La conformité de l’étiquetage des produits passée au crible
Des produits étiquetés «origine France» qui n’en sont pas, des prix inférieurs aux prix conformes,
des packaging trompeurs… Salariés et élus FDSEA/JA sont allés vérifier l’étiquetage des produits en
magasin pour alerter des parlementaires.
Des produits étiquetés «origine France» qui n’en sont pas, des prix inférieurs aux prix conformes,
des packaging trompeurs… Salariés et élus FDSEA/JA sont allés vérifier l’étiquetage des produits en
magasin pour alerter des parlementaires.
L’étiquetage sur les denrées alimentaires «doit être loyal et précis». «Il ne doit pas induire le consommateur en erreur.» C’est en tout cas une des règles qu’impose la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Mais pour certains produits des étals de nos grandes et moyennes surfaces locales, la réalité est tout autre. Des animateurs syndicaux et des élus de la FDSEA et des JA le constataient de leurs propres yeux ce 9 février, dans plusieurs magasins de la Somme : Intermarché, Match, Carrefour Market, E. Leclerc, Lidl, Auchan, à Doullens, Villers-Bocage, Rivery, Flixecourt…
«Nous avons invité des parlementaires pour les alerter sur le sujet. Ils ont voté une loi qui n’est pas correctement appliquée, or, la rémunération des agriculteurs en dépend», expliquent Samuel Decerf, Julie Potel et Alexandre Henquenet, animateurs syndicaux à la FDSEA. Leur panier de courses, qui contient un panel de produits non conformes, doit être présenté aux sénateurs Laurent Somon et Rémi Cardon, et au député Grégory Labille ce 11 février. Deux pépites y trônent peu fièrement. Des pommes de variété Jazz portent la mention «récoltées en France» sur leur étiquette. «Mais sur l’affiche de l’étal, l’origine Nouvelle-Zélande est inscrite». L’autre erreur repérée concerne des tomates cerises conditionnées en caissettes de 1 kg, filmée. L’écriteau du rayon indique «origine France», alors que l’origine Maroc est notée sur la caissette.
Les prix ont aussi été passés à la loupe. Les détectives d’un jour se sont notamment concentrés sur les produits laitiers, pour lesquels la FNPL a indiqué des prix conformes. «Celui du lait est de 0,74 €/l au minimum. Or, dans chaque magasin, au moins une brique de lait était sous ce prix», note Julie Potel. Plusieurs produits ont ainsi été repérés : de l’emmental à 4,63 €/kg alors que le juste prix est de 6,23 €/kg. Des yaourts à 1,33 €/kg marqués «bon pour l’éleveur, bon pour la vache, et bon pour vous», contre un juste prix à 1,34 €/kg…
Légal… mais trompeur
Les animateurs syndicaux veulent particulièrement alerter sur ce packaging trompeur. «En se penchant sur le sujet, on se rend bien compte que faire ses courses de manière responsable est très compliqué. Malgré les avancées, le consommateur continue de se faire rouler.» Samuel Decerf pointe notamment du doigt le jambon. «Des marques comme Herta ou Fleury Michon, par exemple, vendent très peu de viande de porc française, mais le client n’y voit que du feu.» Sur le paquet sous-vide, le jambon «origine Espagne» est flanqué d’un drapeau bleu-blanc-rouge. Une baguette, symbole de la France, y est parfois apposée. Une pratique légale grâce à la mention «transformé en France». «Pour repérer les étiquetages illégaux, il faut être un expert. La réglementation est très complexe», avoue Julie Potel. En alertant sur le sujet, la profession espère bien faire bouger les lignes.