Végétale
Intercultures : anticiper la réflexion
Nous ne sommes encore qu’en juin et pourtant, il est déjà tant de réfléchir à vos couverts d’intercultures !
Et oui, pourquoi ne pas profiter des récoltes précoces : escourgeon, pois de conserve, ou même entre deux blés, pour semer un couvert d’été ?
Nous ne sommes encore qu’en juin et pourtant, il est déjà tant de réfléchir à vos couverts d’intercultures !
Et oui, pourquoi ne pas profiter des récoltes précoces : escourgeon, pois de conserve, ou même entre deux blés, pour semer un couvert d’été ?


De nos jours, les couverts sont de réels alliés dans nos rotations, ils sont un point essentiel pour les systèmes en agriculture de conservation des sols mais pas seulement !
Quel que soit le système, les couverts vont présenter des atouts considérables s’ils sont bien gérés. Notamment l'amélioration de la fertilité des sols grâce à l'augmentation de la matière organique, la stimulation de l'activité biologique et la remobilisation des minéraux.
Ils luttent également efficacement contre l'érosion des sols et améliorent l'infiltration en eau du sol.
De plus, en améliorant la porosité, ils vont jouer un rôle important sur la structure du sol. Bien qu'ils ne constituent peut-être pas un facteur déterminant, ils contribuent positivement à la biodiversité en offrant des refuges aux auxiliaires (carabes, etc.) qui contribuent à la lutte contre les ravageurs. Aussi, ils pourront être un atout majeur pour la gestion du salissement des parcelles grâce à un effet d’étouffement (à condition que ceux-ci soient implantées de manière très dense !).
Il ne faut pas oublier non plus les effets non intentionnels des couverts.
Par exemple, ils peuvent maintenir une pression contre les ravageurs (limaces, pucerons...), ou encore provoquer des effets dépressifs sur la culture suivante, notamment si la date de destruction du couvert est trop tardive avec des ratios carbone/azote élevés !
Par conséquent, entre le choix des espèces, les dates de semis et les techniques d’implantation, ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver, d’autant plus que le coût devient conséquent, il est alors primordial de ne pas se tromper !
Dans le cas des couverts d’intercultures dites «d’été», c’est le choix des espèces qui sera primordial ! En effet, il est conseillé de choisir des espèces capables de germer en conditions sèches, qui prospèrent avec beaucoup de lumière et de chaleur, et qui ont une croissance rapide. Parmi les espèces qui répondent à ces critères, on trouve les légumineuses, mais aussi, le tournesol, le niger, le sarrasin, ainsi que les graminées d'été (comme le sorgho et le moha).
L’importance d’une réflexion concernant le choix de la technique d’implantation.
En effet, si vous optez pour un couvert «élaboré» à base de légumineuses, misez sur une technique de semis qui vous permettra d’optimiser les levées ! Le semoir à céréales sera dans ce cas la meilleure des options. Cette technique de semis, même si plus coûteuse, permet une meilleure régularité de levée du couvert.
De plus, il peut y avoir eu plusieurs passages de déchaumeurs superficiels avant, ce qui permet d’avoir très peu de résidus et donc une meilleure levée ! L’autre option sera d’utiliser un semoir de semis direct (à disque ou à dents), cette technique au coût modéré, permet de semer tôt sans assécher le sol.
Attention toutefois aux «bourrages de résidus» et aux risques de prédations des graines. Un roulage sera conseillé après le semis pour cette technique d’implantation.
Pour la date de semis, ce dernier doit être réalisé au plus proche de la moisson afin de bénéficier de l’humidité résiduelle : maximum 48h après !
Cette contrainte impose une bonne organisation des chantiers et un timing serré : maximum 48h après.
Ce qui n’est pas évident lorsque l’on sait que certains ont de la paille à rentrer.
Il ne faut pas oublier non plus que dans le cas d’implantations de couverts d’été, la gestion des faux semis après moisson est compromise.
GIEE* Sols Vivants du Vimeu : améliorer la fertilité des sols c’est possible !
Durant quatre ans, un groupe de dix-sept agriculteurs s'est penché sur la question des couverts d’interculture. Aujourd'hui, ils maîtrisent parfaitement le sujet ! Du choix des espèces à la technique d’implantation, en passant par l'organisation de leur propre «rallye des couverts». Ils sont devenus des experts en la matière !
* Groupements d’intérêt économique et environnemental
TÉMOIGNAGES de
Frédéric Richard, agriculteur à Bourseville

La réglementation nous oblige à semer un couvert entre une culture de printemps récoltée tôt et une céréale d’hiver. Plutôt que de mettre un couvert à faible coût, j’ai choisi une association à base de légumineuses, qui remplit plusieurs objectifs : couvrir le sol pour éviter le salissement, piéger les éléments nutritifs, améliorer la structure et la matière organique pour ensuite pouvoir semer un blé en direct dedans. Le résultat est à la hauteur de mes attentes !
Éléonore Lelong, agricultrice à Arrest

Le semis direct a été une manière pour moi de faire évoluer les pratiques sur mon exploitation. Cela simplifie le travail, me permet d’enrichir le sol grâce à des légumineuses (comme le trèfle) et améliore la structure (grâce aux racines), par exemple. De plus, j’ai remarqué qu’en année pluvieuse, la portance était meilleure ! Enfin, bonne surprise cette année, j’ai implanté en 2024 après pois de conserve, un couvert d’été à base de moutarde, trèfle, phacélie, la pince "N’tester" me conseillait de ne pas faire de 4e apport d’azote, là où ailleurs, je devais encore prévoir un apport supplémentaire !