Aller au contenu principal

La Ferme d’antan, un lien entre plusieurs époques

Dans le village de Creuse, à la Ferme d’antan, chaque saison est célébrée par une fête qui donne l’occasion d’une plongée dans l’agriculture d’hier. Mais les bénévoles qui l’animent sont aussi là pour faire le lien avec l’époque moderne.



Il ne faut pas se fier aux apparences. Dans le village de Creuse, si la Ferme d’antan rassemble bien une fantastique collection d’objets ayant trait à l’activité agricole d’une autre époque et que ses murs sont recouverts de photos en noir et blanc, les bénévoles qui l’animent persistent à en faire un lieu bien vivant. Pour celui qui n’a jamais franchi les grilles de cette ferme en briques rouges bâtie en 1880, la première impression est celle d’entrer dans la cour d’une ancienne usine du Nord, par son architecture. Cette particularité qui ne doit rien au hasard est liée au profil de son premier propriétaire, un industriel nordiste né à Toutencourt.

Des tombereaux d’anecdotes
«Cette ferme a été conçue comme une usine, de manière rationnelle, explique Denis Blervaque, le régisseur de la Ferme d’antan depuis qu’elle a été transformée en ferme pédagogique et musée rural. Les fourrages étaient, par exemple stockés au dessus des étables.» Si le corps de ferme n’est plus exploité en tant que tel depuis 1985, «les terres qui y étaient attachées sont toujours cultivées», poursuit-il. Des anecdotes comme celles-là, les bénévoles de l’association les Amis de la Ferme d’antan en ont des dizaines qu’ils racontent aux visiteurs qui viennent la découvrir. Car depuis 1986, c’est bien grâce à l’investissement d’une association et ses bénévoles que la Ferme du château continue de vivre.
Pour résumer l’état d’esprit de l’association, son président Jean-Pierre Guenard et Denis Blervaque évoquent ensemble leur rôle auprès des visiteurs : «Nous sommes finalement un trait d’union entre l’agriculture ancienne et l’agriculture moderne. Quand on parle de la récolte du blé, on présente d’anciens matériels que nous avons restauré, mais nous parlons aussi du rôle de la Révolution industrielle dans l’évolution de l’agriculture. C’est banal, mais ce qui est fait aujourd’hui n’aurait pas pu l’être s’il n’y avait pas eu hier.»

Une affaire de passionnés
Chaque année, la Ferme d’antan en reçoit environ 10 000. «Ce sont des gens de la Somme, mais aussi de l’Oise, du Pas-de-Calais, de la région parisienne», constate Denis Blervaque. Elle accueille aussi un grand nombre de classes d’écoliers, des centres de loisirs, des groupes de personnes malades ou souffrant de troubles mentaux. Si certains viennent chercher des souvenirs, pour d’autres, il s’agit d’une vraie découverte : «Il n’y a pas si longtemps que cela, tout le monde avait un membre de la famille agriculteur ou travaillant dans le secteur agricole. Aujourd’hui, on se rend compte que ce n’est plus vrai et qu’un certain nombre de choses vont finir par se perdre si on n’entretient pas la flamme.» De la part d’un bénévole qui n’a jamais travaillé en agriculture – il se présente toutefois comme apiculteur amateur et éleveur de chevaux -, le discours peut surprendre, voire même prêter à sourire. Pourtant, lorsqu’il s’agit d’expliquer à de jeunes visiteurs le lien entre un grain de blé et la fabrication du pain, c’est bien lui qui est à la manœuvre, sans bouder son plaisir. Pour le président de l’association les Amis de la Ferme d’antan, Jean-Pierre Guenard, le lien avec l’agriculture est plus évident. Issu d’une famille d’agriculteurs, il a travaillé pendant une trentaine d’années chez un fabricant de matériels agricoles. Habitant la commune de Creuse, «c’est en voisin» qu’il a découvert la Ferme d’antan, avant de s’investir dans sa sauvegarde. «J’ai toujours eu un faible pour les anciens matériels et m’investir dans cette association avec d’autres passionnés est l’occasion de faire de belles rencontres», assure M. Guenard.
Musée vivant de l’agriculture, lieu de rencontre et de convivialité, centre d’exposition et d’animations, ou encore lieu d’éducation populaire, la Ferme d’antan est tout cela à la fois. Grâce à son travail, l’association des Amis de la Ferme d’antan a contribué à  sauvegarder, puis à restaurer un élément original et précieux du patrimoine agricole picard.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

mobilisation contre accord UE-Mercosur PAC et taxe engrais
Mobilisation ce mercredi dans la Somme : « Macron nous met sur la paille »

Les agriculteurs de la Somme se mobilisent ce mercredi 12 novembre contre une succession de décisions et déclarations jugées…

Le classement des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts repose sur une procédure réglementaire stricte. Dans le cas du corbeau freux, espèce indigène,  il relève du groupe 2, fixé pour trois ans par arrêté ministériel. Le dernier datant du 3 août 2023.
Corvidés : pourquoi les agriculteurs doivent déclarer les dégâts dans la Somme

Sans signalements précis et documentés, le corbeau freux pourrait être retiré de la liste des espèces susceptibles d’…

Chaque année, la Trans’Henson est un spectacle incroyable.
La Trans’Henson, vitrine d’un élevage local en plein essor

Chaque automne, la Trans’Henson attire des milliers de spectateurs. Les centaines de chevaux emblématiques de la Baie de Somme…

Historial de la Grande Guerre de Péronne guerre en Ukraine
À l’Historial de la Grande Guerre, une conférence interroge les échos du conflit en Ukraine

Alors que l’Europe commémore l’armistice du 11 novembre, l’Historial de la Grande Guerre de Péronne propose une réflexion…

L’agronomie commence par l’observation de l’agriculteur. Lors des semis,  le bon positionnement de la graine est primordial.
Le semis, étape clé d’un système agroécologique durable

Épisode 1. À Sauvillers-Mongival, Jean Harent cultive les pratiques agroécologiques. Au fil des saisons, nous suivons ses…

Le projet de loi de finances prévoit entre autres la réduction de l’avantage fiscal pour l’E85, éthanol à partir de betteraves.
Budget 2026 : l’agriculture n’échappe pas aux coupes

Côté recettes, le PLF supprime des avantages fiscaux pour les biocarburants, mais proroge la déduction pour épargne de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde