans les exploitations ne pénalisent pas les chantiers, ce qui les rendra mieux acceptés.Il a insisté sur la ligne de défense du statut du fermage dans la loi d’avenir, en lien avec la section des anciens et celle des bailleurs.Il a enfin marqué l’importance de l’implication des agriculteurs anciens et actifs dans les conseils municipaux, et ce jusqu’aux postes à responsabilités. «Aucune autre profession n’a à ce point imbriqué activité professionnelle et cadre de vie ; et donc le raisonnement agricole est plus que nécessaire au bon fonctionnement des communes rurales».

 

Des actions et des revendications au quotidien
Francis Damay, secrétaire général de la section départementale des retraités de l'agriculture, a relaté dans son rapport d’activité les faits marquants de l’année écoulée, en citant notamment
les assemblées cantonales et les sujets traités (fiscalité, santé, prévention…), ainsi que les nombreux voyages organisés qui rythment les animations locales et internationales.
Par ailleurs, il a martelé les quatre axes majeurs de revendication de la section départementale et nationale :
- le relèvement du revenu fiscal de référence de 5% par an pendant cinq ans, et ce afin de préserver les exonérations pour les plus bas revenus
- la garantie d’une retraite minimale de 75% du Smic immédiatement et non en 2017
- l’objectif d’une retraite minimale à 75% du Smic pour tous les cotisants, comme pour tout le monde
- le refus de la baisse du pouvoir d’achat pour les retraites en dessous du seuil de pauvreté, avec la redistribution de la demi part fiscale pour les veuves et les veufs.
«Il en va de la précarité actuelle subie par certains retraités, et de la disparité d’une société envers celles et ceux qui ont servi la France en la nourrissant à bon compte», a-t-il insisté. Et de citer l'irréprochabilité en qualité et quantité de la production alimentaire française, mise en péril par une Union européenne totalement libérale sur les marchés, avec des exigences disparates d’un pays à l’autre. «Nous sommes les représentants du Made In France !»
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