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Carburant
La baisse de 15 centimes dès le 1er avril concerne aussi le GNR

Les modalités de la remise sur l’achat de carburant dans le cadre du plan de résilience ont été établies par décret le 26 mars. Explications avec Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA.

GNR
© AAP

La guerre en Ukraine a fortement impacté les exploitants agricoles, à travers notamment le prix du carburant. Comment s’explique cette hausse des prix du GNR, proportionnellement plus importante que celle ayant touché le gazole classique ?

Le Gazole non routier (GNR) est importé à hauteur de 30 % de Russie, alors que nos approvisionnements de carburants routiers sont plus diversifiés, ce qui explique une partie de l’impact fort qu’a la guerre en Ukraine sur le prix du GNR. Le second facteur de la hausse vertigineuse du prix que nous venons de connaître tient aux utilisateurs de GNR : il s’agit des exploitants agricoles et des entreprises de travaux publics. Le retour des beaux jours, qui a lancé la période des travaux, que ce soit dans les champs ou en matière de voirie, et la fin des stocks hivernaux de carburants ont eu un seul et même effet, chez tous les utilisateurs de GNR : la nécessité de refaire le plein des cuves, au plus tôt. La demande s’est donc fortement accélérée, et les distributeurs, pour éviter les risques de pénurie, ont contingenté les livraisons, pouvant donner dans certains départements une fausse impression de pénurie. Cette crise nous conforte plus que jamais dans la nécessité, pour la Ferme France, d’acquérir au plus vite une souveraineté énergétique, car alimentation et dépendance aux puissances étrangères ne font pas bon ménage ! Si la situation semble aujourd’hui stabilisée au niveau des volumes proposés, le prix reste lui toujours très élevé. La trésorerie de nombreuses exploitations est impactée par ces prix hauts.

Quelles solutions vont être mises en place ?

A court terme, le sujet le plus préoccupant est le manque de trésorerie induit par ces hausses de prix. Sur une livraison de 5 000 litres de GNR, c’est 3 000€ supplémentaires que l’exploitant doit sortir immédiatement, par rapport à janvier 2021, TVA comprise ! En attendant les remboursements de la TVA et de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), il est indispensable de soutenir rapidement la trésorerie des exploitations, pour permettre de conduire les travaux en temps et en heure. La FNSEA a donc obtenu que le GNR bénéficie également de la baisse de quinze centimes du litre, dès l’achat, dès lundi 28 mars, chez la quasi-totalité des distributeurs, et de manière généralisée, du 1er avril au 31 juillet 2022. Par ailleurs, la campagne de remboursement de TICPE, sur les consommations 2021, s’ouvrira dès le 1er avril, pour que les premiers paiements arrivent sur les comptes des exploitants avant la fin du mois d’avril. Ils toucheront à ce moment-là l’intégralité du remboursement partiel de TICPE sur leurs consommations de 2021, mais également un acompte sur leur remboursement de 2022, à hauteur de 25 % du remboursement 2021.

Pour une consommation annuelle de 100 hl, c’est environ 1 900€ que va percevoir l’exploitant, dès la fin du mois d’avril. De manière très pratique, les exploitants installés courant 2021 verront le montant de cet acompte proratisé à hauteur d’une année complète, pour que ce dernier conserve son plein effet sur leur trésorerie. Il est également demandé aux exploitants ayant cessé leur activité en 2021 ou 2022 de ne pas faire leur demande de remboursement avant mi-mai, pour d’une part, ne pas engorger les services en charge de l’instruction, mais également pour éviter de toucher un acompte qu’ils devront rembourser, à défaut de consommation en 2022. Une solution pratique devra enfin être trouvée pour les nouveaux installés en 2022, qui n’ont par définition pas de consommation en 2021. Si en septembre le prix du GNR n’est toujours revenu à la normale, les exploitants agricoles percevront un second acompte de 25 %, qui viendra anticiper le remboursement partiel de TICPE dû sur leurs consommations de 2022.

Une trésorerie soutenue, certes, mais la hausse des charges se fera sentir sur les bilans en fin d’année. Des réponses vont-elles être apportées pour maintenir le revenu des exploitants ?

La guerre en Ukraine a accéléré le phénomène de hausse des prix sur les carburants, évidemment, mais également sur les intrants et l’alimentation animale. Plusieurs enveloppes (400 millions d’euros pour le soutien à l’élevage, 150 millions d’euros sur les conséquences directes de la crise ukrainienne, 20 millions d’euros pour la filière porcine) ont donc été débloquées à la demande de la FNSEA, afin de prendre en charge les cotisations sociales des exploitants les plus exposés à ces hausses de charges, notamment les éleveurs. L’analyse des demandes se fera dès le mois d’avril, et il est bon de rappeler que tout exploitant peut moduler à la baisse le montant de ses acomptes MSA sans risque de pénalité, désormais. C’est un gain de trésorerie non négligeable au plus fort de la crise, en attendant une potentielle prise en charge de ces cotisations, si la situation de l’exploitant l’exige.

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