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La Calira passe l’itinéraire technique du lin fibre à la loupe

Le 23 juin, la Calira conviait ses adhérents à une visite d’essais menés sur sa plateforme, à Ramburelles. Fongicides, désherbage, variétés et protection intégrée étaient au programme. 

Les visites d’essais sont l’occasion de découvrir de nouvelles pratiques. 
Les visites d’essais sont l’occasion de découvrir de nouvelles pratiques. 
© Alix Penichou

Un beau lin, c’est d’abord une belle variété. «La variété ne fait pas tout, mais c’est un des leviers agronomiques à ne pas négliger pour sécuriser la culture», notait Vincent Lesenne, conseiller technique de la Calira (Coopérative agricole linière de la région d’Abbeville), ce 23 juin, lors de la visite de la plateforme d’essais de Ramburelles. Sur ce site, vingt variétés sont testées, toutes semées le 2 avril. Quelques-unes se démarquent. Notons la bien connue Bolchoï, variété de 2014 la plus multipliée en 2020, triple tolérante à la fusariose, à la brûlure et à l’oïdium. «C’est la variété passe-partout !» L’Ideo, inscrite en 2019, pourrait bien la détrôner à l’avenir. «Elle est aussi triple tolérante et a fait partie des meilleures en termes de richesse et de rendement en lin teillé l’année dernière.»

Quitte à choisir la sécurité, la rustique Novea a fait ses preuves. «Elle n’est jamais dans les meilleures, mais elle n’est jamais dans les pires non plus. Elle est toujours régulière !» Surtout, elle est très adaptée au terroir samarien. Seul hic : sa sensibilité à la brûlure, qui implique de ne pas la semer en bordure maritime. Pour les plus joueurs, la toute nouvelle Ramona, inscrite en 2021, semble être la carte à jouer. «Elle révèle un fort potentiel. C’est la plus belle de toutes nos plateformes.» Deux variétés se dégagent enfin, avec deux profils complètement opposés. Vivéa (110 ha à la Calira) est reconnue pour son bon développement en terre de sable. Elle présente une très bonne richesse en lin teillé, est assez tolérante à la fusariose et est très résistante à la brûlure. Dauréa (150 ha à la Calira), elle, exprime tout son potentiel en très bonne terre. Elle s’avère tolérante à la fusariose et à la brûlure, mais sensible à l’oïdium.

 

L’oïdium, première vigilance 

«Qui dit tolérance à la maladie ne dit pas résistance», prévient-on chez Arvalis. Il s’agit donc, après évaluation du risque, de raisonner une stratégie de lutte contre les maladies à la parcelle (en fonction de la pression maladie, du stade de la culture, des conditions de végétation). La principale maladie est l’oïdium, ou moisissure blanche, «qui peut occasionner une perte de 20 % de rendement». Autre aspect à avoir en tête : «plus la maladie arrive tôt, plus l’impact sur le rendement est fort». À la station d’essais, plusieurs traitements ont été testés. Si le bilan final ne pourra être donné qu’après récolte, les premiers enseignements peuvent être émis. 

La référence reste Nissodium à 0,25 l/ha en T1 (un produit préventif, à positionner tôt), puis un Joao à 0,30 l/ha en T2 (un produit curatif). Mais il semble que l’Heliosoufre S, un fongicide de biocontrôle à base de soufre et dérivés terpéniques, utilisable en agriculture biologique, donne de très bons résultats. «La spécialité Heliosoufre S en trois applications à la dose de 3 l/ha permet d’atteindre un niveau équivalent, voire supérieur aux modalités de références, en cas de forte pression. Deux passages peuvent suffire en cas de moyenne pression», annonce-t-on chez Arvalis. À Ramburelles, la modalité Nissodium
0,25 l/ha + Heliosoufre S 3 l/ha en T1, puis JOAO 0,3 l/ha a montré de très bons résultats. L’Heliosoufre S a un autre avantage : son prix. Comptez 15 E par application. 

 

Désherbage 

Le désherbage fait lui aussi l’objet d’essais. «Pour pouvoir évaluer différentes solutions, nous avons choisi une seule application en post-levée», précise Benoît Normand, d’Arvalis. L’Emblem Flo ne fait pas partie des modalités, puisque l’herbicide anti-dicotyldones de post-levée ne sera plus homologué en 2022. «On fait du neuf avec du vieux», avoue l’expert. Dans le témoin non traité, quelques renouées liserons et persicaires, pensées, repousses de colza et chardons sont observés. Toutes les solutions ont des résultats à peu près similaires. «La base Chekker - Basagran est la valeur sûre, dans des bonnes conditions d’application.» Le traitement en pré-levée reste tout de même le plus efficace. «On peut faire 80 % du boulot à ce moment-là.»

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