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La biodiversité, l’alliée du colza

L’agroécologie appliquée à la culture du colza, qu’est-ce que c’est ? C’est combiner des leviers d’action complémentaires visant les ravageurs, les cultures et leurs interactions en travaillant à différentes échelles, ont rappelé les experts de BASF et de Terres Inovia lors d’un webinaire dédié en ce début
de semaine. 

Sécuriser la performance du colza doit passer par la mobilisation de plusieurs leviers agroécologiques, selon les experts  de BASF et de Terres Inovia.
Sécuriser la performance du colza doit passer par la mobilisation de plusieurs leviers agroécologiques, selon les experts de BASF et de Terres Inovia.
© Pixabay

Le tout-chimique, c’est terminé et ce n’est donc pas tout à fait un hasard si le géant de la chimie BASF s’intéresse à des solutions alternatives de lutte contre certains ravageurs. À l’occasion d’un webinaire organisé en ce début de semaine en partenariat avec Terres Inovia et le laboratoire Flor’insectes, les équipes de BASF ont exposé différents leviers permettant de cultiver du colza de manière «agroécologique» ; autrement dit en se passant de solutions chimiques. L’agroécologie appliquée à la culture du colza, «c’est combiner des leviers d’action complémentaires visant les ravageurs, les cultures et leurs interactions en travaillant à différentes échelles», rapporte ainsi Nicolas Cerrutti, chargé d’études biodiversité fonctionnelle pour Terres Inovia. Dans les grandes lignes, il s’agit d’associer une stratégie d’évitement à la recherche d’une culture vigoureuse (choix variétal, fertilisation, cultures associées…) ainsi qu’à une valorisation des services rendus par les auxiliaires de cultures et de n’utiliser un insecticide «qu’en dernier recours».

 

Date de semis et plantes associées

Concrètement, comment y arriver ? Pour Céline Robert, chargée d’études sur les ravageurs des cultures et faune auxiliaire chez Terres Inovia, «bien choisir la date de semis est le premier levier efficace contre les altises d’hiver». D’après des observations réalisées au champ de 2016 à 2018 sur un réseau de 323 parcelles dans l’ouest de la France, on constate que les dommages des altises adultes sont réduits quand les dates de semis sont précoces. L’objectif à réaliser est d’obtenir une levée avant le 1er septembre. Une levée précoce va en effet permettre au colza d’éviter les attaques d’altises suivant un principe d’évitement.

Un autre pan d’une stratégie économe en intrants est d’associer le semis de colza à l’implantation d’autres plantes et, plus particulièrement, des légumineuses gélives. L’implantation de couverts associés créé une compétition vis-à-vis des adventices, et peut donc engendrer un allègement du programme de désherbage. Selon les travaux de recherche de BASF, un colza associé à d’autres plantes présenterait un meilleur développement en sortie d’hiver, permettant de faire une économie d’azote au printemps, en même temps que l’on introduit des légumineuses dans le système de culture.

Côté ravageurs, l’un des avantages de cette pratique est, en effet, de perturber les grosses altises dans les parcelles. Des travaux menés dans une vingtaine de parcelles en octobre 2019 et mars 2020 montrent ainsi une présence plus importante de Tersilochus – il s’agit d’un parasitoïde de la grosse altise – dans les parcelles où le colza est associé à un autre couvert. Or, qui dit moins d’insectes dit également réduction de l’utilisation d’insecticides, et donc de l’IFT (indice de fréquence de traitement) insecticide. 

 

Favoriser la présence d’auxiliaires

Si le colza compte un certain nombre de ravageurs – charançon du bourgeon terminal et grosses altises en tête –, «il y a aussi des auxiliaires qui vont s’en nourrir», explique Johanna Villenave-Chasset, docteure en entomologie du paysage. La solution pour pouvoir compter sur eux est de mettre en place les conditions naturelles qui vont favoriser leur présence : semer son colza à côté de la parcelle de l’an dernier pour aider Tersilochus à parasiter, semer des bandes de fleurs (phacélie, vesce, trèfle incarnat…) dans la parcelle de colza ou en bordure le plus tôt possible ou encore ne pas labourer l’ancienne parcelle de colza. En Normandie, un couvert composé de divers trèfles vivaces et annuels, ainsi que des plantes sauvages a été implanté en place d’une… zone de non-traitement (!) pour un effet attendu de zone refuge, avec une végétation dense et un moindre salissement.  

Et les agriculteurs, qu’en pensent-ils ? Selon une enquête réalisée auprès d’un échantillon, ils sont une majorité à considérer que la réussite d’une culture de colza passe d’abord par une bonne préparation de sol pour être prêt à semer dès que les conditions sont favorables. BASF de son côté, rappelle sa légitimité à travailler le sujet : «Nous sommes parmi les fournisseurs majeurs de solutions pour le colza, témoignait Sandrine Leblond, responsable stewardship et expertise agroécologie de BASF. Le maintien de cette culture est essentiel pour nous. Nous proposons déjà des solutions pour le semis, le biocontrôle, des produits de désherbage sélectif. Il nous reste aujourd’hui à travailler le volet biodiversité utile et cela ne pourra pas se faire sans les agriculteurs.»

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