Aller au contenu principal

Interdiction des OGM : la France relance l’offensive

Le gouvernement devrait publier prochainement un arrêté interdisant la culture du maïs OGM MON 810.

Christophe Terrain, président de l'Agpm : «La France reste en marge de l’essor des OGM dans le monde».
Christophe Terrain, président de l'Agpm : «La France reste en marge de l’essor des OGM dans le monde».
© Actuagri


A quelques semaines du démarrage des semis de maïs, le débat sur les OGM rebondit. Conformément à l’engagement pris par le président de la République à l’occasion de la Conférence environnementale de 2012, le ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, et le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, sont déterminés à prendre les mesures nécessaires pour interdire la mise en culture de semences OGM. Un projet d’arrêté visant à interdire la commercialisation et l’utilisation de semences du maïs MON 810 est soumis à la consultation du public. A l’issue de cette période qui court jusqu'au 9 mars, l’arrêté sera publié au journal officiel.
En effet, le Conseil d’Etat a annulé l’été dernier le moratoire sur la culture du MON 810 de Monsanto pour non-conformité avec le droit européen. Mais il n’est pas exclu qu’il se prononce dans le même sens une nouvelle fois s’il est saisi sur ce nouvel arrêté. D’ailleurs, c’est pour verrouiller l’interdiction sur le plan législatif que le gouvernement a soutenu la proposition de loi du sénateur socialiste de l’Aveyron, Alain Fauconnier visant à interdire la culture de tous les maïs transgéniques dans l’Hexagone, le MON 810 comme le TC 1507 de Pioneer. Mais le texte a été rejeté de justesse par les sénateurs qui ont voté à 171 voix pour et 169 contre une motion d’irrecevabilité. La position du gouvernement s’en trouve donc fragilisée.

Renationalisation
Néanmoins, Stéphane Le Foll n’a pas renoncé à interdire les OGM sur le territoire. Son combat, il le mène aussi à Bruxelles. Il a indiqué qu’il souhaitait revoir le système d’autorisation actuellement en vigueur. «Nous proposons que la mise en culture relève de la subsidiarité», a-t-il déclaré. Autrement dit, toute entreprise qui souhaiterait commercialiser des semences OGM dans un Etat membre devrait en faire la demande aux autorités nationales. On reviendrait donc à la proposition initiale de la Commission dont l’adoption a été rejetée en 2012, y compris par la France. Les semences OGM une fois autorisées au niveau européen, il était laissé aux Etats membres la possibilité de donner ou non leur accord à leur mise en culture sur leur territoire.
Aujourd’hui, le ministre justifie sa démarche par le fait que la majorité du Parlement européen est hostile aux OGM et qu’une majorité d’Etats n’y sont pas favorables non plus même s’ils ne recueillent pas une majorité qualifiée pour s’y opposer. Pour lui, il faut sécuriser sur le plan juridique les procédures d’autorisation au niveau européen sur la base de critères objectifs comme la protection de l’agriculture biologique, la protection des produits de qualité et de terroir ainsi que le rapport coûts/bénéfices. De la même manière que cette analyse prévaut pour les produits phytopharmaceutiques, il estime qu’il devrait en être de même pour la mise en culture de plantes OGM.
Pour l’Association française des biotechnologies, le projet d’arrêté du gouvernement relève d’une démarche «passéiste et négative pour l’environnement». «C’est une mesure d’arrière-garde qui tourne le dos aux décisions européennes et qui prive les agriculteurs d’un atout de compétitivité».

Repères

+ 3% : les surfaces mondiales d’OGM ont poursuivi leur progression en 2013, principalement dans les pays en développement (au Brésil notamment). Dans l’UE, la culture de maïs MON 810 s’étend principalement en Espagne (+18%).

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

augmentation des taxes sur l'E85 bioéthanol carburant
A partir du 1er janvier 2026, rouler à l’E85 pourrait coûter plus cher

Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une augmentation progressive des taxes sur le Superéthanol-E85. Une mesure…

un éleveur de la Somme au tribunal pour tapage nocturne
Un éleveur samarien au tribunal pour avoir nourri ses vaches trop tôt le matin

L’audition d’un éleveur du Vimeu au tribunal d’Amiens pour "tapage nocturne" ravive la question des conflits entre…

charte des contrôles FDSEA de la Somme
Contrôle des agriculteurs : la FDSEA de la Somme se rebiffe

La FDSEA de la Somme refuse de signer le projet de renouvellement de la charte encadrant les contrôles dans les exploitations…

grippe aviaire dans un élevage de faisans et de perdrix à Pihen-les-Guînes
Un foyer de grippe aviaire hautement pathogène découvert dans un élevage de faisans et de perdrix

La présence du virus de l’influenza aviaire de type H5 a été découverte ce vendredi 10 octobre dans un élevage de gibier dans…

billet d'humeur Europe 1 tapage nocturne Olivier Berthe
Conflit de voisinage à Lignières-en-Vimeu : est-ce en voulant faire justice soi-même qu’on avance ?

Trois matins, quelques vaches nourries à l’aube… et voilà qu’un simple conflit de voisinage devient affaire nationale. Entre…

Clarebout grève des salariés prime frites
Les usines Clarebout tournent encore au ralenti

Les salariés des usines de Nieuwkerke, Waasten, Mouscron et Dunkerque restent mobilisés. La direction et les syndicats n’ont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde