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FRMFR : quarante ans d’enseignement «autrement»

Ce 29 juin, la Fédération région des maisons familiales rurales (FRMFR) fêtait ses quarante ans. Mais voilà en réalité plus de soixante-dix ans que des MFR apportent des solutions d’enseignement adaptées au milieu rural.

Lors de la cérémonie, Guy Martel, président de la FRMFR, a reçu la médaille du mérite agricole. Lui-même issu de la MFR de Campagne-les-Boulonnais (62), il est installé avec son fils à Audinghem, avec production porcine, viande bovine, 
volailles et œufs, et magasin de vente en direct.
Lors de la cérémonie, Guy Martel, président de la FRMFR, a reçu la médaille du mérite agricole. Lui-même issu de la MFR de Campagne-les-Boulonnais (62), il est installé avec son fils à Audinghem, avec production porcine, viande bovine,
volailles et œufs, et magasin de vente en direct.
© A.P.

«Enseigner autrement» est la devise des maisons familiales rurales, et voilà quarante ans que la fédération qui regroupe les vingt-deux* établissements du genre du territoire s’attache à la mettre en œuvre. «Les MFR sont une belle audace parce qu’elles ont su être à contre-courant et garder leur originalité, en choisissant la proximité et l’alternance dès les années 1960. Une double trace ADN tendance aujourd’hui», expliquait Michel Lalande, préfet des Hauts-de-France, lors de la cérémonie d’anniversaire à Amiens, ce 29 juin.
La première MFR de la région, construite à Ambleny, dans l’Aisne, fête en réalité ses soixante-treize ans cette année. Créée en 1945 par des ouvriers agricoles, dans un territoire où les céréales et la betterave occupent une place prépondérante, elle proposait dès le début  des formations d’apprentissage professionnel agricole et de ménager agricole.
Aujourd’hui, les MFR poursuivent leur rôle d’éducation et de socialisation. «Un outil de travail original qui permet à beaucoup de jeunes de rester dans le circuit éducatif», ajoute Michel Lalande. Et en matière d’outil, la région n’a, semble-t-il, pas à rougir. «Pour avoir travaillé dans plusieurs régions, la carte de formation globale en Haut-de-France est très complète», commente le directeur, Philippe Poitel. Car les formations vont de la 4e et 3e, au Capa, bac pro, BTS et même licence, ainsi qu’aux formations pour adultes,  dans les milieux de l’agriculture, de l’agroéquipement, du commerce, du cheval, de l’environnement, de la fleuristerie, des travaux paysagers et des services à la personne. Bref, des diplômes en cohérence avec les besoins de la ruralité. 85 % des sortants seraient au travail ou en formation.

MFR peu connues…

Seule ombre au tableau : les maisons familiales sont peu connues. «Elles regroupent pourtant 13 000 élèves et 4 000 apprentis», précise Luc Maurer, de la Draaf (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) Hauts-de-France. Elles représentent ainsi 3 % de l’éducation et 10 % des apprentis de la région. Un chiffre non négligeable, d’autant que la politique régionale et au développement de la voie de l’apprentissage.

Travaux d’aménagement
La Région,  représentée par Jean-Michel Serre (conseiller régional, président de la commission agriculture et agroalimentaire) ce 29 juin, affiche d’ailleurs son soutien : «2 348 000 euros, en partie pour financer des travaux importants dans les MFR, tels que le nouvel internat à La Capelle (62) et à Rollancourt (62) et le développement de l’apprentissage et de la filière agroéquipement à Saint-Sulpice.»
Un plan de communication, «pour rendre plus populaires les valeurs des MFR», doit être débuté dès la rentrée 2018.

* Les vingt-deux MFR des Hauts-de-France : 59 : Avesnes-sur-Helpe, Haussy, Le Cateau-Cambresis ; 62 : Berlencourt-le-Cauroy, Campagne-les-Boulonnais, Hucqueliers, Marconne, Rollancourt, Samer ; 02 : Clairfontaine, La Capelle, Ambleny ; 60 : Beaulieu-les-Fontaines, Saint-Sulplice, Songeons ; 80 : Beauquesne, Conty, Eclusier-Vaux, Flixecourt, Oisemont, Villers-Bocage, Yzengremer.



