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Chasse
Grippe aviaire et gibier d’eau, il faut montrer patte blanche

Une opération de contrôle des chasseurs de gibier d’eau par l’Office français de la biodiversité (OFB) et la DDPP sur le littoral picard jeudi 25 août a montré que les règles en matière d’utilisation des appelants sont plutôt bien respectées et acceptées.

Lors d’une réunion en sous-préfecture d’Abbeville le 1er août dernier autour du thème de l’influenza aviaire et de la chasse du gibier, chacun avait été prévenu : le maintien d’une activité cynégétique sur un territoire où le virus fait des victimes dans la faune sauvage est conditionné à des règles strictes qui devront être respectées. A ce titre, le jeudi 25 août, dès 6h30, une brigade de l’Office français de la biodiversité (OFB) et des représentants de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) se sont rendus à Fort-Mahon pour veiller au respect de l’arrêté préfectoral qui encadre l’utilisation des appelants en zone de contrôle temporaire.

Pourquoi cibler ces auxiliaires en particulier ? «Parce qu’ils peuvent être en contact avec des oiseaux sauvages porteurs du virus, être contaminés et en contaminer d’autres de retour à la maison», explique Bénédicte Schmitz, directrice départementale de la protection des populations. La règle, quant à elle, dit que si l’usage des appelants est autorisé, ils doivent provenir d’un seul élevage, et leur nombre ne doit pas excéder 30.

La bonne foi ne suffit pas


La première installation de chasse à faire l’objet et ses occupants à faire l’objet d’un contrôle se situe dans les marais intérieurs. A l’intérieur de la propriété, ils sont trois à y avoir passé la nuit. Devant les agents de l’OFB qui expliquent la raison de leur venue, les trois amis répondent aux questions sans détour : oui, chacun d’entre eux est propriétaire d’appelants, et chacun est venu avec quelques-uns de ses oiseaux ; ce qui est en ce moment interdit. Bien que le but de l’opération soit d’abord de contrôler l’usage des appelants, cela n’empêche pas les agents de l’OFB de mener d’autres vérifications : détention du permis de chasser, de la validation annuelle, d’une attestation d’assurance, des armes et munitions… Tout est règle, y compris le bagage des oiseaux et leur recensement dans un registre dédié. «Il n’y a qu’une infraction relevée, mais c’est la plus grave en matière sanitaire…», constate la DDPP.
L’un des chasseurs a du mal à contenir sa déception : «Franchement, on verra combien on va prendre (sic), mais après un coup comme ça, je ne sais pas encore si je vais encore chasser…» C’était sa première nuit passée à la hutte de la saison, et comme ses camarades, il s’en souviendra. Le chef adjoint du service départemental de l’OFB Frédéric François tente l’apaisement : «Le contrôle s’est effectué dans de bonnes conditions. Cela joue en votre faveur». En aparté, il confie : «Visiblement, ils sont de bonne foi, mais on est obligé d’intervenir». Les trois chasseurs feront prochainement l’objet d’une convocation dans les locaux de l’OFB qui transmettra le dossier au parquet qui décidera d’engager ou non des poursuites, et d’une éventuelle condamnation. S’agissant d’un acte puni d’une amende de 4e classe, son montant maximum est de 750 €.

Faire de la pédagogie


Pour la seconde partie de l’opération de contrôle, direction le parking qui marque l’entrée de la baie d’Authie sud. Sur un panneau d’affichage public, une note explique les règles en vigueur. Il est aux environ de 8h30, le territoire est déjà quasi désert, une majorité de chasseurs ont déjà plié bagage, à l’exception d’un d’entre eux qui «remonte» chargé de son matériel et accompagné de son jeune fils. «Bonjour monsieur, pouvez-vous nous montrer votre arme, votre permis de chasser, vos appelants ?», interroge un agent de l’OFB. L’homme s’exécute, cherche dans un sac à dos les documents demandés. «J’ai bien fait la déclaration de mes appelants, mais je n’ai pas encore eu le récépissé», s’excuse-t-il, penaud. Le reste est en règle, qu’il s’agisse des papiers ou des oiseaux. Un effort lui est demandé en ce qui concerne ses boîtes de transport. En bois, elles ne sont pas réglementaires du point de vue sanitaire. Mais il échappe à une verbalisation : «On a noté ses coordonnées. S’il refait l’objet d’un contrôle, on vérifiera qu’il a bien modifié ses boîtes», indique un agent de la police de l’environnement. Le chasseur et son fils peuvent reprendre leurs affaires et rejoindre le véhicule garé en contrebas. Quelques minutes plus tard, deux autres chasseurs font aussi l’objet d’un contrôle, sans qu’aucune infraction ne soit relevée : «On comprend, explique l’un d’eux. Ils (les agents de l’OFB, ndlr) font leur boulot». L’association à laquelle ils adhérent pour pouvoir accès au domaine public maritime a bien fait circuler l’information.
A 9h30, l’opération de contrôle prend fin. OFB et DDPP en tirent un bilan positif : «Dans l’ensemble, les chasseurs que nous avons rencontrés sont compréhensifs. Ils savent que la situation est exceptionnelle et que sans un protocole strict, la chasse ne serait pas autorisée», assure Bénédicte Schmitz. Frédéric François revient quant à lui sur l’ampleur et la portée donnée à cette première opération de contrôle de la saison : «Nous avons voulu aller à la fois dans les marais intérieurs comme sur le domaine public maritime pour bien montrer que la réglementation s’applique partout. Maintenant, le bouche à oreilles va fonctionner…» Et de sous-entendre que d’autres opérations de contrôle ne sont pas à exclure dans le courant d’une saison qui vient de débuter.

 

De la Canche à la Seine, trois courlis abattus… et c’est interdit

L’Office français de la biodiversité (OFB) a annoncé le 24 août avoir ouvert des enquêtes judiciaires après avoir découvert que trois courlis cendrés ont tués au cours du week-end des 6 et 7 août en Baie de Seine, Baie de Somme et Baie de Canche. Si cette découverte fait tâche dans le monde de la chasse, c’est parce que ces dates correspondent à l’ouverture de la chasse aux oiseaux migrateurs sur le domaine public maritime (DPM). En outre, ces oiseaux étaient équipés de balises, ce qui a facilité leur découverte consécutive à «l’émission de signaux inhabituels», indique l’OFB. En France, le courlis cendré fait l’objet d’un plan national de gestion lui-même intégré dans un plan européen – on estime que ses effectifs ont baissé de 25% en 15 ans – et d’un moratoire de suspension de sa chasse depuis 2020. Tuer un courlis depuis cette date est donc une infraction passible d’une amende de 1500 €. Une peine «complémentaire» comme «la suspension du permis de chasser» peut être infligée, rappelle l’OFB. Et d’indiquer que «le fait que ces oiseaux soient porteurs d’une balise est une circonstance aggravante».
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