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Herbe dans la ration des monogastriques : une piste à explorer

Une alimentation incluant des fourrages, pâturés ou distribués à l’auge, peut permettre de maintenir des performances techniques élevées en diminuant le coût alimentaire.

L’utilisation des fourrages dans l’alimentation des monogastriques en agriculture biologique présente un certain potentiel qu’il convient de valoriser.
L’utilisation des fourrages dans l’alimentation des monogastriques en agriculture biologique présente un certain potentiel qu’il convient de valoriser.
© S. Bourgeois


Dans les filières monogastriques (volailles, porcs et lapins) en production biologique, l’alimentation représente plus de la moitié du coût de production. Or, dans un contexte de prix élevés des ressources protéiques biologiques et d’obligation d’incorporer des fourrages grossiers dans l’alimentation, il apparaît économiquement intéressant de valoriser davantage les fourrages dans les rations des monogastriques conduits en agriculture biologique. Ainsi, les auteurs de l’étude se sont interrogés sur l’intérêt nutritionnel des fourrages dans ces exploitations disposant la plupart du temps de surfaces fourragères.

Porcs : pâturage ou affouragement
Les porcs n’étant pas des ruminants, peu de données sont disponibles concernant la digestibilité de l’énergie et des protéines issues de fourrages. «Quelques travaux ont montré que le coefficient de digestibilité de l’énergie d’un fourrage de type enrubannage de luzerne est estimé à 50,4 % et 54,9 % pour les protéines. Par ailleurs, les porcins les plus âgés valoriseront le mieux les fourrages : porcs charcutiers, truies en gestation. Le trèfle violet semble le plus intéressant au regard de la teneur en MAT et du ratio lysine/MAT. En revanche, des références sont nécessaires en termes de capacité d’ingestion et/ou niveau d’encombrement des fourrages pour être en mesure de proposer des modes de valorisation efficaces.»
Il existe trois manières d’apporter des fourrages aux porcins : l’incorporation sous forme déshydratée dans de l’aliment complet, le pâturage et la distribution de fourrages conservés. Il est, en revanche, important de prendre en compte la forte variabilité individuelle du niveau d’ingestion et donc, dans le cas d’une conduite d’animaux en groupes, de raisonner les apports à l’échelle du troupeau.
«Bien que des travaux complémentaires doivent être menés, les résultats disponibles permettent de mettre en évidence l’intérêt de la mise en place d’une réelle gestion de la prairie dans les élevages de porcins plein air. De nombreuses questions restent en suspens concernant l’utilisation des fourrages dans l’alimentation des porcins (stade de récolte, stade physiologique, mode de présentation, type de fourrage, impact sur les carcasses…).»

Valoriser le caractère herbivore du lapin
En lapins, deux systèmes sont basés sur du pâturage (en parcs, en cages mobiles) et un sur de l’affouragement. Le pâturage, comme seule source alimentaire, est rarement utilisé par les éleveurs. Il est toujours complété par du foin ou des racines et souvent par un aliment concentré. «Des premiers essais montrent que la réduction de la complémentation en aliments granulés ne semble pas affecter la croissance des lapins, dès lors que la qualité de l’herbe est au rendez-vous.»
Des premiers résultats expérimentaux révèlent également que l’ingestion d’herbe varie fortement selon la saison, mais principalement en fonction de la quantité d’herbe disponible : «Plus la quantité d’herbe offerte est importante, plus l’ingestion du lapin sera élevée. Il convient de gérer le pâturage en prenant en compte les problématiques sanitaires, le parasitisme en particulier.»

Aviculture : penser au parcours
Des essais conduits par l’Inra ont permis d’observer une grande variabilité dans les quantités consommées de végétaux sur pieds par les volailles. «L’ingestion quotidienne par poulet varie de 0,2 à 15 g de MS, soit jusqu’à 15 % de la quantité totale de MS ingérée. Ces valeurs dépendent du type de couvert et de parcours. Les quantités ingérées seront supérieures dans le cas d’un parcours enherbé, au printemps, avec un couvert en bon état, par rapport à un couvert en sous-bois, moins riche.»
Les poulets ont une préférence pour la luzerne, la chicorée et le trèfle blanc. «Le parcours semble pouvoir être considéré comme une véritable ressource nutritionnelle. Des expérimentations sont, par ailleurs, en cours sur l’intérêt d’un apport de fourrage (ensilage de luzerne agrémenté de graines de céréales). Le fourrage paraît donc être un produit intéressant de par son appétence pour la volaille et la quantité non négligeable consommée.»

Source : «Fourrages et systèmes d’élevage biologiques : approches aux échelles de la ferme et du territoire», de la revue de l’AFPF (Association française pour la production fourrage) de septembre 2017.

Un certain potentiel

Les premiers résultats des travaux menés sont encourageants et «laissent apparaître de nombreux leviers d’optimisation, qui nécessitent cependant l’acquisition de connaissances complémentaires pour améliorer les performances globales de ces systèmes d’élevage. Les travaux futurs devront contribuer à mieux connaître la valeur nutritionnelle des fourrages pour les monogastriques et comprendre les impacts de leur distribution sur le système digestif».

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