«La MFR a été ma bouée de sauvetage»

Pour ses quarante ans, la FRMFR a édité un livre retraçant son histoire et celle de ses vingt-deux maisons familiales rurales. Dans ses pages, des témoignages d’anciens élèves, dont celui d’Yvelain.
«Je voulais arrêter l’école après ma 3e au collège. Pour moi, c’était un enfer. Que faire ? Là où j’habitais existait la maison familiale. Mes parents sont allés se renseigner. Bien sûr, je les ai accompagnés, mais sans grande conviction. Il ont été convaincus et m’ont inscrit. C’était  ma dernière chance, m’ont-ils dit.
J’ai fait ma rentrée en classe de seconde. Nous étions vingt élèves. Le premier trimestre a été difficile. Je ne voulais pas rester manger à la cantine. En cours, j’étais recroquevillé sur moi-même. Je subissais. J’avais l’impression que les formateurs faisaient tout leur possible pour me raisonner, me réconforter, me féliciter pour ma participation, mais en vain ! Je ne voulais pas quitter le cocon familial.
Je savais que je devais faire des stages. C’était pour moi nouveau et je n’étais pas prêt à affronter cette étape. Je ne connaissais personne du monde agricole, mes parents n’avaient pas de moyen de locomotion. J’étais à nouveau angoissé. La maison familiale et les moniteurs m’ont rassuré et m’ont aidé à trouver un stage. J’étais dans une famille à 8 km de la maison. Mon beau-frère me conduisait.
Plus tard, je faisais le trajet en mobylette, que m’avait achetée mon maître de stage. Il me reconduisait quand il faisait mauvais ou froid.
Je me sentais de mieux en mieux. Je reprenais confiance. Je revivais. J’avais de nouveau pris goût à l’école. Je voyais clair dans mon projet professionnel.
J’ai obtenu mon bac pro, et aujourd’hui, je travaille en exploitation agricole. La maison familiale a été ma bouée de sauvetage.»


De nouvelles formations à la rentrée 2018

Formation initiale
Terminale Sapat, à la MFR de Beauquesne
Le bac pro Sapat (Services aux personnes et aux territoires) enseigne les services à la personne, prestations liées aux transports, aux loisirs, aux activités culturelles et sportives, au tourisme… Le bachelier travaille comme intervenant ou cadre intermédiaire dans les structures de services à la personne, ou auprès d’une personne en l’accompagnant dans les actes de la vie quotidienne, en organisant des activités destinées à maintenir son autonomie et son bien-être...
Terminale CGEA, à la MFR de Villers-Bocage
Le bac Pro CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole) oriente vers la vie active, en tant qu’ouvrier d’exploitation agricole, soit en tant que responsable d’exploitation. Il permet également des poursuites d’études, notamment en BTS ACSE, en CS Elevage laitier...
Formation en alternance
Seconde TCVA, aux MFR de Flixecourt (alternance) et d’Ambleny (apprentissage)
La formation de (Technicien conseil vente en alimentation) se déroule en trois ans. La seule formation de ce genre en alternance de la région. Au programme : apprendre à gérer les produits (frais, surgelés, traiteur ou de fabrication fermière, artisanale ou industrielle), organiser la conservation, la transformation et la préparation des produits, depuis la réception jusqu’à la vente, développer des capacités d’animateur pour mettre en œuvre des propositions de promotion… Ce technicien peut occuper un poste de vendeur-conseil, second de rayon, adjoint de rayon ou encore adjoint au manager de rayon.
Titre professionnel
DETR, à la MFR de Flixecourt
Le DETR (Directeur d’entreprise des territoires ruraux) est un titre professionnel de niveau III (Bac+2), qui permettrait aux personnes qui veulent développer un projet d’entreprise de valider les savoirs acquis par l’expérience et de compléter avec les qualifications manquantes. La formation dure entre un et trois ans, en fonction du nombre de modules que le formé devra suivre et de ses disponibilités. A l’issue, le titre est délivré par un jury de professionnels.

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