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La chèvrerie de Canaples se lance dans les distributeurs automatiques

Depuis mardi dernier, deux distributeurs automatiques sont en service devant la chèvrerie de Canaples.

De gauche à droite : Joël Lhermite et Jean-Michel Fréron, devant leurs distributeurs automatiques, à Canaples.
De gauche à droite : Joël Lhermite et Jean-Michel Fréron, devant leurs distributeurs automatiques, à Canaples.
© AAP


Pour ceux qui ont l’habitude d’emprunter la route traversant Cana­ples, leur œil est attiré par le grand panneau publicitaire, à l’entrée du village, indiquant la chèvrerie de Canaples. Depuis mardi, un autre «détail» accroche désormais le regard : deux distributeurs automatiques sur le trottoir devant la chèvrerie. L’un appartient à Joël Lhermite et Marcel Poisson, l’autre à Jean-Michel Fréron, avec lequel ils se sont associés.
Ecoulant leur production aisément, soit près de 100 000 fromages de chèvre, des yaourts, du fromage blanc et du lait de chèvre, que s’est-il donc passé dans la tête de Joël Lhermite et de Marcel Poisson pour qu’ils se lancent dans cette nouvelle aventure, d’autant que leur retraite approche ? «On a fait au feeling, comme beaucoup de cho­ses que l’on réalise ici, répond en riant Joël Lhermite. Une fois cela dit, je suis convaincu que l’on ira de plus en plus vers ce type de con­sommation. Nous gardons quand même le magasin, mais nous of­frons aussi la possibilité à ceux qui recherchent nos produits d’y avoir accès quand ils veulent et comme ils veulent, et ce d’autant que notre magasin n’est plus ouvert tous les jours. Enfin, pour des villages qui manquent de commerces, nous pouvons représenter une alternative pour la population.» Dans tous les cas, les distributeurs automatiques en place, avant même leur mise en service, ont suscité bien des questions et de la curiosité de la part des villageois.

Les produits locaux ont le vent en poupe
Originaire de Vendée, Joël Lhermite s’installe sur la ferme de ses beaux-parents, à Canaples, en 1980. Pour dégager un revenu sur l’exploitation, il décide de se lancer dans l’élevage de chèvres. Il débute avec seize chèvres, puis passe très vite à trente pour atteindre les cent. Il n’en bougera plus. Faute de commercialisation du lait de chèvre, il développe la vente directe du lait, qu’il transforme en fromage, puis en yaourt et fromage blanc. Marcel Poisson, originaire, lui, du Pas-de-Calais, le rejoint quelques an­nées plus tard dans cette aventure.
Les deux compères vendent, au départ, leur production sur les marchés, dans leur point de vente à la ferme, ainsi que dans un point de vente collectif, «La Corbeille paysanne». Des rencontres sur des Salons nationaux leur ouvrent aussi les portes de marchés en Angleterre et en Allemagne. Mais les frais de commercialisation devenant trop coûteux dans les années 1990, ils décident de recentrer leur commercialisation sur le département de la Somme, en vendant sur place, mais aussi sur des marchés de terroir, et sur la plate-forme Somme produits locaux. Ils livrent également à des petits magasins locaux, des crémeries, des épiceries, des restaurants, des cantines scolaires et des collectivités territoriales. Les produits locaux ayant le vent en poupe, ils n’ont aucune peine à écouler leurs marchandises.
Arrivent les distributeurs automatiques. Le cousin de Joël, Jean-Michel Féron, installé à Rainneville, a franchi le pas il y a trois ans pour la vente de ses fraises sous serre et de ses œufs de plein air, avec un investissement modique, soit 3 500 € pour l’achat d’un distributeur automatique d’occasion, équipé de dix plateaux tournants, avec un lecteur de billets et un monnayeur. En partenariat avec Laurent Cardon, qui vend une partie de sa production de pommes de terre par ce biais, il met en service deux autres distributeurs, l’un à Flesselles, l’autre au Petit Camon. Les équipements sont amortis en moins d’une année, et les machines lui rapportent, en moyenne, 400 € par mois. Un investissement rentable.
Dans la foulée, ils proposent à Joël Lhermite et Marcel Poisson de se lancer. «Cela fait trente ans qu’on a évolué dans notre activité pour s’adapter aux tendances du marché. Il n’y avait pas de raison de ne pas tester les distributeurs automatiques, d’autant que c’est une tendance qui se développe de plus en plus. C’est dans l’air du temps», indique Joël Lhermite. Reste que leur production sera-t-elle suffisante pour achalander le distributeur automatique de dix plateaux tournants ? «Si cela marche bien, on arrêtera un de nos marchés. C’est aussi simple que cela», ré­torque l’éleveur, qui sait aussi que cette alternative au commerce ne remplacera jamais le contact.

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