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La filière laitière s’engage durablement

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, 179 élevages participent depuis 2013 au programme Life carbon dairy qui vise à réduire l’empreinte carbone du lait. A mi-parcours, des résultats probants sont visibles dans les fermes engagées.

© Infographie : terres et territoires Source : carbo


Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) par litre de lait d’origine française de 20 % au cours des dix prochaines années. Telle est l’ambition du dispositif Life carbon dairy décliné dans six régions pilotes, dont les Hauts-de-France. «L’agriculture est le troisième émetteur de GES en France après les transports et le secteur résidentiel/tertiaire, a indiqué Catherine Brocas, en charge du programme pour l’Institut de l’élevage, lors d’un colloque régional organisé à Troisvaux (62), le 13 mars. Il est important que les éleveurs prennent conscience de cette problématique portée par une demande sociétale accrue, afin de construire une dynamique de filière et d’anticiper de futures réglementations.»

Trois leviers d’actions principaux
Près de 4 000 élevages volontaires ont donc rejoint Life carbon dairy au niveau national entre 2013 et 2018, 179 sur le territoire régional. Tous ont bénéficié d’un diagnostic environnemental individuel, réalisé en utilisant la méthode nommée CAP’2ER*. Cette dernière est conçue pour mesurer l’impact (positif et/ou négatif) d’un élevage sur l’environnement et permet de dégager des pistes adaptées à l’exploitation pour l’aider à réduire ses émissions de GES. «A l’aide de ces bilans, trois leviers d’actions socio-économiques principaux ont été identifiés afin de diminuer l’empreinte nette du lait des systèmes régionaux, annonce Nadège Viel, technicienne d’Oxygen conseil élevage. Il s’agit de réduire le nombre d’animaux improductifs, d’améliorer la qualité des fourrages et la valorisation du pâturage, et de restreindre les consommations de carburant et l’électricité.»
Côté étable, cela peut passer notamment par la réduction de l’âge au premier vêlage et du taux de réforme en augmentant la longévité des laitières. Côté plaine, il est conseillé (entre autres) d’implanter des légumineuses dans les prairies et intercultures pour diminuer les achats de concentrés et progresser en autonomie protéique ou encore d’intégrer des haies, propices au stockage du carbone.

4  % de réduction des GES
En appliquant, dans la mesure du possible, ces leviers, les résultats environnementaux des exploitations du Nord et du Pas-de-Calais impliquées se sont améliorés entre 2013 et 2016. «Elles ont réduit leurs émissions de GES de 4  % en moyenne, dévoile Nadège Viel. C’est une bonne nouvelle, mais il reste des points à améliorer comme la gestion de la fertilisation et le temps moyen au pâturage. En quelques années, de nombreux éleveurs ont été sensibilisés aux effets du changement climatique, parallèlement aux préoccupations des consommateurs, poursuit Elisabeth Castellan, référente lait à la chambre d’agriculture. C’est un atout économique et commercial qui contribue à valoriser l’image de l’élevage.» Grâce au premier bilan du programme Life carbon dairy 2013-2023 (qui sera renommé «réseau des fermes laitières bas carbone» en juin prochain), il est aujourd’hui possible de dire qu’en moyenne, un élevage laitier du Nord-Pas-de-Calais engagé dans la démarche stocke 11 580 kg de carbone par an (dans les prairies et les haies), l’équivalent de 200 000 km en voiture, et nourrit 1 870 personnes. 

* CAP’2ER = calcul automatisé des performances environnementales en élevage de ruminants.

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